Il y a trois ans, un bouleversement s'est produit dans le monde automobile. Le groupe français PSA s'est associé au groupe américano-italien FCA pour former le méga-groupe Stellantis. Soudain, des marques comme Fiat, Peugeot, Lancia, Opel, Maserati et Jeep ont dû se partager les draps. Il en va de même pour Citroën.
AS24 : dans un groupe aussi important, comment pouvez-vous encore vous différencier ?
Koskas : Nous avons rapidement établi les valeurs fondamentales de Citroën et, en ce qui nous concerne, elles ne correspondent à aucune autre marque de Stellantis. Elles sont au nombre de cinq : populaire, confortable, simple, durable et audacieuse. Cela se reflète également dans la nouvelle C3, dont le prix est abordable, mais qui offre un confort inégalé grâce à ses amortisseurs hydrauliques et à son design saisissant. De plus, elle est disponible en version électrique, mais dans l'ensemble, ses différentes versions restent épurées ; tellement épurées, en fait, que nous n'avons même pas eu besoin de développer un configurateur.
AS24 : la C3 électrique est-elle rentabilisée par le modèle essence ?
Koskas : Outre la simplicité de la gamme, la C3 doit son faible prix au fait qu'elle est composée de moins de pièces que sa devancière. Ces deux éléments rendent sa production plus efficace, tandis que pour la version électrique, nous sommes les premiers du groupe Stellantis à utiliser des batteries LFP moins chères. Par conséquent, cette ë-C3 est rentable à elle seule et les volumes de C3 essence ne servent pas compenser le faible prix de l’électrique. Par conséquent, tant la ë-C3 avec son prix de base de 23 300 € que la C3 ordinaire à 14 990 € font partie des voitures les moins chères de leur segment. Pas mal, pour une marque européenne, non ?
AS24 : cela ne place-t-il pas Citroën sur le chemin de Dacia ?
Koskas : Oui, nous voyons de plus en plus Dacia comme un concurrent...et nous n'avons pas à en rougir ! Mais cela ne veut pas dire que nous allons imiter Dacia, Citroën a trop d'histoire derrière elle. Nos valeurs ont évolué au fil des décennies dans une direction complètement différente de celle de Dacia, il suffit de penser à l'importance que nous accordons au confort et au design.
AS24 : Quelles sont les différences avec Dacia ?
Koskas : Une autre différence avec Dacia est que toutes nos voitures ne sont pas forcément bon marché. Par exemple, Citroën a aussi de la place pour des électriques qui mettent l'accent sur une grande autonomie plutôt que sur le prix le plus bas possible. Le prochain C5 Aircross, par exemple, aura une version électrique et on peut s'attendre à une variante avec une grande batterie. C'est tout à fait logique, car dans ce segment, on trouvera un type différent d'acheteur ou même de locataire et l’autonomie pourrait bien être plus importante que l'accessibilité financière.
AS24 : Les segments supérieurs sont-ils également dans la ligne de mire de Citroën ?
Koskas : Citroën vise principalement les segments populaires et nous constatons que le segment D, par exemple, est déjà un peu en dehors de notre champ d'action. Presque tout devient premium dans le segment D aujourd'hui et le premium n'est pas ce que Citroën veut être. Nous préférons plutôt viser à rendre le confort accessible à un prix plus bas.
AS24 : L'Ami est un exemple de voiture bon marché accessible à tous, n'est-ce pas ?
Koskas : La Citroën Ami n'est pas une voiture et ne sera jamais une voiture ! Nous n'allons donc pas non plus commencer par des versions plus puissantes avec une vitesse de pointe plus élevée. Le but de l'Ami est d'offrir une mobilité accessible et nous sommes fiers d'avoir été les premiers à le faire sous la forme d'un quadricycle électrique. Une série d'innovations surprenantes arriveront bientôt sur l'Ami, gardez le Mondial de l'Automobile de Paris libre dans votre agenda !