Le Néerlandais Bram Schot (58 ans) est jusqu'au 1er avril 2020 le CEO par intérim d'Audi, où il a rendu la drastique politique d'économies encore plus… drastique. Il existait en effet déjà un plan visant à réduire les coûts de quelques 10 milliards d'euros et sous son impulsion, la réduction est passée à 17,7 milliards, via notamment la suppression de 9.500 emplois. "Je n'ai jamais reçu si peu de cartes de vœux", dit-il dans une interview au journal De Telegraaf.
Plus d'hybrides plug-in
Schot prédit qu'outre ces plans d'économie, on va aussi assister à une augmentation des prix des voitures. D'une part parce que la technologie est de plus en plus coûteuse, mais aussi parce que les ventes de voitures "classiques" devront compenser les faibles marges réalisées sur les ventes de voitures électriques. Pour le moment, Schot s'inquiète surtout du moment où les mesures visant à stimuler la voiture électrique vont disparaître. La transition électrique est une nécessité évidente puisque sans cela, les exigences en matière de CO2 ne pourront être atteintes. Mais le Néerlandais donne un son de cloche un peu différent. Ainsi d'après lui, les voitures à batteries n'ont un rôle à jouer qu'entre aujourd'hui et 2028, période à laquelle les voitures à hydrogène deviendront commercialement intéressantes. "Et pendant ce temps, on assistera aussi à une montée en force des hybrides rechargeables, des voitures qui permettent de rouler à l'électricité en ville et avec un moteur à combustion en dehors". Enfin parmi les autres prédictions de Schot, on peut encore citer que le nombre de modèle proposés va très sérieusement diminuer, et que plus de collaborations et de fusions sont à venir.
Le cadeau à 5 milliards de FCA
Dans l'interview, Schot dit aussi avoir bien conscience que les consommateurs ne vont pas voir leurs salaires augmenter de 3.000 à 5.000€ pour compenser l'augmentation des prix. Entre cela et les 9.500 emplois supprimés, il nous vient une petite réflexion. En dépit des milliards d'euros d'amende que le groupe VW va devoir payer suite aux "petites manipulations" de ses moteurs diesel, il continue à engranger de plantureux bénéfices. De son côté, FCA – la famille Fiat – a décidé, juste avant que la fusion avec PSA soit effective, de faire cadeau de 5 milliards d'euros de dividendes à ses actionnaires. Vous avez bien lu : ce sont bien 5 milliards qui vont sortir des caisses en direction de la famille Agnelli et autres. D'autres marques sont tout aussi généreuses, si pas plus. Alors certes, les constructeurs doivent investir des milliards d'euros dans le cadre de la transition électrique, c'est indiscutable. Mais qu'ils présentent la facture aux clients et aux employés, tandis que les actionnaires continuent à faire joyeusement la fête, n'est-ce pas un scandale inacceptable ?