D'ici 2050, l'Union Européenne ambitionne d'être neutre en carbone et dès 2030, les émissions de CO2 doivent baisser de 50 à 55%. Tels sont les objectifs promus par l'institution, avec ce que cela implique sur le transport individuel. La grande question que se posent les propriétaires d'anciennes est : y aura-t-il des exceptions à la règle, qui permettront encore aux voitures ayant une valeur historique de rouler sur les routes ? La réponse de la FIVA est la suivante : on y travaile, mais rien n'est garanti.
Comment?
La FIVA cherche à obtenir de la part de l'Union Européenne une réglementation qui autoriserait les voitures anciennes à continuer à circuler. Dans un premier temps, la FIVA veut définir un cadre dans lequel la circulation des anciennes ne serait pas soumise à trop de contraintes, "mais il est possible qu'on en arrive à des "journées des anciennes" spécifiques durant lesquelles elles seraient autorisées à rouler", déclarent le Président Tiddo Bresters et le lobbyiste Andrew Turner.
L'argument principal est l'impact environnemental très limité des voitures anciennes. "En moyenne, nos membres – qui sont tout de même 2 millions – parcourent moins de 1.500 km par an", explique Bresters. "96% roulent à l'essence, seulement 4% au diesel".
Unesco
La FIVA a par ailleurs trouvé un soutien de choix en l'UNESCO, qui considère que les voitures anciennes représentent un héritage historique, selon la définition suivante : les voitures anciennes sont âgées d'au-moins 30 ans, il s'agit de modèles qui ne sont plus en production et sont conservés dans leur état d'origine. Cette dernière phrase rend donc difficile le fait de trouver un statut adéquat aux voitures anciennes ayant subi une conversion électrique. Pour avoir une place sur la route, la FIVA entend encore ajouter un critère : que les oldtimers ne soient pas utilisés pour les déplacements quotidiens. Une idée judicieuse, qui va en l'encontre de l'abus actuel des plaques "O".
Réglementation harmonisée
La FIVA est convaincue qu'il est possible de définir des règles. "Nos voitures anciennes ne sont pas comme les autres véhicules. Pour nous, il est question du transport des émotions", dit Bresters. "Nous voyons même des arguments en notre faveur dans le "Green Deal" de l'Union Européenne, qui demande à ce que l'environnement ne soit pas dégradé. Nos chiffres montrent que nos voitures ne dégradent pas l'environnement. Nous avons donc bon espoir de pouvoir obtenir une dérogation pour les véhicules anciens. Et cela peut signifier que nous devrons parler de compensation des émissions."
Par ailleurs, la FIVA désire qu'un cadre harmonisé en matière de zones basses émissions (LEZ) couvre toute l'Union Européenne, "car actuellement, chaque ville a des règles différentes. Cela ne génère que de la confusion, et nous espérons pouvoir parvenir à une interprétation uniforme des LEZ, qui laisserait une place aux anciennes, bien sûr."
Et les Youngtimers?
Il est donc évident que toutes les discussions actuelles concernent les anciennes. Mais qu'en est-il des anciennes de demain ? Pour le moment, la création d'un cadre pour les véhicules de loisirs de moins de 30 ans ne semble pas être à l'ordre du jour. Pourtant, on pourrait très facilement créer un statut distinct pour les voitures qui parcourraient par exemple un maximum de 3.000 km par an, cela au moyen d'une redevance kilométrique et d'un contrôle technique annuel. L'idée figure d'ailleurs dans le projet wallon de taxe au kilomètre. (Images: Zoute Grand Prix)