C'est le rêve de toute une série de marques automobiles : la voiture autonome. Depuis près de trente ans, les concept-cars présentées lors des Salons de l'Auto proposent une conduite autonome, souvent sans volant. Au cours des dix dernières années, cependant, l'accent a été mis sur l'électrification. Jusqu'à aujourd'hui, car Tesla a encore bouleversé la donne avec le Robotaxi.
6 niveaux
Ce n'est pas demain la veille que vous croiserez l'un des Tesla Robotaxi dans les rues. Même le patron de Tesla, Elon Musk, admet volontiers qu'il ne faudra pas s'y attendre avant 2027. Cependant, Musk précise qu'il continue de croire en un avenir proche où les voitures se conduiront de manière totalement autonome. Il n'est pas le seul, car à peu près toutes les marques automobiles lancent des voitures capables de prendre en charge de plus en plus de tâches.
Dans le monde des voitures autonomes, on parle de de six niveaux, de 0 à 5. Les deux premiers nécessitent encore l'intervention du conducteur, tandis que de 3 à 5, la voiture (dans certains cas) prend le contrôle. Voici un aperçu de ces niveaux :
Niveau 0 : aucun système d'aide à la conduite
Ces véhicules ne disposent d'aucun système d'aide à la conduite. Pensez à la vieille Opel Corsa de votre grand-mère ou à une voiture classique. Le conducteur est entièrement responsable de toutes les manœuvres du véhicule.
Niveau 1 : Système d'aide à la conduite
Le véhicule est équipé d'un système automatisé. Il s'agit presque toujours d'un régulateur de vitesse, qui permet de contrôler la vitesse du véhicule.
Niveau 2 : autonomie partielle
À partir de ce niveau, les marques automobiles parlent volontiers de « systèmes avancés d'aide à la conduite » (ADAS). En Français, cela signifie que le véhicule peut contrôler la vitesse ainsi que la trajectoire grâce à différents systèmes. Pensez à un régulateur de vitesse adaptatif fonctionnant simultanément avec un assistant de trajectoire. Le conducteur reste toutefois attentif à tout moment.
Niveau 3 : autonomie conditionnelle
Bien que le niveau 3 soit techniquement peu différent du niveau 2, la différence juridique est énorme. En effet, à partir du niveau 3, une voiture est tellement autonome que le conducteur n'est plus tenu de l'aider à surveiller son environnement. Toutefois, en cas de doute, la voiture attirera l'attention du conducteur pour qu'il prenne le volant.
Niveau 4 : autonomie poussée
À partir du niveau 4, une voiture est capable de rouler de manière totalement autonome, sans l'intervention d'un conducteur. Toutefois, ce n'est pas encore autorisé partout. Ainsi, une voiture de niveau 4 peut, par exemple, conduire de manière totalement autonome sur l'autoroute, mais requière au conducteur de prendre le volant en ville.
Niveau 5 : autonomie complète
À partir de ce niveau, nous atteignons le niveau du Tesla Robotaxi, car les voitures qui répondent aux normes du niveau 5 ne sont plus légalement tenues d'avoir un volant à bord. En d'autres termes, le véhicule est entièrement autonome et se contente de faire ce qu'il a à faire, sans intervention humaine.
Où en sommes-nous ?
Il est clair depuis un certain temps que la voiture autonome a encore un long chemin à parcourir. Pourtant, il existe déjà des exemples intéressants de ces systèmes. Prenons l'exemple de la société américaine Waymo, qui déploie déjà des voitures autonomes de niveau 5 à San Francisco, avec l'approbation des autorités locales. Il s'agit toutefois de véhicules à autonomie limitée, car ils ne sont pas autorisés à sortir de la ville.
Mercedes, avec son Drive Pilot, a une longueur d'avance puisque la marque a reçu l'approbation de l'Allemagne pour permettre aux véhicules de rouler de manière autonome jusqu'à 95 km/h sur autoroutes. Auparavant, cela était limité à 60 km/h, ce qui faisait du système un assistant dans les embouteillages. Bientôt, on pourra voir des conducteurs de Mercedes lire un livre dans les bouchons. N'oubliez pas qu'il s'agit encore du niveau 3.
Les voitures sont prêtes, mais pas les êtres humains ?
Si l'on considère l'aspect technique, on peut dire que la voiture autonome est pratiquement prête. D'une part via les systèmes LiDar, d'autre part via les caméras et les capteurs qui fonctionnent par l'intermédiaire d'un cerveau central d'IA. Le problème n'est donc pas la voiture, mais son interaction avec l'environnement, car les conducteurs ou les usagers faibles peuvent être capricieux ou confus. Une voiture autonome doit être capable de répondre à tous ces éléments.
Et puis, il y a la législation. Une voiture autonome doit-elle protéger ses occupants ou un usager faible de la route en situation ? Si deux voitures autonomes se trompent, qui est responsable ? Vous comprenez qu'il s'agit d'une question extrêmement complexe. Pas à pas, cependant, nous y arrivons. Pas encore demain, mais d'ici 2030, des pas de géant seront à nouveau accomplis.