A la fin des années 80, BMW et Mercedes se livraient un duel sans merci pour la suprématie en DTM, le championnat allemand de voitures de tourisme. Objectif : vendre les plus possible de Série 3 et de 190 à M. Tout-Le-Monde. Dans cette quête, BMW pouvait compter sur sa M3, et Mercedes avait reçu l'aide de Cosworth pour développer la 190E 2.3-16.
La bataille faisait rage, dominée tour à tour par la Ford Sierra RS500 Cosworth, puis par BMW, puis par Mercedes. Pour se présenter au départ avec des machines de plus en plus puissantes, Mercedes et BMW mirent sur le marché des versions Evo améliorées. Et les règlements imposant de produire au-moins 500 versions "civiles" de ces Evo, la fin des années 80 fut une période particulièrement heureuse pour les amateurs de familiales sportives.
7.700 t/min
Aujourd'hui, on célèbre le 30ème anniversaire de l'évolution ultime de la Mercedes 190 : la 190E 2.5-16 Evo II. L'une de ses différences avec l'Evo I : elle recevait sur le coffre le graal absolu en matière de spoiler. Ce dernier procurait un appui aérodynamique à haute vitesse largement supérieur à celui de l'Evo I : 57 kilos.
Outre ce spoiler, il y a aussi ces impressionnantes ailes élargies, indispensables pour accueillir les jantes 17''. Le moteur originel de 2,3 litres avait de son côté été porté à 2,5 litres. Dans sa version routière, il délivrait 235ch et sa zone rouge commençait à 7.700 tours. En version course, Mercedes en tirait 373ch. Cette voiture est la toute dernière version sportive développée par Mercedes même, puisque le constructeur allait ensuite confier cette tâche à AMG, qui était encore à l'époque un préparateur indépendant.
Plaquette
La Mercedes 190E 2.5-16 (vous avez compris que le sigle indique la cylindrée et le nombre de soupapes) Evo II n'était livrable qu'en noir, avec intérieur bleu. Il n'en existe que 502 exemplaires, qui présentent tous une plaquette numérotée à côté du levier de vitesses. A l'époque, la voiture coûtait 115.259 Marks, soit quelques 58.000€. Sa valeur a donc aujourd'hui plus que doublé. Un sacré investissement !
La 190E 2.5-16 a pleinement joué son rôle en DTM, permettant notamment à Klaus Ludwig de remporter le titre en 1992. Cette année-là, Mercedes avait remporté 16 des 24 courses de la saison.