L'une des superpuissances automobiles du Japon est en mauvaise posture. En effet, plusieurs hauts responsables dessinent un sombre tableau de l'avenir de Nissan si la marque ne trouve pas rapidement un nouvel investisseur. Que se passe-t-il ?
Mode d'urgence
Tout a commencé lorsque le PDG de Nissan, Makoto Uchida, a tiré l’alarme le mois dernier. Littéralement, car lors d'une conversation avec les actionnaires, le PDG a parlé d'un « mode d'urgence » dans lequel des réductions importantes étaient nécessaires pour maintenir la marque japonaise en vie dans les mois à venir. Dans le cadre de ce processus, la production serait réduite de 20 %, 9 000 personnes perdraient leur emploi et le PDG a également fait sa part en réduisant son salaire de 50 % jusqu'à ce que la situation se rétablisse.
Reste à savoir si Nissan retrouvera un jour son chemin, car dans un récent article du Financial Times, certains cadres supérieurs anonymes de la marque ne s'en cachent pas : Nissan telle que nous la connaissons aujourd'hui n'a plus que 12 à 14 mois à vivre. Sans un coup de pouce financier, la marque japonaise ne s'en sortira donc pas. En d'autres termes, Nissan est à la recherche d'un nouvel investisseur. Depuis que Renault a réduit sa participation dans l'entreprise d'environ 50 % à 15 %, il semble que les Français soient peu enclins à renflouer leur partenaire japonais…
Comment en est-on arrivé là ?
La raison pour laquelle Nissan est actuellement en pleine tempête a une origine assez particulière. Le 19 novembre 2018, Carlos Ghosn - alors à la tête de l'alliance Renault-Nissan - est arrêté par la police japonaise. La raison ? Nissan a dénoncé le PDG d’avoir détourné de l'argent. Carlos Ghosn a toujours soutenu qu'il avait été piégé par d'autres hauts responsables japonais de l'entreprise.
Il s'en est suivi une bataille publique de plusieurs années qui a principalement porté atteinte à l'image de Renault et de Nissan. L'amitié profondément ancrée entre les deux géants a été diluée et Nissan semble aujourd'hui - comme l'avait prédit Ghosn - avoir perdu la partie. Comme on dit : il ne faut pas mordre la main qui nourrit…