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Prise de contact: Alfa Romeo Giulia – La fin…

Cette nouvelle Giulia qui s'est tant fait désirer est enfin là et la longue attente a pris fin avec les essais. Après ceux-ci, nous pouvons vous le dire: pour Alfa, c'est la fin. Mais la fin de quoi?

Me voici donc face à cette automobile dont les images ont déjà tant inondé la toile qu'il n'y a plus grand-chose à dire sur son look. Plutôt si, juste que les photos ne rendent pas vraiment justice à ce qu'elle dégage en vrai, et que cette face arrière un peu trop "Kia Optima" (je fais partie de ceux qui l'ont pensé dès la publication des premières clichés) n'est plus du tout Kia lorsqu'on peut apprécier tous ses volumes, toutes ses courbures.

Jusque-là…

On peut en dire plus sur l'habitacle, sur l'espace très généreux qu'il offre aux places arrière, sur son excellente qualité générale que ne gâchent pas de menus détails de finition dans les zones les moins visibles. OK, ceci n'est pas une Allemande, et nous dirions que c'est sa première qualité. On tique bien un peu aussi face au système multimédia dont le look n'est pas le plus éminemment moderne, heureusement l'utilisation par la molette est intuitive et quoi qu'il en soit, grâce à cela et à la juste dose d'aides à la conduite (surveillance d'angle mort et de changement de bande, avertissement de collision imminente avec freinage automatique d'urgence), la Giulia est bien une voiture de cette décennie. Jusque-là donc, tout va bien. Mais ne pas être larguée technologiquement, est-ce là ce qu'on demande en premier lieu à une Alfa?

La fin… du suspense

Bon, nous vous avons assez fait mariner. Sachez qu'à cette présentation, les avis étaient absolument unanimes sur ce qui va suivre. Je peux même vous dire que moi et le collègue avec qui je partageais la voiture (assez jeune et peu connaisseur du passé Alfa, pour vous dire son objectivité) avons eu la même réaction au moment de prendre le volant à tour de rôle: il nous a fallu quelques dizaines de mètres, et ce n'est pas une façon de parler, c'est vraiment quelques dizaines de mètres, pour… ADORER la Giulia.

C'est instantané: le débattement court de la commande de boîte, la légèreté de la pédale d'embrayage, le dosage magique de la réponse des gaz et, surtout, le touché de la direction… Légère, directe et d'une incroyable générosité en matière de retour d'information… Personnellement, je n'avais pas ressenti cela depuis la fin de la dernière vraie Alfa en date, la GT. 159, Brera, Spider, Mito et même Giulietta, qui sauve pourtant les meubles: rien de commun avec ceci! Si l'on excepte bien sûr les très exclusives et très spéciales 8C et 4C, la Giulia est la première authentique Alfa. Je ne peux pas vous dire quel bonheur ce fut de passer quelques heures à bord.

Façon Jaguar

Soyons un peu moins groupie fanatique et un peu plus factuel, maintenant. Nous avons essayé les trois moteurs du catalogue: 2.0 essence, 2.2 diesel et bien sûr la Quadrifoglio Verde de 510 ch. Celle-là, nous y reviendrons dans un essai rien que pour elle. Primo, la 2.0 essence se fera encore attendre quelques mois sur le marché, puisqu'il en est au stade final de sa mise au point. Quoi? Il peut être mieux encore? Couplé à la remarquable boîte auto 8 rapports ZF (non, pas de double-embrayage), ce 4 cylindres 2.0 litres de 200 ch et 330 Nm est plein de santé et va à merveille à la légère Gulia, accusant quelques 1.370 kg sur la balance. Si nous pouvions donner un conseil aux ingénieurs qui y mettent la dernière main: retravaillez un poil sa sonorité pour la rendre plus Alfa encore, et ce sera parfait.

De son côté, le 2.2 diesel qui sera disponible en 150 et 180 ch (respectivement 380 et 450 Nm, 109 gCO2/km dans tous les cas) est lui aussi un vrai athlète qui se montre à la hauteur de l'Alfa. Au début, on le trouve un peu trop sonore, un peu trop rugueux. Puis à mesure qu'on enchaine les virages avec ce train avant qui mord, avec ce train arrière qui pousse (vous vous souvenez que toutes les Giulia sont des propulsion?), on finit par trouver qu'en fait, il a une voix pleine de caractère, comme la voiture elle-même.

Le châssis de la Giulia est une merveille, et sans faire appel à de l'assistance électronique, s'il vous plaît! Tout est purement mécanique et les réglages sont parfaits: le confort autoroutier et sur route dégradée est préservé, le train avant, nous l'avons dit, est mordant et communicatif, le train arrière et volontiers mobile, même sans devoir remettre des gaz comme un bourrin en sortie de courbe. Le bon angle de volant, la bonne pichenette de freins et hop, il se place. En bref, la Giulia est la berline dynamique par excellence, telle que n'auraient jamais dû cesser de l'être les Alfa. Même la très appréciée 156 n'était pas de cette trempe. A ce niveau de plaisir, la Giulia n'a qu'une seule rivale: la Jaguar XF, qui est d'une catégorie supérieure.

Nous le disions en intro, la Giulia marque pour Alfa la fin de quelque chose. La fin de l'errance. La marque s'est retrouvée, et avec panache. La Giulia 2.2 diesel démarre à 31.890€ et à ce prix-là, je prends les paris: comme jadis la 156, elle va attirer des conducteurs qui n'auraient jamais imaginé s'intéresser à une Alfa auparavant.

Alfa Romeo Giulia 2.2 Diesel
4 cylindres turbodiesel 2.143cc
150 ch à 4.000 t/min
380 Nm à 1.500 t/min
0-100 km/h en 8,4 secondes
Pointe: 220 km/h
Conso: 4,2 l/100 km
Moyenne de l'essai: 5,8 l/100 km
CO2: 109 g/km
Prix: 31.990€

Prêt pour la prochaine étape

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