Esthétiquement en tout cas, on savait depuis 7 mois (la Focus 2015 a été révélée en février dernier) que ça changeait pas mal: blocs optiques affinés, vaste calendre trapézoïdale, capot plus sculpté, feux arrière réduits … Le tout donne à la Focus une allure certes plus discrète mais justement, ça ne fait pas l'unanimité. Certains applaudissent, d'autres, comme nous, trouvent désormais la Focus trop sage, sans caractère. Mais bon, les goûts et les couleurs, hein…
Ecran tactile
Comme les imminents C-Max et S-Max facelift, la Focus répond à l'une des critiques le plus souvent formulées: la plupart des boutons de commande de la console ont été remplacés par un écran tactile de 8''. On contrôlera désormais la majorité des fonctions par là, et même par la voix si on coche l'option SYNC2, dont la reconnaissance vocale et l'éventail des fonctions sont sensiblement améliorés. On y gagne aussi une navigation à cartographie couleur plus lisible. L'équipement est encore enrichi de la surveillance d'angle mort ou la détection de trafic "perpendiculaire" très utile lorsqu'on sort en marche arrière d'un garage ou d'une place de parking.
Euro 6
Techniquement, les modifications sont au-moins aussi significatives. Moteurs d'abord: le 1.0 EcoBoost 125 ch peut à présent être associée à la boîte auto double embrayage Powershift. Seule la version 85 ch d'entrée de gamme du bon vieux 1.6 TI-VCT subsiste, tandis que les 1.6 EcoBoost deviennent 1.5 EcoBoost, avec des émissions en baisse de 7% malgré des puissances et un couple maintenus (150 ou 182 ch, 240 Nm dans les deux cas). Les 1.6 TDCi feront progressivement de même mais pour l'instant, seule la Focus Econetic recevra le 1.5 TDCI (105 ch, 3,4l/100km, 88 gCO2/km, 21.200€). Enfin le 2.0 TDCI 150 ch coiffe toujours la gamme. Mais comme tous les autres moteurs (sauf les 1.6 TDCI 95 et 115 ch), il devient Euro 6. La nature appréciera, les conducteurs dynamiques, un peu moins…
Car pour faire passer aux normes Euro6 un moteur de conception relativement ancienne – le 1.0 n'est donc pas concerné – il faut, en plus de retravailler la gestion électronique et/ou de le downsizer, allonger les rapports de boîte. Et ça a toujours ou presque une influence négative sur la vigueur avec laquelle un moteur donne ce qu'il a dans le ventre. Nous l'avons bien ressenti avec les 2.0 TDCi 150 et 1.5 Ecoboost 182. Plus que la sensation qu'il manque 10 ou 15 ch, c'est le fait que le couple ne soit plus aussi disponible à bas régime qui est regrettable, sachant que c'était un point fort du 1.6 EcoBoost. Attention, ce n'est pas qu'on se traine, non. Simplement, ça manque vraiment de "Grrrrr".
Côté châssis, Ford a, comme promis, rigidifié des éléments du train avant, modifié les paramétrages d'amortisseurs, de suspensions et de direction, amélioré le filtrage des bruits et vibrations pour rendre la Focus plus confortable. Très bien, d'autant que la Focus est toujours redoutable, si pas la meilleure, sur un parcours rapide et exigeant. Mais les sensations par contre sont hélas estompées. Là encore la Focus a perdu en caractère. Fallait-il donc vraiment rendre plus confortable une voiture qui n'a jamais été inconfortable? Est-ce un bon calcul de rendre la Focus un peu plus comme la Golf? Le verdict viendra avec les chiffres de vente des prochaines années…
La nouvelle Focus démarre à 16.100€. Comptez pour 22.750€ pour le 1.5 EcoBoost 150 ch et 21.250€ pour le 1.6 TDCi 115 ch.