La Jaguar F-Type est une voiture qui peut se targuer de figurer sur un arbre généalogique. Ses aïeules nommées XK120, C-Type et D-Type ont remporté ensemble 5 fois les 24 Heures du Mans. Et la Type E, à défaut de revendiquer un tel palmarès, est devenue un véritable sex-symbol. Lorsque les Dieux de l'Automobile ont distribué le sex-appeal, la F-Type devait être en tête de file. Ses proportions sont parfaites et son design peut se résumer en deux lignes fortes. Toute fioriture est inutile. Même les poignées de portes sont fondues dans la carrosserie et n'en jaillissent que lorsqu'on déverrouille la voiture. Ce n'est là qu'un exemple de la technique mise au service du design. Un autre exemple est le spoiler arrière. La poupe fuyante n'est pas un modèle d'aérodynamisme mais grâce à ce spoiler qui se déploie dès 96 km/h, un appui de quelques 120 kg tout de même est créé.
Pilote isolé
L'habitacle est construit autour du conducteur. Et le fait qu'il ait été pensé pour être fonctionnel est souligné par les cadrans ronds à l'ancienne, frappés de gros chiffres parfaitement lisibles. Le conducteur n'a besoin de rien de plus, pense-t-on chez Jaguar. Sauf peut-être du sélecteur de mode de conduite qui semble venir tout droit d'un avion de chasse. Et contrairement aux autres Jags qui disposent d'une commande de boîte rotative au milieu de la console, la F-Type fête le retour d'un bon vieux levier. Un levier qui vous invite à changer les rapports. Mais bien sûr, on trouve aussi des palettes derrière le volant, ce qui est tout de même plus commode pour parcourir les huit rapports de haut en bas et de bas en haut.
Vroar!
Pour la F-Type, Jaguar propose trois mécaniques: un V6 3.0 litres à compresseur de 340 ou 380 ch au choix, et un V8 5.0 litres, à compresseur lui-aussi, fort de 495 ch. Les deux moteurs les plus puissants sont associés en série avec l'échappement actif: des valves pilotées électroniquement qui s'ouvrent à l'accélération amplifient la sonorité. Et c'est surtout la bande sonore du V6 qui s'avère excitante, jusqu'à son gargouillis lorsqu'on ralentit et rétrograde. Le système audio, fut-il livré par le spécialiste Meridian, en devient superflu.
V6 plus sportif
En ligne droite, la V8 S est indiscutablement la plus rapide, avec un 0-100 en 4,3 secondes contre 4,9 pour la V6 S et 5,3 pour la V6. En pointe, les trois voitures atteignent respectivement 300, 275 et 260 km/h. Mais dès que les virages arrivent, c'est le talent de la V6 S qui explose.
Bien que la différence de poids entre la V6 S et la V8 S ne soit que de 50 kg, l'influence de ces deux sacs de ciment est immense. Le poids supplémentaire sur le train avant ne bouleverse pas seulement l'équilibre de la voiture (qui est de 50/50 pour la V6 S et de 52/48 pour la V8 S), mais ce lest implique aussi un amortissement plus rude, ce qui transforme drastiquement tant le confort que le comportement. Après quelques virages, nous avons conclu que nous avions affaire à deux voitures différentes. La V8 S s'attaque à la courbe avec la même hargne que la V6 S, mais exige plus d'implication en chemin vers la sortie du virage que la plus légère et plus efficace V6 S. Sur papier, la V6 S est aussi logiquement moins gourmande, avec une moyenne officielle de 9,1 l/100 km pour 213 g CO2/km. Les chiffres de la V8 S: 11,1l et 259g.
Onéreuse
La Jaguar F-Type sera en concessions dès le 6 juin. La V6 coûtera 75.300€, la V6 S, 86.900€ et la V8 S grimpe à 102.500€.