Mitsubishi adore jouer les pionniers. Après le premier 4x4 popularisé dans les banlieues chics dans les années 80 (Pajero) et la première voiture électrique de grande diffusion (iMiev), l'Outlander est le premier SUV hybride plug-in et pourrait bien relancer une marque qui s'est un peu fait oublier.
3 moteurs, 3 modes
Le système du PHEV se compose d'un moteur essence de 2.0 litres de 121 ch et d'un moteur électrique de 82 ch sur chaque train roulant. L'autonomie électrique théorique est de 52 km (temps de charge complète sur prise 220V: 5 heures), l'autonomie totale, de quelques 800km. Le mode full électrique est actif jusqu'à 120 km/h. Trois modes de fonctionnement sont proposés: 100% électrique, hybride en série (le moteur essence alimente les moteurs électriques, 164 ch disponibles) et hybride parallèle (le moteur essence entraîne les roues avant, le moteur électrique arrière aide si nécessaire, 203 ch disponibles).
En pratique, le conducteur n'a cependant que deux choix: le mode électrique actif par défaut, ou il peut préserver les batteries pour plus tard en "forçant" le mode hybride. Mais en fonction de la vitesse et de l'état de charge des batteries, ce sera la voiture qui déterminera à chaque instant le meilleur mode hybride.
Imperceptible
L'un des points forts du système est sa faculté à gérer au mieux les phases de rechargement pour minimiser les pertes d'autonomie en mode hybride. Le conducteur peut d'ailleurs jouer un rôle puisque, chose encore rare sur les voitures électriques ou hybrides, il est possible d'augmenter sur 6 paliers la résistance du générateur (et donc son pouvoir de rechargement) en phase de décélération.
En pratique, on "rétrograde" grâce aux palettes du volant et l'effet est celui d'un frein moteur classique. Outre le fait d'optimiser la recharge des batteries, cette fonction a l'avantage de ne pas dépayser le conducteur qui découvre l'électrique. Bien sûr nous n'avons pas atteint les 52 km promis, mais bien une bonne trentaine sans nous priver d'une portion de conduite plutôt dynamique ci et là. Nous n'avons pas non plus atteint le 1,9 l/100 km officiel (CO2: 44 g/km) mais terminer un parcours mixte, batteries vide (que l'on peut recharger en roulant en poussant le bouton "Charge"), avec une moyenne de 5,4 litres, c'est pas commun, surtout avec un 2.0 essence sous le capot.
Très appréciable aussi pour la vie réelle, le fait que le plancher de coffre ne soit rehaussé que de 19mm par rapport à un Outlander classique, ce qui laisse une capacité 463 litres.
50.590€
C'est le prix de l'Outlander PHEV. Cher? Certes, c'est 11.000 de plus qu'un Outlander 2.2 diesel à équipement égal. Mais à ce prix-là, on a tout: cuir, clim bizone, cruise control, capteurs de pluie et d'obscurité, toit ouvrant électrique, GPS, Hi-fi 9 haut-parleurs 710 Watts, système permettant de contrôler bon nombre de fonctions à distance via Smartphone… Soit dit en passant, c'est 10.000€ de moins qu'une Volvo V60 plug-in, dont vous lirez les qualités et les défauts ici. Moi je dis: pour le premier grand SUV politiquement correct, c'est presqu'une affaire.
D'autant que même si le conducteur Lambda ne perçoit pas (et c'est une qualité de la voiture) la somme de technologie contenue dans l'Outlander PHEV, nous pouvons vous affirmer que Mitsubishi atteint ici un niveau de finesse de fonctionnement et de confort d'utilisation absolument inédit dans le monde des hybrides. A bon entendeur…