Dans le segment des mini-citadines, il y a déjà des allemandes qui n'en ont pas l'air, avec la VW Up et la Smart ForTwo, et il y a une voiture très germanisante, mais qui n'est pas allemande: la Hyundai i10. Il manquait donc à ceux qui ne jurent que par les teutonnes une voiture allemande, qui a l'air allemande. Même son nom est très allemand: Karl! Il aurait pu l'être plus encore, puisqu'Adam Opel avait aussi un fils prénommé Fritz, mais le constructeur a dû juger que ce serait peut être zu viel. Pardon, je voulais dire too much.
Bonne moyenne
Dès le premier coup d'œil, la germanitude saute aux yeux. D'abord parce qu'on reconnaît parfaitement l'Opel qui est en la Karl, mais surtout parce que contrairement à celui de l'Adam, le look est très rationnel. La rationalité se retrouve ensuite dans l'équipement de la version de base à 9.950€: pas de radio, pas de vitres électriques, pas de verrouillage central. Par contre les 6 airbags et l'ESP sont en série et dès le deuxième niveau de finition à 10.950€, la Karl se montre déjà bien plus généreuse. La présentation de l'habitacle est germanique mais pas trop, comprenez qu'on a veillé à donner des formes agréables et pas psychorigides à la planche de bord, et que malgré les plastiques majoritairement durs, la finition est de qualité.
Avec ses 3.675 mm, la petite Opel est la plus longue de la catégorie. Sa taille est un gage d'une très belle stabilité sur (auto)route et d'un confort de roulage digne du segment supérieur, mais d'espace, pas tellement. Aux places avant, rien à redire et même chapeau aux sièges, parmi les meilleurs de la catégorie. Les places arrière en revanche sont juste dans la bonne moyenne, idem pour le coffre de 215 litres. Dans ces domaines la plus courte Suzuki Celerio reste la patronne. La Karl fait cependant aussi bien que la nippone en matière de dégagement à la tête et de facilité d'accès aux places postérieures.
A défaut d'une habitabilité énorme, la Karl a tout de même quelques atouts. D'abord elle propose 5 places, ce qui se fait rare dans un segment où la tendance est à 4. Elle dispose aussi de vitres arrière que l'on peut vraiment ouvrir quand la majorité des rivales se contentent à présent de vitre entrebaillables. Enfin elle peut être équipée de la seule surveillance de changement de bande du segment et, dès 2016, le système info-divertissement IntelliLink sera, une première dans la catégorie, compatible Apple CarPlay et Android Auto.
1.0
La Karl n'est disponible qu'avec un seul moteur: une version sans turbo de l'excellent 3 cylindres 1.0 des Adam et Corsa. Il lâche 75 ch (record du segment) et 95 Nm, et est couplé à une boîte manuelle 5 dont les rapports 1, 2 et 3 rendent la voiture très alerte dans le trafic urbain. Mais plus que par la "nervosité" (0-100 en 10,6 secondes), c'est par son excellente élasticité à bas régime que s'illustre ce bon petit moteur, par ailleurs sérieusement muselé en 4ème et 5ème. Ce qui ne l'empêche pas de croiser très à l'aise à vitesses autoroutières et là, c'est un silence remarquable pour un 3 cylindres qu'on remarque. Même qualité que son frangin turbo. Seul défaut de ce moteur: un appétit un peu trop prononcé. Opel annonce 4,5 l/100 km pour 104 gCO2/km (99 g avec pack optionnel ecoFLEX) mais durant l'essai, nous avons relevé quelques 5,5 l/100 sur un parcours pas du tout fatal pour la conso, où nous espérions vraiment mieux.
Mais bon, il n'y a là pas de quoi disqualifier cette petite auto bien aboutie, sans chichis, qui fera parfaitement son job de citadine et qui porte un badge digne de confiance.