L’année dernière, Peugeot s’est taillée une première place incontestée dans la catégorie des cabriolets en Allemagne avec une part de marché de 11%. La 207 CC s’est toutefois taillée la part du lion, avec près de 13000 exemplaires écoulés, tandis que quelque 1500 acheteurs seulement ont opté pour sa grande sœur, la 307 CC.
Arrière potelé
Cet écart peut en partie s’expliquer par le prix plus élevé, mais également par le design. Depuis son lancement sur le marché en 2003, la 307 CC est en effet critiquée pour l’épaisseur de ses traits arrière, qui confèrent au cabriolet tout entier une apparence de lourdeur. Mais Peugeot semble faire la sourde oreille aux mises en garde et la remplaçante présente à son tour un arrière peu gracieux.
La raison de cette forme rebondie est simple : Peugeot a choisi une construction de toit en deux parties seulement, ce qui exige de la place. Cette solution a une nouvelle fois été retenue, principalement, parce qu’aucun problème ne s’est jamais posé avec le toit de la 307 CC. Ainsi, les dispositifs en plusieurs parties de la concurrence déploreraient fréquemment des défauts d’étanchéité et leur construction de plus en plus mince les rendrait en outre beaucoup plus sensibles.
Illusions d’optique
Les designers de Peugeot ont néanmoins dynamisé le postérieur massif à l’aide de petites astuces: les feux désormais agencés debout ne confèrent pas une largeur supplémentaire au coffre, la plaque minéralogique déplacée du bouclier arrière au capot du coffre, plus haut, donne moins l’impression d’affaisser la croupe, et la séparation du diffuseur ajoute un peu de légèreté.
Fermée, la 308 CC fermée ne peut certes se targuer d’une silhouette de mannequin, mais une fois découverte, la Peugeot a malgré tout fière allure. La prudence s’impose toutefois lors de l’accès: les montantsA profonds, qui s’étendent loin en arrière, témoignent d’une forme propice à s’y cogner la tête. De plus, ils entravent fortement la visibilité, surtout dans les courbes, où ils se trouvent systématiquement dans le champ de vision.
Pas de place à l’arrière
Le tableau de bord composé de grands instruments ronds à fond blanc est essentiellement emprunté à la berline, la CC étant uniquement reconnaissable à des détails tels que les inscriptions différentes sur le compteur ou les ornements noirs brillants. Comme d’habitude, la Peugeot d’une longueur de 4,40 mètres est homologuée en tant que quatre places, mais même avec un dégagement aux jambes de 10 millimètres supplémentaires à l’arrière, l’espace sur la banquette arrière est à peu près aussi exigu que dans le modèle précédent.
En revanche, la capacité du coffre a pu être davantage agrandie: la 308 CC fermée peut accueillir aujourd’hui 403 litres, soit 53 litres de plus que par le passé. Un nouveau compartiment de rangement dans le plancher du coffre permet à lui seul un gain de 15 litres. En position ouverte - le toit se rétracte automatiquement en 20 secondes jusqu’à 12 km/h, 226 litres supplémentaires peuvent encore être engloutis, ce qui correspond à une amélioration de 22 litres. Les éléments du toit compliquent toutefois dans ce cas le chargement.
Avec le diesel de deux litres déjà connu dans la berline, la 308 CC est bien motorisée. Le quatre cylindres réagit rapidement, il exerce jusqu’à 340 newtons-mètres sur l’arbre-moteur et il est discret - même s’il n’est pas tout à fait silencieux. Il est en outre peu gourmand puisque sa consommation se limite à quelque six litres. En conjonction avec son petit frère, il devrait permettre au diesel d’atteindre une part de 40% des ventes et séduire donc un peu plus d’acheteurs que le modèle précédent.
Poids lourd
Le poids inférieur de plus de 100 kg plaide par contre en faveur de l’essence. À plus d’une tonne et demie à la pesée - le 2.0 HDI affiche 1674 kg sur la balance, le cabriolet est en effet un réel poids lourd. Cette masse se fait d’ailleurs ressentir sur la conduite, la Peugeot paraissant quelque peu flegmatique - une impression qui n’est pas démentie par la direction insensible.
Les concepteurs de la transmission n’échapperont pas non plus aux reproches: dans un style typiquement français, la boîte à six rapports semble légèrement mollasse. Du reste, seule une boîte manuelle à cinq rapports est prévue pour le moteur essence. Les ingénieurs à l’origine du châssis peuvent en revanche être félicités: les propriétés de conduite ont été nettement améliorées. Sans se laisser aller à une souplesse excessive, la Peugeot absorbe les irrégularités et les déformations de la route et garde longtemps sa neutralité à une allure soutenue. Au regard du modèle précédent, la 308 cabriolet donne lieu à beaucoup moins de vibrations grâce à une carrosserie plus rigide.
Pour épicuriens
L’on admet ouvertement à Paris que Peugeot s’adresse avec la 308 CC aux épicuriens qui sont disposés à dépenser un peu plus d’argent pour une belle voiture. Sachant cela, le prix d’entrée de gamme substantiel de 24.670 euros ne surprend plus. Pour cette somme, la version essence est proposée dans la gamme d’équipement « Sport », qui inclut l’installation audio, la climatisation, les feux antibrouillard, les jantes en aluminium, l’ESP et six airbags. La 308 CC est par ailleurs le premier cabriolet qui dispose de réels airbags de tête (intégrés dans les sièges). Dans cette exécution, le diesel de 112 CV coûtera 26.870 euros.
Le moteur à auto-allumage commercialisé d’emblée est implanté au minimum dans la gamme d’équipement « Sport Pack » (à partir de 26.570 euros), qui comprend en plus un régulateur de vitesse, un détecteur de pluie et de luminosité, un volant en cuir et une climatisation automatique à deux zones.
Souffle chaud sur la nuque
L’Airwave et le cuir font partie de la dotation de série dans la finition haut de gamme « Féline », qui actuellement, est réservée au seul 2.0 HDI. Le prix de 31.670 euros donne alors droit à des détecteurs d’aide au stationnement à l’avant et à l’arrière, un chauffage des sièges, des capteurs de pression des pneus et des jantes de 18 pouces. Également en exclusivité pour le gros diesel, Peugeot propose des phares bi-xénon et un réglage électrique des sièges avant à fonction de mémoire.
Données techniques
Marque et modèle | Peugeot 308 CC 2.0 HDI | Peugeot 308 CC 1.6 HDI | Peugeot 308 CC 1.6 VTi | |||
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Gamme d’équipement | Sport Pack | Sport | Sport | |||
Dimensions et poids | ||||||
Longueur / Largeur / Hauteur (mm) | 4.400 / 1.817 / 1.427 | 4.400 / 1.817 / 1.427 | 4.440 / 1.917 / 1.429 | |||
Empattement (mm) | 2.608 | 2.608 | 2.605 | |||
Rayon de braquage (m) | ||||||
Poids à vide (kg) | 1.674 | 1.525 | 1.555 | |||
Capacité du coffre (litres) | 226 - 403 | 226 - 403 | 226 - 403 | |||
Pneus du modèle d’essai | 225/45 R17 | 215/55 R16 | 215/55 R16 | |||
Moteur | ||||||
Cylindrée (cm³) / Cylindres (nombre et disposition) | 1.997 / 4 en ligne | 1.560 / 4 en ligne | 1.598 / 4 en ligne | |||
Puissance (CV) | 140 | 112 | 120 | |||
Couple (Nm) / tours/minute | 340 / 2.000 | 285 / 1.750 | 160 / 4.250 | |||
Entraînement | Traction avant | Traction avant | Traction avant | |||
Transmission | Boîte manuelle à 6 rapports | Boîte manuelle à 6 rapports | Boîte manuelle à 5 rapports | |||
Consommation | ||||||
Type de carburant | Diesel | Diesel | Essence | |||
Mixte d’après le constructeur (l/100 km) | 5,9 | 5,3 | 7,1 | |||
Émissions de CO2 (g/km) / Norme d’émission | 155 / Euro 5 | 139 / Euro 5 | 165 / Euro 5 | |||
Cycle de consommation d’après AS24 (l/100 km) | n.c. | n.c. | n.c. | |||
Performances | ||||||
0 à 100 km/h d’après le constructeur (s) | 10,8 | 12,2 | 13,1 | |||
Sprint de 0 à 100 km/h d’après AS24 (s) | n.c. | n.c. | n.c. | |||
Arrêt de 100 à 0 km/h d’après AS24 (m) | n.c. | n.c. | n.c. | |||
Vitesse maximale (km/h) | 208 | 192 | 195 | |||
Prix | ||||||
à partir de (euros) | 30.070 | 26.870 | 24.670 | |||
Options recommandées | Système de navigation (950 euros), détecteurs d’aide au stationnement (500 euros) | Aide au stationnement à l’arrière (350 euros), régulateur de vitesse (400 euros), climatisation automatique (400 euros), coupe-vent (260 euros) | Aide au stationnement à l’arrière (350 euros), régulateur de vitesse (210 euros), climatisation automatique (400 euros), coupe-vent (260 euros) | |||
Plus de donnéesMoins de données |
En bref
À l’évidence, la 308 CC n’est pas une bonne affaire, mais la Française se situe malgré tout un bon 2.000 euros en dessous de sa principale concurrente, la VW Eos. Dans cette rivalité, la Peugeot peut se prévaloir d’un châssis équilibré, d’une carrosserie résistant aux torsions et d’un moteur diesel puissant et économique. Il faut toutefois s’accommoder d’une place restreinte à l’arrière, d’une transmission quelque peu spongieuse et d’une direction insensible.