Pour ce qui est de son physique par contre, les choses s'arrangent. Certes les appréciations esthétiques sont très subjectives mais dans le cas de la STi, on peut dire sans craindre de se tromper qu'il y avait consensus. Et pas en sa faveur. Mais Subaru prend enfin la chose en main et on commence à retrouver sur les modèles de production des éléments des séduisants Concepts Cars présentés aux derniers salons de Tokyo et de Genève. Le tout est plutôt pas mal et, cette fois, les appréciations sont vraiment subjectives.
Muscles
En fait, si le souci de l'esthétique est à la dernière page du cahier des charges, c'est parce que Subaru n'est heureusement pas encore dirigé par les types du marketing, mais bien par les ingénieurs, dont la mission est de créer des machines capables de vous prendre aux tripes dès que vous les conduisez. Et en retravaillant tout ce qui pouvait l'être, du moteur à la transmission en passant par le châssis, la boîte, etc., ils ont à nouveau accompli leur mission avec brio. Dès qu'on touche cette voiture, on sait que c'est du sérieux. C'est comme toucher les muscles d'un sportif de haut niveau. Ca suffit à comprendre et la démonstration est inutile. Mais bon, on ne va pas se priver…
Rallye
Lancer le moteur d'une Subaru, entendre souffler le Boxer à travers ses échappements encore froids, c'est toujours un évènement. Ensuite dès les premiers mètres, on sent que la direction est plus virile encore, que l'assistance hydraulique (qui offre plus de touché de route qu'une assistance électrique) n'en fait pas trop. Délicieux. La commande de boîte est elle aussi assez virile, pas toujours parfaitement précise, ce qui est un peu gênant au début, quand on commence à attaquer. Puis on s'y fait. Mais on se dit tout de même que sur une voiture aussi performante, une bonne boîte double embrayage avec palettes au volant ne serait ni un luxe, ni une trahison à la pureté du concept. Les performances en profiteraient, c'est sûr. Soit.
Ces premiers kilomètres en ville et sur autoroute mettent aussi en évidence les deux défauts majeurs de la voiture. D'abord, une insonorisation vraiment filtration (pour une voiture à 40.000€) des bruits de roulement et de vent. Ensuite un amortissement non piloté, taillé pour la performance donc pas pour nos mauvaises routes du quotidien. Bilan: partir en vacances dans le Sud en WRX STi? Je passe.
Puis arrive le tracé façon rallye que nous a réservé Subaru. Des petites routes à travers la campagne suédoise, virage après virage, beaucoup de relief, des changements d'appuis incessants… Là, on constate d'abord que l'étagement de la boîte est idéal pour parfaitement exploiter le 2.5 Turbo qui crache ses 300 ch et 407 Nm comme un dragon en colère, surtout lorsqu'on place le réglage de la gestion en mode Sport, voire Sport Sharp (Sport affûté, tout un programme!).
Mais évidemment, le plus impressionnant est le comportement de la voiture, qui semble avoir reçu des dérogations spéciales aux lois de la physique. Le grip est incroyable, les 4 roues motrices donnent un contrôle hallucinant sur les trajectoire. Tarmac, gravier, sol gras, même pas peur. La Subaru tire en avant, pousse en avant, accroche partout. C'est tout simplement dingue.
Cinq places, 460 litres de coffre, 300 ch pour 42.000€, un look à peu près passe partout… Avec un peu moins de bruit à bord et, éventuellement, un amortissement 5 ou 10 % moins ferme (je préfère ne pas parler consommation), la WRX STi serait la voiture idéale. Mais telle quelle, c'est déjà un pur monument.
