En fait, nous vous avions présenté il y a près de deux ans la vraie première voiture à hydrogène, plus précisément à pile à combustible, lancée commercialement. Il s'agissait de l'ix35. La différence est que la Hyundai n'est proposée qu'en leasing aux entreprises et aux institutions publiques, alors que la Toyota est proposée en leasing et à l'achat (mais à un tarif, pfiu!), y compris aux particuliers. Mais peu importe au fond qui est le premier, l'important est que le concept fasse son chemin, que plus de voitures arrivent et que ça décide les pouvoirs publics à se bouger.
400 km d'autonomie
Pour le principe de la pile à combustible, nous vous renvoyons vers la présentation du Hyundai, justement. Pour le reste, on peut simplement dire que le fonctionnement du système est globalement le même que celui d'une Prius. Comme le moteur thermique de cette dernière, la pile peut soi envoyer directement son énergie aux roues (via les moteurs électriques dans le cas de la Mirai), soit en faire profiter à la fois roues et batteries. Et comme dans une Prius, il est possible de rouler à faible allure grâce aux seules batteries, sans activer la pile à combustible, donc sans consommer d'hydrogène.
Un plein permet de parcourir 500 km selon les normes officielles, quelques 400 km dans la vraie vie. Et faire le plein prend 3 à 5 minutes. Sachant que l'hydrogène coûte à peu près 10€ le kg et qu'un plein représente quelques 5 kg, faites le compte. Et où faire le plein? C'est là qu'est l'os! Chez nous, il n'existera à court terme qu'une seule station accessible au public, du côté de Zaventem, sur le site de Toyota Motor Europe. Le Gouvernement Flamand en a promis une quinzaine d'ici 2020. Pendant ce temps, en Allemagne, une cinquantaine de stations seront ouvertes à court terme, et il devrait y en avoir 400 d'ici 2023.
Silence presque total
Vous vous attendiez peut-être à la description d'un engin ultra-futuriste, au fonctionnement d'un genre nouveau. Ben non, en fait. Une Mirai se conduit exactement comme on conduit une Prius: elle gère seule ses différentes sources d'énergie, mais le conducteur peut aussi y mettre du sien pour minimiser la consommation du carburant – car c'est bien de cela qu'il s'agit – contenus dans les réservoirs: en l'occurrence, de l'hydrogène. Ce que la Mirai a de plus futuriste, c'est son look.
Sur la route, la Mirai est même beaucoup plus agréable à conduire qu'une Prius, parce que justement elle n'a pas ce moteur essence qui mouline à vous en vriller les oreilles dès qu'on écrase la pédale de droite un peu plus fort. La Mirai, on peut même la cravacher, profiter pleinement de ses 154 ch et 335Nm qui livrent des démarrages et des reprises dont la Prius ne peut que rêver, on n'entendra guère plus que le bruit du vent et le discret sifflement de la pile à combustible qui travaille. Ceci n'est évidemment pas une voiture typée sport, et elle ne cherche d'ailleurs pas à cacher ses 1.800 kg. Par contre, elle est d'un confort remarquable pour les 4 occupants, et on ne peut guère lui reprocher qu'une position de conduite perfectible pour les plus grands gabarits.
1.200€
La Toyota Mirai sera proposée en leasing pour un loyer mensuel de 1.200€, tout compris et hors incitants éventuels. Si on veut l'acheter, il faut se préparer à débourser 66.000€. C'est pas donné, mais la voiture est vraiment full option… en série. Et malgré ça, avec un objectif de production mondiale de 3.000 voitures par an (50 à 100 ventes en Europe en 2016), Toyota ne cache pas que cette première génération ne livrera pas le moindre bénéfice, comme ce fut le cas de la Prius première du nom. C'est le prix à payer pour être un pionnier, et finir par vendre des milliers de voitures propres. On ne peut que souhaiter le même destin à la Mirai.