Les choses sont allées assez vite. Mercredi 30 octobre, on apprenait que Fiat-Chrysler et PSA étudiaient la possibilité de fusionner. Dès le lendemain, on apprend que cette possibilité est validée, et que commençait maintenant les négociations quant aux modalités de cette fusion par échange d'actions. FCA-PSA deviendrait ainsi le quatrième groupe automobile mondial.
Demi-surprise
C'est une surprise parce qu'il y à peine quelques semaines, FCA et Renault se courtisaient encore avec ardeur, et c'est finalement la réticence du Gouvernement français, actionnaire principal de Renault, qui a fait capoter les plans de mariage. Ce qui est étonnant est donc de voir éclore si rapidement une nouvelle idylle.
D'autre part, le souhait de FCA de se trouver un partenaire n'est pas nouveau et de son côté, Tavarès a aussi toujours dit que PSA devait consolider sa position au moyen d'un partenariat avec un autre groupe. Finalement, on peut se demander pourquoi ces deux-là – qui ont déjà travaillé ensemble, notamment en matière de véhicule utilitaires – ne se sont pas parlés plus tôt.
Win-win
Si elle se fait, cette fusion aura beaucoup de sens. Chez FCA, la marque Fiat a cruellement perdu de son assise sur le marché européen pour cause de catalogue pauvre et/ou vieillissant. Le groupe accuse de plus un retard technique considérable en matière de plateformes modulaires et d'électrification. Dans ces domaines, les excellentes plateformes légères et prêtes pour les transmissions alternatives de chez PSA viendraient à point.
De son côté, PSA n'est plus représenté sur un des plus grand marché mondiaux, les USA, mais ambitionne d'y retourner. L'excellente assise (et la confortable rentabilité) de marques FCA, comme Jeep et Ram (dans une moindre mesure de Chrysler et Dodge), sera un atout, tout comme l'expertise de FCA dans le domaine du haut de gamme.
Enfin, un groupe qui représentera 8,7 millions de véhicules par an aurait largement de quoi amortir les énormes investissements encore à consentir dans l'électrification et le développement de la conduite autonome. Selon les dernières estimations, La fusion permettrait de réaliser quelques 3,7 milliards d'euros d'économie, cela rien qu'en partage de R&D et en rationalisation administrative, donc sans la moindre fermeture d'usine. Cette dernière garantie a d'ailleurs permis d'obtenir la bénédiction du Gouvernement français, également actionnaire de PSA, à hauteur de 12%.
Chef désigné
La fusion semble donc être bien engagée, et la personne désignée pour diriger ce monstre serait Carlos Tavarès, dont les qualités de chef ne sont plus à démontrer. En peu de temps, il a redressé PSA, fait de Peugeot une marque sexy, rendu son âme à Citroën et sorti Opel du rouge. Reste à savoir si faire cohabiter Fiat et Citroën, qui chassent sur les mêmes terres, sera jouable. To be continued…