La nouvelle est tombée mardi en fin d'après-midi, tandis que nous étions en compagnie de gens de PSA pour la présentation de la Peugeot 5008. Le grand patron du groupe Carlos Tavares serait très tenté par le rachat d'Opel/Vauxhall (les Opel anglaises), et General Motors ne serait pas opposé au principe de se débarrasser de sa branche européenne, dans le rouge depuis 16 ans. Nos voisins de tables du jour semblaient sincèrement aussi étonnés que nous, ayant eux-mêmes appris la nouvelle dans la journée. Mais au fil des discussions, ils ont éclairé notre lanterne.
UK et Allemagne
D'abord, la recherche d'une marque à acquérir cadre avec la bonne santé retrouvée de PSA, groupe lui-même au bord de la faillite en 2012, sauvé par une prise de participation de 14% par l'état français, et par un juteux partenariat avec les Chinois de Dongfeng. Ironie du sort, rappelons qu'à l'époque, un partenariat PSA-GM avait été signé, avec l'ombre d'une absorption du Français par l'Américain, avant que ce partenariat tourne court, à quelques exceptions près. Une exception, par exemple: le futur SUV Opel Grandland X sera construit sur la plateforme des Peugeot 3008/5008.
Puisqu'il faut battre le fer tant qu'il est chaud, c'est maintenant que les affaires reprennent que PSA doit investir, et pourquoi pas ajouter une marque à son portefeuille. Ca a d'ailleurs déjà été fait, puisque PSA s'est offert il y a quelques jours l'indien Hindustan, constructeur de la légendaire Ambassador.
Pourquoi Opel?
La question est: pourquoi Opel, marque a priori plutôt concurrente que complémentaire? Une explication des gens présent à l'évènement 5008 est que ce pourrait être une façon pour PSA de consolider sa position où il n'est pas très performant, mais où Opel et Vauxhall e sont: l'Allemagne et le Royaume Uni. Mouais… Nous, nous voyons mal comment ce rachat pourrait aboutir à quelque chose de bien, sachant que le rôle de PSA sont déjà attribués: Citroën sur le marché des marques généralistes populaires, Peugeot sur celui des généralistes tendance Premium (face à VW par exemple) et, à terme, DS sur le marché des vraies premium. Où cadrerait Opel là-dedans?
Et on pourrait encore parler de l'inquiétude que cette annonce suscite auprès des gouvernements britannique et allemands, qui craignent de nouvelles suppressions d'emplois, sur fond d'incertitude du Brexit pour les uns, des 30.000 suppressions d'emplois d'ici 2020 annoncés par VW et des menaces protectionnistes de Trump (orientées vers Mercedes, BMW et Audi) de l'autre. Ca va être intéressant…