On ne peut pas dire que la nouvelle soit inattendue. Cela fait des mois que Saab lute pour sa survie. On peut même dire que le patient aura été victime de nombreux arrêts cardiaques sur la table d'opération avant que, finalement, l'inévitable issue fatale ne survienne. Mais cette fois, le patron néerlandais de Saab, Victor Muller, doit jeter l'éponge.
Un manque chronique de liquidités est à la base de la disparition de la célèbre marque. Après que l'ancien propriétaire General Motors eut vendu Saab à Muller en 2010, la résurrection n'eut jamais lieu. Ainsi par exemple le 9-5 break était prête au moment où Muller reprit les rênes, mais jamais elle n'accéda au stade de la production.
Question de sous
Muller avait acquis la marque pour quelques 80 millions d'euro, un prix canon. Le problème est que Muller ne disposait pas personnellement de ce budget, et encore moins de celui nécessaire à faire tourner les machines. Et bien que Muller s'y entende comme personne pour dégoter des financements extérieurs, le talent du Néerlandais n'aura cette fois pas suffit. Diverses négociations avec des investisseurs américains, européens et chinois ont toutes tourné court. Au printemps dernier déjà, il était évident que les problèmes de Saab ne faisaient que s'intensifier. La production avait dû être interrompue après que des sous-traitants non payés refusèrent de continuer les livraisons de pièces, et c'est carrément les employés que Saab ne pouvait plus payer l'été suivant.
Le sauvetage semblait être arrivé à la dernière minute – et presqu'à la dernière seconde – lorsque les Chinois de Youngman s'étaient dits prêts à racheter Saab pour 100 millions d'euro. Ce qui aurait encore représenté une honnête plus-value pour Muller. Mais GM s'y opposa. Les Américains ne voulaient en effet pas que leur technologie – toutes les Saab actuelles ont été développées par GM – filent entre de chinoises mains. Youngman n'avait donc d'autre choix que de se retirer du deal.
Volvo?
Mais tout cela ne veut pas encore dire que Saab est une marque définitivement enterrée. L'entreprise représente encore quelques 3.700 emplois en Suède et reste un joyau de l'industrie du pays. Et même si ce joyaux ne brie guère en ce moment, il est indiscutable que Saab peut s'enorgueillir d'avoir produit des voitures fantastiques comme la 93 (l'originelle bien sûr) et les légendaires 900 Turbo et Cabrio. Une source fiable nous fait savoir que le Gouvernement suédois confierait volontiers le sort de Saab à Volvo (elle-même aux mains du chinois Geely). Mais pour mener ce projet à bien, la faillite est la manière la plus cynique, certes, mais aussi la plus économique. La Cour devra à présent désigner un curateur.
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