L'Alfa Romeo 8C 2900B Berlinetta Touring, c'est une œuvre d'art, une Mona Lisa sur roues. Elle aussi presqu'aussi rare que la Joconde, puisque la Berlinetta n'existe qu'à cinq exemplaires. On pourrait par exemple dire qu'elle était la Bugatti Chiron des années 30… mais ce ne serait pas faire honneur à Alfa.
Moteur 8-en-ligne
Car alors que la Chiron brille surtout par les chiffres, sans pouvoir revendiquer le moindre palmarès, l'Alfa Romeo 8C 2900B est, par excellence, une voiture de route dérivée d'une voiture de course. Son moteur provient de la voiture de Grand Prix Tipo B. Et si vous trouvez qu'un W16 est impressionnant, que dire de ce 8 cylindres en ligne, tout simplement composé de deux blocs 4 cylindres placés l'un derrière l'autre, que gavent deux compresseurs ? Rappelez-vous qu'on parle d'une mécanique née il y a plus de 80 ans. Alfa Romeo tirait sans problème 250 ch de ce 2,9 litres, mais s'est contentée de 180 ch pour la Berlinetta. A cette époque, c'était aussi impressionnant que 1.000 ch aujourd'hui. Dans les années 30, Alfa Romeo s'était particulièrement illustrée aux Mille Miglia, avec pas moins de sept victoires… consécutives. La 8C 2900 a gagné pour la première fois en 1936.
Aluminium
L'Alfa Romeo 8C 2900 a toujours été une voiture élitiste. Technologiquement très avant-gardiste, elle disposait entre-autres de suspensions arrière hydrauliques réglables pour lesquelles Alfa avait fait appel à Ferdinand Porsche, et d'une boîte 4 rapports intégrée au différentiel arrière. La carrosserie avait été créée et construite à Milan par Touring Superleggera. Les 27 versions Spider disposent d'une carrosserie en acier, tandis que les cinq coupés Berlinetta sont entièrement en aluminium. La production courut jusqu'en 1939, après quoi la Seconde Guerre Mondiale vint tout interrompre. La production de la 8C 2900 ne fut hélas pas relancée après le conflit, mais la Berlinetta gagna encore les Mille Miglia en 1947.
Vitres supplémentaires
Quand apparait une Alfa Romeo 2900B Berlinetta, le monde s'arrête de tourner, stupéfait de tant de beauté. Cette automobile ne repart jamais d'un Concours sans un prix. Et il est extrêmement rare qu'un exemplaire soit proposé en vente publique. L'histoire de celui-ci a en plus quelque chose de spécial. Il a quitté l'Italie pour la Grande-Bretagne en 1939, où il a subi quelques modifications. Il est ainsi passé du bleu au rouge, et a reçu de petites vitres latérales supplémentaires. "A la demande de son ancien propriétaire Lord Ridley, qui souhaitait une meilleur visibilité arrière. Elles s'avèrent bien pratiques lors des manœuvres, d'autant que la 8C n'a jamais été équipée de rétroviseurs", explique l'actuel propriétaire néerlandais Jan-Willem Martens.
Jan-Willem a eu l'honneur et le privilège de voir cette 8C dans son garage durant 42 ans. Il la sortait régulièrement, et a même participé très occasionnellement à quelques courses durant les années 80, notamment à l'Oldtimer Grand Prix du Nürburgring, qu'il termina deuxième. "C'était toujours un moment très spécial que de sortir cette voiture, mais il est temps aujourd'hui de la confier à un nouveau gardien", dit l'homme qui connait la moindre vis de cette splendeur.
L'Alfa peut revendiquer un très haut rang dans l'histoire de l'automobile. C'est un mythe, une icône. Elle est inaccessible, donc impayable. Artcurial estime sa valeur entre 16 et 22 millions d'euros. Comme nous le disions, même un gros gain au Lotto ne suffirait pas…
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