Bien qu'on n'associe pas Ford spontanément au monde du 4x4, la marque s'intéresse au sujet depuis un bon demi-siècle. Le premier modèle équipé d'une transmission intégrale date de 1959 et est né de l'autre côté de l'Atlantique. En Europe, il a fallu attendre le début des années 70 et la Capri pour voir les premières Ford 4WD. En 1985, il y eut la Sierra XR4x4 et à partir de là, le catalogue Ford a toujours compté au-moins un modèle disposant de 4 roues motrices. En 2007, la chose est même devenue monnaie courante avec l'apparition du premier Kuga, équipé comme il se doit d'une transmission AWD. Et c'est le Kuga toujours qui, en 2012, introduisit une version intelligente du système 4x4, tel qu'aujourd'hui adopté par la plupart des Ford.
Quatre configurations
L'i-AWD n'est toutefois pas le seul système proposé par la Ford Motor Company. Au total, il existe quatre configurations qui, en fonction de l'usage et du véhicule, portent un nom différent. La version la plus utilitaire du système équipe le pick-up Ford Ranger et s'appelle "Driver Selectable", puisque c'est au conducteur de décider s'il veut utiliser 2 roues motrices pour le quotidien (2H), quatre roues motrices (4H) pour les situations plus délicates ou 4 roues motrices et boîte courte (4L) pour les vrais franchissements. La configuration AWD adoptée par les voitures n'est pas enclencheable par le conducteur, puisque c'est constamment que la force motrice est répartie entre les quatre roues, selon les circonstances.
La nouveauté de ce système est que la vitesse propre de chaque roue est prise en compte. Si donc une petite glissade est détectée quelque part, le système intervient via les freins pour créer un effet de "torque vectoring" et optimaliser la traction. Depuis la place du conducteur, on ne remarque absolument rien de ce travail, si ce n'est les avantages qu'il procure. Ainsi peut-on, même avec le diesel le plus puissant, écraser la pédale de droite au démarrage sans perdre d'adhérence, même sur revêtement détrempé. Le système i-AWD existe aussi en une version équipée d'une fonction Lock, qui bloque la répartition avant/arrière à 50/50. Mais cette fonctionnalité servant surtout à se mettre en marche en côte lorsqu'on est lourdement chargé, Ford ne la propose que sur le Transit.
Performance AWD
Enfin, il y a la quatrième configuration, qui démontre que les systèmes AWD ne servent pas uniquement la sécurité, mais aussi le plaisir. Contrairement aux précédentes Focus RS, la nouvelle génération dispose d'une transmission intégrale lui permettant d'envoyer la totalité de ses 350 ch dans le sol, et ce de la façon la plus divertissante possible. Pour cela, les ingénieurs ont développé une véritable perle de transmission, associée dans la RS à une boîte manuelle 6 rapports. Sur d'autres modèles, elle peut en effet être associée à la boîte auto PowerShift.
Il est vrai qu'en pratique, une transmission AWD est synonyme d'une conso augmentée d'à peu près 1 litre. Et sur la neige ou la glace, elle ne peut rien sans un bon train de pneus hiver. Cela étant, une transmission 4x4 offre une tranquillité d'esprit que les gros rouleurs sauront apprécier, même si notre climat n'est pas parmi les plus rudes, et que les progrès technologiques des simples tractions sont tels qu'un système AWD n'est pas incontournable chez nous. Surtout si l'on tient compte du supplément de prix et des plus hautes émissions de CO2. Ford travaille cependant à un système plus compact, qui sera capable de désengager totalement les roues arrière quand les conditions le permettront. A suivre, donc…
