Ces dernières années, le Championnat du Monde des Rallye a vécu sous la domination de Sébastien Ogier et de sa VW Polo. On ne peut rien reprocher aux prestations, ni de l'homme ni de la voiture, mais ils n'ont pas aidé à faire du WRC une discipline spectaculaire. Ajoutez à cela des (télé)spectateurs qui perdent l'intérêt, raison pour laquelle la couverture par les télévisions était en forte dégringolade, et il devient évident que le WRC périclitait. Jusqu'à aujourd'hui.
Nouveautés 2017
Pour cette saison, la FIA a apporté quelques changements aux réglementations, qui vont accélérer le tempo du WRC.
- -Les moteurs 1.6 turbo peuvent développer jusqu'à 380 ch au lieu de 360.
- -Le poids minimum des voitures est réduit de 10 kg, soit 1.190 kg (hors passagers).
- -Des spoilers et diffuseurs de plus grandes dimensions sont autorisés.
- -Les voitures peuvent à nouveau disposer de différentiels centraux actifs, qui permettent plus de flexibilité de répartition du couple entre l'avant et l'arrière.
Le résultat de ces mesures a été immédiatement perceptible, même s'il a fallu un peu d'aide des conditions météo. Celles-ci ont permis de vivre un Monte Carlo "à l'ancienne", avec neige, glace et asphalte sec, le tout parfois en une seule spéciale. De quoi faire glisser et hurler les voitures, un spectacle auquel on n'avait pas assisté depuis des lustres. Hélas, l'accident de Hayden Paddon (Hyundai) a rappelé à tous que le rallye reste un sport dangereux. Lors d'une glissade, le Néo-Zélandais a touché un spectateur qui se trouvait là où il ne devait pas être, et ce dernier n'a malheureusement pas survécu.
La crainte d'un nouveau scénario à la Groupe B ne semble cependant pas à l'ordre du jour. Il n'est en effet pas question de laisser les puissances grimper indéfiniment, et il faudra surtout mieux contrôler l'enthousiasme des spectateurs. Il n'empêche que le monde du Rallye ne peut se permettre de tels accidents, et que le public doit être en sécurité.
Véloce Neuville
Le Monte Carlo était la première occasion de se montrer pour les Ford Fiesta et Hyundai i20 Coupé adaptées aux nouveaux règlements. Citroën y a aussi lancé la carrière d'une nouvelle C3 WRC, tandis que Toyota faisait son retour par la grande porte après 15 ans d'absence, avec sa Yaris WRC. Les pilotes se sont montrés compétitifs, mais les voitures ont été victimes de nombreux incidents mécaniques.
A la fin, c'est tout de même bien Ogier – transféré chez Ford à la suite du retrait de VW – qui l'a emporté. Mais cette fois, sa victoire ne coulait pas de source. Car c'est Thierry Neuville qui a souverainement mené durant deux jours, jusqu'à ce qu'une faute le samedi le fasse dégringoler au classement.
Les conclusions de ce Monte Carlo
- -Ogier a encore un peu de boulot pour bien se mettre la Ford dans les mains mais une fois que ce sera fait, il sera la référence. Il a déjà fait le plein de points.
- -Tenez aussi à l'œil le coéquipier d'Ogier, Ott Tanak. L'Estonien est rapide et dit les choses comme il les pense. La citation du week-end est à mettre à son compte: "Cette voiture, c'est autre chose que la boîte à merde de l'année dernière". Bien dit, Ott
- -Toyota pourrait bien remonter dans la hiérarchie plus vite qu'on ne le pense, mais il faudra le vérifier quand les conditions auront moins d'influence qu'au Monte Carlo.
- -Quel dommage que la Polo WRC 2017 prenne la poussière dans un atelier. Cela dit, avec quatre constructeurs, le Championnat est bien fourni.
- -La couverture médiatique – en live – des spéciales et le co-commentateur du week-end Mark Webber sont de très haut niveau, même s'il faut bien y voir un peu d'auto-promo de la part de Red Bull. Mais bon, c'est grâce à cela que les images étaient gratuites…