À partir de 2035, il ne sera plus possible d'acheter de nouvelles voitures à moteur à combustion dans l'Union européenne. Cependant, de nombreuses voitures électriques sont déjà vendues aujourd'hui. Mais qui les achète chez nous ?
À partir de 2035, il ne sera plus possible d'acheter de nouvelles voitures à moteur à combustion dans l'Union européenne. Cependant, de nombreuses voitures électriques sont déjà vendues aujourd'hui. Mais qui les achète chez nous ?
La voiture électrique est présente sur le marché depuis plus d'une décennie, y compris des modèles abordables. Pensez à la Zoe, avec laquelle Renault a été un pionnier dès 2012. Pourtant, ce n'est que ces dernières années qu'il y a eu une modeste percée dans notre pays, notamment grâce aux modèles Tesla. Cette entreprise a non seulement proposé une autonomie solide, mais grâce à son réseau de superchargeurs, la marque américaine dirigée par le charismatique Elon Musk a également levé le plus grand obstacle pour la voiture électrique : l'infrastructure de recharge. Sur ce point et sur l'offre de voitures électriques, les choses évoluent rapidement.
Au début de l'année 2023, la 100 000e voiture 100 % électrique a été immatriculée en Belgique, une Polestar 2. Il s'agit du nombre de voitures électriques ayant déjà reçu une plaque d'immatriculation, et non du nombre total de voitures électriques sur la route. Selon les chiffres de Statbel, l'office belge de statistiques, il y en avait un peu plus de 70 000 mi-2022.
Ce chiffre a augmenté depuis lors, presque un an plus tard. Cependant, compte tenu du fait que le parc automobile belge compte un peu moins de 6 millions de véhicules, le succès est encore modeste pour le moment. Cependant, il est prévu que l'immatriculation du 200 000e modèle ne se fera pas attendre trop longtemps, ce qui est en grande partie dû à l'acheteur moyen d'une voiture électrique.
En effet, la vente de voitures électriques est principalement concentrée sur le marché des voitures de société, qui représentait plus de 60 % des nouvelles immatriculations neuves en 2022. Selon une analyse de la fédération du secteur automobile, la Febiac, pour le premier trimestre 2023, pas moins d'une voiture de société immatriculée sur 5 (21,4 %) est entièrement électrique. Pour les particuliers, ce chiffre est seulement de 1 sur 20 (5 %). Nous pouvons donc en conclure que le conducteur moyen d'une voiture électrique en Belgique possède une voiture de société.
Si l'on ajoute à cela les voitures hybrides rechargeables, on constate qu'elles représentent 24 % des nouvelles immatriculations sur le marché des voitures de société au premier trimestre 2023 (contre 4,1 % chez les particuliers). Cependant, à partir de juillet 2023, les règles fiscales vont changer. La déductibilité fiscale des voitures hybrides rechargeables, qui sont actuellement déductibles à 100 % pour les entreprises dans la plupart des cas, diminuera progressivement pour les modèles commandés après cette date. Afin de maintenir l'attrait fiscal des voitures mises à disposition de leurs employés, les entreprises devront donc passer à des véhicules entièrement électriques plutôt qu'à des hybrides rechargeables. On s'attend donc à ce que leur nombre augmente considérablement.
Cette augmentation est indirectement une bonne nouvelle pour les particuliers qui souhaitent passer à la conduite électrique. En général, les voitures de société sont beaucoup plus jeunes que les voitures utilisées par les particuliers. En moyenne, les voitures de société ont un peu plus de 4 ans, contre plus de 10 ans pour les voitures des particuliers. Cela s'explique par le fait que les voitures de société sont souvent louées et remplacées par un nouveau modèle après 4 ans...ce qui entraîne un flux constant de modèles récents sur le marché de l'occasion ! L'offre de voitures électriques à 100 % électriques et bien entretenues (grâce souvent à un contrat d'entretien) augmentera donc considérablement au cours des prochaines années.
L'offre de voitures d'occasion augmentera donc considérablement au cours des prochaines années, mais la question est de savoir si nous voulons vraiment passer à la conduite électrique. Audi Belgique a mené une enquête à ce sujet plus tôt cette année. Il en ressort que moins de la moitié (47 %) des Belges souhaite déjà passer à un modèle entièrement électrique. Il est intéressant de noter qu'il existe une grande différence d'opinion entre les jeunes et les personnes âgées à cet égard. 60 % des moins de 35 ans souhaitent passer à l'électrique, contre 36 % des personnes de plus de 55 ans.
Les raisons perçues comme des obstacles pour ne pas passer à l'électrique sont le prix des nouvelles voitures électriques (60 %), l'autonomie jugée trop limitée (52 %) et le manque d'infrastructures de recharge publiques (46 %). Cependant, l'autonomie des nouveaux modèles qui arrivent sur le marché augmente progressivement, et il est maintenant possible de trouver des modèles abordables à la fois sur le marché du neuf et grâce à une meilleure offre d'occasion, rendant ainsi la conduite électrique plus abordable.
Des efforts sont également déployés pour améliorer l'infrastructure de recharge publique. Et c'est nécessaire. Selon la même enquête d'Audi Belgique, 89 % des Belges estiment qu'il y a un manque d'infrastructure de recharge publique. 2 Belges sur 5 qui roulent en électrique ont déjà été confrontés à une batterie vide sans trouver de borne de recharge à proximité. Ce problème est plus prononcé en région francophone, où 59 % des francophones ont déjà rencontré ce problème, contre 21 % des néerlandophones. Il est révélateur que 43 % des francophones indiquent que la borne de recharge publique la plus proche se trouve à plus de 10 km de leur domicile, tandis que ce chiffre est de 14 % chez les néerlandophones. Il y a donc encore du travail à faire, mais le nombre d'entreprises investissant dans des solutions de recharge augmente progressivement. Cela promet pour l'avenir.