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Focus: E-mobilité
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La voiture électrique est-elle réellement plus écologique ?

Dans son fonctionnement, la voiture électrique est écologique. Quand elle roule, elle n’émet ni gaz nocifs, ni gaz à effet de serre, ni particules fines. Cependant, cette « propreté » souvent attribuée à la voiture électrique est à relativiser quand on s’intéresse à son cycle de vie. Explications.

La « propreté » des voitures électriques : entre certitudes et controverses

Propulsée au-devant de la scène par les industriels et les politiques, la voiture électrique connaît un essor considérable depuis quelques années dans plusieurs pays européens. Et pour cause, elle ne dispose pas de pot d’échappement et n’émet donc pas de gaz à effet de serre. De ce fait, la voiture électrique serait plus écologique que celle fonctionnant à l’essence ou diesel. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles les voitures électriques font l’objet d’un plébiscite de la plupart des gouvernements européens, avec des aides à l’achat qui avoisinent les 5.000 euros selon les pays.

En Flandre en Belgique, le gouvernement prévoit à partir de 2024 une aide de 5.000 euros pour l’achat d’une voiture électrique neuve. Pour une voiture électrique d’occasion, la subvention commence à partir de 3.000 euros dès 2024. A cela s’ajoutent des avantages fiscaux comme l’exemption de taxe de circulation et de taxe d’immatriculation (TMC). Bruxelles et Wallonie misent davantage sur des avantages fiscaux, avec une taxe de circulation et une TMC revues à la baisse. Ces régions prévoient également une déduction fiscale de 100% du coût d’une voiture électrique pour les sociétés, ainsi qu’une réduction d’impôt pour l’installation d’une borne de recharge à domicile ou en entreprise.

Quant à la France, pour l’achat d’une voiture électrique neuve ou d’occasion, une prime à la conversion de 5.000 euros est prévue, et est cumulable avec le bonus écologique. Sous conditions de revenus, le montant de ce bonus écologique va jusqu’à 7.000 euros pour une voiture et 8.000 euros pour une camionnette. Les préconisations du GIEC (Groupe d’Experts Intergouvernementaux sur l’Evolution du Climat) abondent d’ailleurs dans ce sens. Pour le GEIC, "Les véhicules électriques offrent le plus grand potentiel de décarbonisation pour le transport terrestre. "

Cependant, quand on s’intéresse à l’énergie utilisée pour produire les voitures électriques, leur côté écologique devient d’office plus relatif. Entre 2010 et 2020, une centaine d’études ont été menées sur le sujet par des instituts de recherche à travers le monde. Si les conclusions de ces études varient d’une entité à une autre, un point fait tout de même l’unanimité : la production d’une voiture électrique demande beaucoup plus d’énergie que celle d’une voiture thermique. A quel moment la voiture électrique est-elle donc plus écologique que le véhicule à essence ou au diesel ?

Les véhicules électriques : plus écologiques à l’usage

A l’usage, une voiture électrique émet environ 3 fois moins de CO2 qu’une voiture dotée d’un moteur à combustion. En effet, à l’exception des particules provenant des pneus et des freins, une voiture électrique, lorsqu’elle roule, n’émet ni gaz à effet de serre, ni gaz nocifs. Sur l’ensemble de sa durée de vie, le véhicule électrique a un bilan environnemental 2 à 3 fois inférieur à celui d’un véhicule thermique.

Des recherches menées par la Fédération Européenne pour le Transport et l’Environnement, (plus connue sous le nom de Transport & Environnement) corroborent également cette idée. Selon cette organisation européenne, à caractéristiques équivalentes, en termes d’émissions de carbone, une électrique circulant en UE est près de trois fois meilleure qu’une voiture à essence ou diesel.

Il convient néanmoins de préciser que plus le véhicule électrique est lourd, plus son intérêt environnemental s’amoindrit. Concrètement, les voitures électriques légères ont un impact environnemental plus important que leurs modèles plus grands. C’est dire qu’une SUV électrique comme l’Audi Q6 e-tron est moins écologique qu’une Renault Zoe E-Tech Electric.

Les experts du cabinet Carbon 4 soutiennent aussi cette position. Ils estiment qu’à partir de 30.000 ou 40.000 Km parcourus, une petite voiture électrique est moins émettrice qu’une plus grande. Pour défendre leur position, ils s’appuient sur une étude de l’Institut suédois de recherche environnementale en date de 2019, qui confirme l’avantage des petites voitures électriques parlant d’émissions. Cette étude se base toutefois sur une production de batteries sans aucune énergie fossile, et ne prend pas en compte le recyclage des batteries.

Environment Green Umwelt

Les voitures électriques : une « propreté » à relativiser

Malgré leur bilan environnemental intéressant à l’usage, quand on élargit le champ d’analyse, l’impact écologique des véhicules électriques est à relativiser. De fait, en considérant certains facteurs, la propreté des voitures électriques peut être remise en cause. Quels sont ces facteurs ?

La production et le recyclage des batteries, une importante source de pollution

Si à l’usage les voitures électriques sont plus écologiques, leur processus de production a un impact environnemental plus important. On considère que la production d’une voiture électrique moyenne nécessite 15% plus d’émissions nocives que celle d’une voiture à essence par exemple. A la base de cet impact écologique important, les batteries qui alimentent les e-véhicules.

Quand on se penche sur la question de la production et du recyclage des batteries des automobiles électriques, le bilan environnemental de ces voitures est peu reluisant. Aujourd’hui, la plupart des batteries de voitures électriques sont produites en Asie, à partir du charbon, principale source de l’électricité consommée à travers le monde (38%).

Selon une étude allemande, une Caddy Volkswagen électrique émet moins de CO2 qu’un même modèle alimenté à l’essence. Mais si sa batterie est produite en Chine à partir du charbon, son émission de CO2 et donc son impact écologique est plus néfaste pour l’environnement. A contrario, cette incidence est moindre si cette même batterie est produite en Europe ou par une électricité d’origine renouvelable.

Par ailleurs, le recyclage des batteries Lithium (elles alimentent la majorité des voitures électriques) produites par des sources d’énergies carbonées remet en cause le côté écologique des autos électriques. En effet, si 80% des composants des batteries Lithium sont recyclables aujourd’hui, factuellement, le constat est tout autre. Pour le moment, la filière peine à se développer parce que le recyclage des batteries est peu rentable économiquement. Ces batteries ne sont donc pas toujours recyclées.

Un bilan écologique alourdi par d’autres sources de pollution

En dehors des émissions de gaz à effet de serre, d’autres formes de pollution sont associées à la production des e-véhicules et renforcent l’idée selon laquelle leur aspect écologique est à nuancer. Il s’agit entre autres de la

  • Pollution radioactive ;
  • Toxicité des émissions pour les humains ;
  • Perte de biodiversité ;
  • L’intoxication des réserves d’eau douce.

Un rapport de l’Agence européenne pour l’environnement abonde dans le même sens. Il révèle que les émissions de NOx, de SO2 et de particules dans le cadre de la production de voiture électrique sont 1,5 à 3 fois supérieures à celles des voitures thermiques. A cela il faut ajouter l’impact carbone généré par l’acheminement des énergies fossiles du site de forage au site de production des voitures.

L’impact écologique d’une voiture électrique est aussi tributaire de la source d’approvisionnement électrique. La source d’approvisionnement électrique fait référence à la manière dont l’électricité est générée dans une région donnée. Si elle provient de sources fossiles, il va sans dire que le véhicule est plus polluant. En revanche, si elle est issue d’une énergie éolienne ou solaire, l’automobile a une émission quasiment nulle.

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Des perspectives intéressantes pour une empreinte écologique plus faible des autos électriques

Malgré une empreinte écologique importante à la production, les autos électriques peuvent voir leur impact environnemental réduit dans les prochaines années, ceci tant lors de leur production que de leur utilisation. De nombreuses politiques convergent dans ce sens. En voici quelques-unes.

Une prise de conscience des constructeurs automobiles

Conscients de l’impact écologique de la production de voitures électriques, de nombreux constructeurs automobiles s’engagent en faveur de la neutralité carbone d’ici aux prochaines décennies. Alors que Volkswagen et Toyota projettent leur neutralité carbone pour 2050, Mercedes-Benz promet que ses véhicules seront neutres en carbone sur toute la chaîne de valeur d’ici 2039.

Quant à l’américain General Motors, il prévoit sa neutralité carbone pour 2040. Plus ambitieuse, l’entreprise suédoise Polestar prévoit de produire des voitures nettes d’émissions d’ici 2030. A cet effet, elle envisage d’éliminer toutes les émissions de carbone, depuis l’extraction des matières premières jusqu’au traitement en fin de vie, en passant par la production.

Dans le même temps, le chinois CATL étudie le développement d’une batterie Sodium-Ion, prétendument plus écologique que le Lithium-Ion actuellement utilisé sur de nombreuses autos.

Des actions à l’échelle européenne

Au niveau européen, la proposition de loi de la Commission européenne sur les batteries, une première au monde, marque un pas de géant vers une production plus écologique des électriques. Elle promet des techniques d’extraction plus éthiques et une réduction de la demande d’extraction. Le nouveau règlement du Conseil de l’UE qui impose des obligations de collecte, des exigences en matière de fin de vie et des obligations de récupération des matériaux est aussi une avancée notable.

Selon Transport & Environnement, la mise en place d’un réseau électrique européen basé sur les énergies renouvelables devrait permettre de réduire par quatre les émissions de CO2 des véhicules électriques d’ici 2030. L’utilisation d’une Wallbox constitue aussi un progrès d’un point de vue écologique, étant donné qu’elle permet de réduire le temps de charge des autos électriques.

La construction de « l’Airbus de la batterie » permettra aussi de réduire l’empreinte écologique inhérente à la production de voiture électrique. Conclu entre le France et l’Allemagne et impliquant des acteurs comme Stellantis, TotalEnergies et Mercedes, ce projet emporte des enjeux écologiques, mais également stratégiques et économiques. Il permet de limiter la dépendance de l’Europe vis-à-vis de la Chine en ce qui concerne la production des batteries pour véhicules électriques.

Conclusion

En considérant uniquement son utilisation, la voiture électrique est plus écologique que la voiture thermique. Cependant, quand on considère tout le cycle de production, ce constat peut être remis en cause. En effet, entre la fabrication des batteries et des véhicules eux-mêmes, la production des voitures électriques génère d’importantes émissions nocives. La donne devrait tout de même changer dans les prochaines années, étant donné que les constructeurs auto déploient leurs équipes de recherches et de développement pour trouver des solutions à faible impact écologique sur l’ensemble de la chaîne de valeur. Au niveau européen, des actions sont aussi menées.

Non. Selon une étude McKinsey, l’essor de la mobilité électrique ne devrait pas augmenter la demande totale du réseau électrique dans un avenir proche. La recharge des voitures électriques ne devrait donc pas avoir de tension sur le système électrique.

En Belgique, l’électricité nécessaire à la recharge des voitures électriques provient essentiellement des centrales nucléaires et des sources d’énergies renouvelables.

Oui. Leur utilisation génère peut d’émissions polluantes dans l’air.

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