Les voitures diesel sont-elles toujours économiques ?

Le diesel est-il toujours le meilleur choix pour ceux qui veulent rouler à moindre coût ? À quoi faut-il faire attention avant de décider d'opter ou non pour un moteur diesel ?

Avant de comparer les différences de coût entre une voiture diesel et d'autres types de motorisation, voyons ce qu'est exactement un moteur diesel et en quoi il diffère d'un moteur essence « traditionnel ». Un moteur diesel fonctionne en grande partie sur le même principe qu'un moteur essence à quatre temps. Très simplement, le carburant est injecté dans le cylindre et comprimé à l'aide d'un piston, après quoi le carburant explose et repousse le piston dans l'autre sens, déplaçant le vilebrequin pour finalement entraîner les roues, bien que dans la pratique, il y ait bien sûr un peu plus de choses impliquées.

La différence entre les moteurs essence et les moteurs diesel est que les premiers nécessitent une étincelle d'allumage fournie par la « bougie », tandis qu'un moteur diesel fonctionne selon le principe de l'auto-allumage. Dans ce cas, le mélange d'air et de carburant est tellement comprimé par le piston qu'il explose de lui-même. En raison du taux de compression plus élevé et du plus grand ratio diesel-oxygène nécessaire, le moteur diesel est globalement plus efficace que le moteur essence. Comme un litre de diesel a une valeur énergétique plus élevée, il faut en brûler moins pour fournir la même quantité d'énergie. De plus, la puissance des moteurs diesel est devenue beaucoup plus utile, notamment grâce à l'utilisation du turbocompresseur.

• Tous au diesel ?
• Financièrement défendable ?
• L’usage est crutial
• L’efficacité d'un diesel, mais à l'essence ?

Tous au diesel ?

Plus économique et plus puissant...le diesel semble être la solution idéale ! Pourtant, il y a des limites. En raison de leur principe de fonctionnement, les moteurs diesel doivent faire face à un taux de compression beaucoup plus élevé et les différents composants doivent donc être construits plus solidement. Cela signifie qu'un bloc diesel coûte plus cher à construire qu'un bloc essence comparable, ce qui se reflète également dans le prix d'achat plus élevé.

Ce prix d'achat plus élevé n'est d'ailleurs pas seulement dû à la construction plus robuste, mais aussi aux exigences environnementales de plus en plus strictes auxquelles les voitures doivent répondre. Les moteurs diesel produisent plus de dioxyde d'azote, de particules et de suie en raison de leur fonctionnement, et les émissions de ces éléments nocifs doivent être limitées pour satisfaire aux normes d'émission en vigueur pour les nouvelles voitures. C'est pourquoi, ces dernières années, il y a eu une opportunité de technologies pour faire en sorte que les moteurs diesel deviennent plus propres. Les soupapes de recirculation, les filtres à particules, les pots catalytiques et, ces dernières années, l'utilisation de l'injection d'AdBlue dans la ligne d'échappement pour réduire les émissions nocives. En conséquence, les émissions des moteurs diesel d'aujourd'hui sont généralement au moins aussi propres que celles de leurs homologues à essence...même si, bien sûr, tout cela a un prix.

Financièrement défendable ?

Le diesel était traditionnellement promu pour les gros rouleurs qui, grâce à leurs longues distances, pouvaient compenser le surcoût des modèles diesel et les taxes éventuellement plus élevées par la consommation plus faible et le prix moins élevé du litre de diesel à la pompe. Mais en partie grâce aux coûts supplémentaires liés aux mesures de réduction des émissions, le point de retournement à partir duquel l'investissement dans un modèle diesel est intéressant est devenu de plus en plus élevé. En outre, le développement du moteur essence lui-même n'est pas resté inactif non plus, avec des éléments tels que l'injection directe, la réduction de la cylindrée et le potentiel d'économies de carburant qui en découle, ainsi que d'autres mesures d'amélioration de l'efficacité (y compris l'électrification) qui compliquent encore l'équation sur le plan financier.

Le point de bascule d’un diesel par rapport à un véhicule essence (ou un modèle hybride ou même entièrement électrique) doit être considéré au cas par cas et donc modèle par modèle. Le diesel ne doit certainement pas être considéré comme une option, ce qui est malheureusement trop souvent le cas de nos jours. D'ailleurs, dans votre calcul, tenez compte non seulement du prix d'achat, du coût d'entretien (qui peut être plus élevé pour un diesel) et de la consommation, mais aussi de la durée d'utilisation d'un diesel et de sa valeur de revente éventuelle lorsque vous voudrez le revendre. En effet, en raison des normes environnementales de plus en plus strictes dans les villes (et à partir de 2025 dans toute la Wallonie), les modèles diesel sont plus susceptibles d'être interdits dans les zones basses émissions que les autres formes de propulsion, car on suppose qu'ils sont généralement moins propres en ville, puisqu'ils n'y fonctionnent pas de manière optimale. En fait, un moteur diesel est plus efficace et plus propre lorsqu'il tourne à vitesse constante.

L’usage est crutial

Cela nous amène directement au critère le plus important pour déterminer si un diesel est un achat intéressant ou non : l’usage. Comme nous l'avons dit, le point de bascule du kilométrage annuel dépend du modèle. Mais si vous circulez principalement autour du clocher de l'église, si vous faites beaucoup de petits trajets ou beaucoup de trajets en ville, vous aurez probablement plus intérêt à opter pour une voiture à essence (avec ou sans système GPL ou GNC), une voiture hybride (rechargeable) ou une voiture 100 % électrique.

En effet, un diesel est moins rapide à atteindre la température de fonctionnement, ce qui signifie qu'il est moins susceptible de fonctionner de manière optimale sur de courts trajets qu'une voiture à essence. De plus, les systèmes d'épuration des gaz d'échappement (soupape EGR) d'un véhicule diesel doivent également être à température pour fonctionner de manière optimale. Par conséquent, si vous effectuez souvent des courts trajets ou si vous faites beaucoup de démarrages et d'arrêts, vous courez le risque d'un dysfonctionnement du pot catalytique ou d'un encrassement du filtre à particules. Ce dernier risque est d'ailleurs détecté beaucoup plus souvent par les nouveaux appareils de mesure beaucoup plus perfectionnés de l'inspection automobile, ce qui entraîne des coûts élevés.

Toutefois, si vous effectuez régulièrement de longs trajets au cours desquels votre voiture a la possibilité de se réchauffer suffisamment et où le moteur tourne souvent à des vitesses constantes, le diesel vaut la peine d'être envisagé. En effet, la consommation des voitures équipées d'un moteur diesel moderne est extrêmement faible lorsqu'elles sont utilisées correctement, ce qui vous permet de rouler très longtemps avec un réservoir plein et de dépenser peu d'argent en carburant pour 100 km parcourus. Un moteur diesel peut donc être avantageux, mais tout dépend de l'utilisation qui en est faite.

L’efficacité d'un diesel, mais à l'essence ?

Cependant, peu de marques semblent investir dans la technologie diesel, car leur part de marché ne cesse de diminuer, en partie à cause de l'électrification et de la diabolisation du diesel. Par exemple, Volvo a supprimé tous les diesels de sa gamme, tandis que la plupart des marques font de même dans leurs petits modèles. La question est de savoir si la nouvelle norme d'échappement Euro 7 va encore réduire l'offre de diesel.

Toutefois, le japonais Mazda semble aller à contre-courant, en lançant récemment un moteur diesel 6-cylindres de 3,3 litres dans son SUV CX-60. Un moteur particulièrement développé, qui consomme peu, mais qui n'est peut-être pas le plus intéressant sur le plan fiscal. Quelques années plus tôt, la marque avait pourtant lancé une solution intermédiaire intéressante avec sa technologie SkyActiv-X : un bloc qui combine les avantages d'un essence avec la faible consommation et le couple abondant à bas régime d'un diesel. Pour cela, Mazda n'a pas recours au traditionnel downsizing, mais applique le principe de l'auto-allumage à un 4-cylindres de 2,0 litres. Le meilleur des deux mondes, donc, même s'il s'agit d'une prouesse technologique qui a bien sûr un prix. La génération actuelle du SkyActiv-X est également couplée à la technologie micro-hybride pour réduire encore la consommation et les émissions de CO2 (sur papier du moins).