163 chevaux dans le châssis d'une Panda! Fallait oser. Ben oui, il ne faut pas oublier que sous la robe rutilante de la 500 se cachent des dessous de Panda qui est tout de même la voiture la plus «low cost» chez Fiat.
La prouesse des hommes du marketing, c'est d'avoir réussi à balayer cette ascendance à coup de références au mythe. Pourtant, même à bord de la «500 ultime», l'Abarth 500 EsseEsse, on peste sur ces plastiques bas de gamme de la planche de bord et sur ces commandes de vitre électriques placées de manière incongrue en bas de la console centrale. La position de conduite très haut perchée trahit également ces origines peu flatteuses. Le manque de modifications dans l'habitacle déçoit pour une petite bombinette aussi exclusive. Heureusement, le reste est plus enthousiasmant.
Abarth réinvente le kit
Vous trouviez l'Abarth 500 un peu timorée avec ses 135 chevaux (18.830 euro)? Pas la peine de traquer le meilleur plan «chip tuning» du marché, le Scorpion a pensé à vous ! Contre 2.630 euro, vous pouvez acquérir un kit EsseEsse. Celui-ci se compose d'un filtre à air spécifique qui fait grimper la puissance à 163 chevaux, sans même modifier la pression de suralimentation de 1,2 bar. Avec ce simple artifice et une reprogrammation de l'électronique, le couple passe à 230 Nm à 3.000 tr/min en mode Sport. Le tout, sans modifier la consommation normalisée (6,5 l/100 km... ce qui est bien sûr très théorique !) et les émissions de CO2 (155 gr/km).
Le kit ne modifie pas seulement la mécanique, il se compose également d'éléments spécifiques pour le châssis. Ainsi, les nouveaux ressorts de suspension abaissent la hauteur de caisse, les jantes OZ de 17 pouces garnies de Pirelli PZero 205/40 remplissent bien les passages de roues et les disques de freins perforés reçoivent des plaquettes Brembo spécifiques. L'ensemble est complété par l'indispensable logo Esse Esse sur la malle arrière.
Du brio, pas de confort
Dopé, le petit 1.4 Tjet propulse cette diabolique 500 à 100 km/h en 7''4. Soit aussi bien que la première Mini Cooper S. Les performances sont bien là. La boîte 5 n'est pas un modèle du genre mais on s'en accommode plutôt bien tant le petit moteur est volontaire à tous les régimes (surtout en mode Sport).
Là où ça se gâte, c'est que les modifications de châssis de la EsseEsse ne font que renforcer le défaut majeur de l'Abarth classique, à savoir un sous-amortissement chronique. La moindre imperfection du revêtement se répercute dans le bas du dos et dans les bras. En plus de générer un inconfort total, cette suspension excessivement ferme a des effets néfastes sur la tenue de route (gare aux bosses en appui) et sur la motricité du train avant. Il faut impérativement trouver de vrais billards pour profiter des qualités dynamiques de l'Abarth 500 EsseEsse et prendre du plaisir. Et c'est bien dommage car la mécanique pleine de rage et le freinage performant incitent à la gaudriole. Abarth aurait dû savoir qu'on n'obtient pas du yaourt en battant du lait mais bien du beurre...