Désormais, tout ce que fait Abarth a un sens. Esthétiquement déjà, les modifications n'ont qu'un but: servir les performances. Pare-choc avant travaillé pour recevoir des ouïes latérales, pare-choc arrière présentant des déflecteurs latéraux et un nouveau diffuseur, spoiler de toit améliorant la stabilité à grande vitesse… Tout pour améliorer les flux d'air. La patte Abarth est aussi à bord: cadrans Jaeger spéciaux, casquette des compteurs habillée de cuir à surpiqûres rouges et jaunes, sièges Sport ou, en option, des baquets "Abarth Corse by Sabelt". Ambiance!
Respirer
Adieu 1.4 Turbo 155 ch, bonjour 1.4 Turbo Multiair 165 ch. Outre par son injection directe et son plus gros turbo Garrett, ce moteur se distingue de son aïeul par la commande électro-hydraulique des soupapes. Leur temps et leur durée d'ouverture à l'admission sont gérés en fonction des besoins à chaque fraction de seconde, indépendamment du mouvement de l'arbre à cames. Le moteur respire donc mieux. Résultat: +10% de puissance, +15% de couple et -10% de conso et d'émissions (6,0 l/100 km, 142 g CO2/km).
On dispose toujours des modes "Normal" et "Sport", mais le choix s'opère désormais via un Manettino, façon Ferrari. Le choix influence le moteur, la direction, les freins et l'ESP. Enfin pour l'anecdote: cette petite sportive reçoit en série un système Stop&Start.
Moteur brillant
En mode normal, la voiture est loin d'être placide, mais elle se comporte sans réel panache. C'est probablement dans ce mode qu'on peut tenter de s'approcher de la conso annoncée. En mode Sport? Difficile à dire. Parce que simplement… on n'en a aucune envie. La réaction immédiate du moteur aux coups du gaz donne plutôt envie de tenter le 0-100 en 7,9 secondes, voire les 213 km/h (si on est en Allemagne bien sûr). Dans les hauts régimes, la cavalerie arrive en force. Normal. Ce qui est plus rare, c'est un 1.4 qui lâche 250 Nm dès 2.250 tours. Et en sortie de courbe, à 1.500 tours, en 2ème ou 3ème (boîte 6 bien étagée, moins bien guidée), on a déjà beaucoup de Nm. Et l'arrivée du couple est loin d'être tristement linéaire. Ca commence à pousser, puis ça pousse plus fort, puis plus fort… La rage à l'italienne comme on l'aime.
Efficace
Le comportement de l'Abarth Punto Evo est aussi sérieux que son look est extravagant. Là où vous décidez de la placer, elle se place. L'ESP en est presqu'inutile, tout comme le TTC (Torque Transfer Control), un "faux" autobloquant sur le train avant qui s'appuie sur l'ABS pour freiner la roue en cours de cirage. Très efficace pour éviter le sousvirage occasionnel, ce système a tendance à faire surchauffer les freins en conduite très agressive, chez Fiat ou ailleurs. Cela dit après quelques tours de circuit, nous n'avons pas noté d'odeur de freins, ou pas trop. Car le châssis de la voiture est très bien équilibré et à moins de chercher à l'envoyer dans tous les sens, la voiture est rapide et propre.
Cadeau
Combien pour cette petite bombe pas trop raisonnable à la gueule folle? 19.300€ seulement. Bref, vivement la suite: cela a été confirmé fin juin, Abarth lancera dans les deux ans sa propre voiture de sport. Vraisemblablement une deux places, peut-être sur le châssis de la 500 (et non de la Lotus Elise comme cela avait été supposé), et probablement forte de quelques 240 ch. Le temps ne passera pas assez vite…