Comme à l'accoutumée dans le secteur automobile, les grands constructeurs auto – surtout les Allemands – se singent les uns, les autres. De nos jours, le jeu tient à transformer un grand SUV en…coupé ! Bien que cela puisse paraître discordant, la popularité de ces machines est indéniable. Audi décide d'appliquer cette recette à son SUV électrique E-Tron en lui offrant une version baptisée Sportback. Pourtant, les avantages ne sont pas ici que stylistiques !
Fluidité
C'est de profil que cet nouvel E-Tron Sportback montre ses plus beaux atouts. Ici, on remarque que la partie sous la ligne de caisse reste relativement inchangée. Le chamboulement de style se produit au niveau de la ligne de toit. Elle devient plongeante et vient se terminer sur une courte malle arrière dotée d'un léger becquet. Bien que, comme le dit le dicton, les goûts et les couleurs ne se discutent pas, il faut avouer qu'Audi a plutôt bien réussi cette transformation.
Notons d'ailleurs qu'avec l'arrivée de cette version Sportback, Ingolstadt ajoute également une ligne d'équipement S-Line au catalogue de son E-Tron. Axé sur la sportivité, cette dernière équipe de SUV électrique d'un pare-chocs avant spécifique, de jantes de 20" ainsi que de suspensions à air sportives. Contrairement au modèle standard, les plastiques extérieurs sont teintés en couleur carrosserie.
Peu de pertes…
Revenons à la Sportback. Cette nouvelle ligne de toit vient évidemment rogner sur l'habitabilité intérieure, c'est indéniable. Pourtant, les pertes ne sont pas si dramatiques qu'on pourrait le craindre. À l'arrière, la garde au toit se voit réduire de 20 mm mais les grands gabarits y seront toujours assis à l'aise…du moment que le conducteur ne soit pas trop grand. Bref. L'espace de chargement est également en perdition. Comprenant les 60 litres cachés sous le capot avant, la capacité de chargement totale passe de 660 à 615 litres. Rien de bien dramatique.
Pour le reste de l'habitacle, c'est business as usual. On retrouve toujours un véhicule 5-places qui, bien que haut sur pattes, offre la même habitabilité et position de conduite qu'une grande berline. La faute à la batterie logée dans le plancher. Rien ne change non plus au niveau de la planche de bord, toujours équipée de deux écrans tactiles à retour haptiques. C'est aussi la même chanson au niveau de la finition. Elle est généralement de bonne facture, mais on regrettera la console centrale entièrement faite de plastiques durs à bas prix. Ils n'ont pas leur place dans une auto à plus de 80 000 euros de base…
…beaucoup de gain !
Outre son esthétique différente, cette nouvelle version Sportback a plus d'un tour dans son sac. Eh oui, cette ligne plongeante améliore l'aérodynamique du mastodonte de 2,5 tonnes. Grâce à sa meilleure percée dans l'air, l'autonomie totale gagne 10 km et la consommation diminue de 1 kWh/100 km comparé au E-Tron conventionnel.
Ainsi, le E-Tron Sportback 50 Quattro, équipé d'une batterie de 71 kWh, présente une autonomie théorique de 347 km (WLTP). Quant à elle, la version 55 Quattro et sa batterie de 95 kWh annonce une autonomie allant jusqu'à 446 km. Pour rappel, ces deux versions s'équipent d'un moteur électrique sur chaque train roulant. La première (50) dispose de 230 kW (313 ch) et 530 Nm de couple tandis que notre modèle d'essai (55) pousse la puissance à 300 kW (408 ch) et 664 Nm de couple en mode boost.
Un peu mieux
Sur la route, cet E-Tron Sportback se comporte…comme un E-Tron. Rien de bien étonnant puisque la nouvelle carrosserie n'affecte en rien la conduite. Ainsi, on (re)découvre une auto extrêmement confortable, tant au niveau du filtrage des suspensions que de l'isolation phonique. Avec l'arrivée de ce modèle vient une série d'évolutions techniques destinées à améliorer l'efficience.
Audi annonce avoir travaillé sur les frictions des freins et du moteur électrique avant, mais le plus important réside dans l'évolution de la régénération. Le E-Tron embrasse enfin sa technologie électrique et nous offre une véritable régénération au lever de pied ! Pourtant, l'approche reste relativement timide puisque la conduite à une pédale ne fait toujours pas partie du jeu. La marque a également développé une récupération d'énergie s'adaptant au trafic précédant l'E-Tron. L'idée paraît bonne mais elle fait de la conduite quotidienne une loterie tellement on ne sait pas ce qui se produira au lever de pied. Heureusement, cette assistance peut être désactivée. Ouf.
Malgré cette évolution, la conduite de cet E-Tron Sportback n'est pas des plus économes. L'ordinateur de bord nous annonce une conso moyenne de 25,9 kWh/100 km après une semaine et quelque 1 000 km. La loi de Murphy ayant augmenté nos trajets, on regrette ne jamais avoir vu plus que 340 km d'autonomie après une charge complète sur notre modèle d'essai équipé de la plus grosse batterie.
Verdict
L'arrivée de cette variante Sportback vient non seulement parfaire l'esthétique de l'E-Tron sans réellement rogner d'espace intérieur, mais elle lui offre surtout une aérodynamique améliorée et une efficience accrue. Du moins, sur papier. En réalité, la grosse bête allemande a toujours autant soif d'électrons.