Comme la bonne majorité des automobiles vendues en Europe, l'Audi Q5 s'est vu doté d'une nouvelle gamme de motorisations plus propres, utilisant le mot hybride à tout-va – merci les normes d'émissions plus strictes. Le SUV premium en profite aussi pour réajuster sa cravate et fermer son blazer, histoire de mieux présenter sur le parking de la société.
On se connaît ?
À première vue, le facelift subit par ce Q5 reste relativement subtil, tant les coups de bistouri semblent faibles. Pourtant, c'est dans la technologie que les choses évoluent. À l'avant, aux côtés d'une calandre Singleframe plus profonde (et noire sur les modèles S Line) et d'un pare-chocs modifié, on trouve des feux LED de série. En option, ces derniers utilisent la technologie matrix afin d'éclairer au mieux la route sans éblouir les autres usagers.
À l'arrière, c'est la même chanson. La nouvelle barre de chrome apposée sur le hayon avec deux points de colle pâle en comparaison des nouveaux feux OLED (en option, évidemment). Ces derniers changent de forme en fonction des choix du conducteur et des modes de conduite. Est-ce vraiment nécessaire d'afficher aux voitures qui nous suivent qu'on roule en mode Dynamic? On en doute…
Idem…ou presque !
Dans l'habitacle, cette mise à jour apporte…un nouvel écran. Super. Bref, sarcasme de côté, on notera qu'il s'agit ici d'une nouvelle dalle de 10,1 pouces et que la commande du système d'infodivertissement – MMI, comme Audi le baptise – se fait désormais du bout des doigts. Malgré l'intégration aussi discrète qu'un nez au milieu de la figure, ce nouveau système est bien plus facile d'usage. Pour le reste, le Q5 ne change pas d'un poil. On retrouve une habitabilité moyenne et un coffre offrant un espace de chargement variant de 520 à 580 litres, une fois la banquette arrière coulissante cochée dans les options.
Coup de jus
Sous le capot, les choses bougent (enfin). Derrière l'inexplicable nomenclature numérique d'Audi, on trouve sept motorisations. Un 4-cylindres diesel de 2,0 litres produit soit 136 ch (30 TDI), 163 ch (35 TDI) ou 204 ch (40 TDI), couplé à une boîte S-Tronic à 7 rapports et à la transmission intégrale dans sa version la plus forte. Il est également doté de l'hybridation légère à 12 volts. À côté d'un V6 diesel de 286 ch (50 TDI), on trouve un 4-cylindres essence de 265 ch (45 TFSI) qui est d'ailleurs utilisé comme base pour les versions hybrides rechargeables de 299 ch (50 TFSI e) et 367 ch (55 TFSI e).
Calme et sérénité
À force de n'essayer que des autos hybrides et électriques, on en oublie les avantages d'un "bon vieux diesel". Dans le cas de notre Q5 40 TDI d'essai, la boîte à double embrayage impressionne le plus de par sa discrétion, qui ne la prive d'ailleurs pas de réactivité. Enfin, sauf lors des démarrages, ce qui rend les insertions dans le trafic un peu stressantes tant la boîte du Q5 semble patiner à l'arrêt pendant plusieurs secondes.
Tant qu'à parler de discrétion : le 4-cylindres buveur de gazole se prouve d'ailleurs assez bien bâillonné par l'isolation phonique, tout comme les bruits aérodynamiques. Avec la suspension à air équipant notre modèle, le confort est de mise. Comme sur les autres Audi, on notera d'ailleurs ici une légère fermeté d'amortissement mais un filtrage exemplaire.
Reste à parler des sujets qui fâchent : le prix et la consommation. Sur ce dernier point, le Q5 40 TDI est sensé afficher un minimum de 5,3 l/100 km mais nous avons rarement vu sa soif moyenne descendre en dessous des 7,0 l/100 km. Pour ce qui est de la facture : en entrée de gamme, le Q5 demandera 45.570 € alors que le modèle essayé ici commence à 52.650 €. Cela étant, comme à l'accoutumée avec Ingolstadt, la dotation de base est limitée et la liste d'option semble sans fin.
Verdict
Cette mise à jour de l'Audi Q5 fait évoluer le SUV premium sur certains points importants, sans pour autant que les changements soient transcendants par rapport à ce à quoi on était habitué. Sa version 40 TDI ne cassera pas trois pattes à un canard, mais elle a au moins le mérite de continuer à prôner le confort de conduite, au niveau des fesses comme au niveau des oreilles.