BMW et la voiture électrique, c’est un peu une affaire de « je t’aime, moi non plus ». Après avoir lancé l’i3 en fanfare il y a près de 10 ans, la marque s’est reposée sur ses lauriers alors que d’autres concurrents, principalement un Californien, montaient en force. Récemment, Munich est (re)venu taper fort avec son nouveau SUV iX au style…polarisant ! Mais la marque nous l’avoue : « l’iX était là pour se faire remarquer et plaire à la Chine. La i4 est faite pour l’Europe ! »
Gran Coupé Electric
Voilà donc une franchise qui fait du bien. Aux côtés du iX3, l’i4 a ainsi pour but de séduire les conducteurs européens, et ce n’est pas une mince affaire. Heureusement, la nouvelle électrique de Munich s’offre un grand atout : son look. Eh oui, ce n’est certainement pas passé inaperçu, mais la nouvelle i4 est en fait la version électrique de la Série 4. Et pas n’importe laquelle : la Série 4 Gran Coupé.
Côté style, on retrouve donc la ligne fluide et élégante de l’auto qu’on baptiserait « Coupé 4-portes » ou « Coupé 4-places ». Pourtant, cette élégante électrique offre 5-places assises et un hayon. Voilà donc un Coupé 5-portes. Différencier l’électrique de ses sœurs à moteur thermique est une tâche un tantinet ardue. On note la calandre avant. Toujours aussi grande, mais elle est cette fois-ci obstruée. Le bouclier avant est également légèrement différent, tout comme celui situé à la poupe de par l’absence de sortie d’échappement. En option, quelques touches en bleu électrique mettent en avant son côté…électrique !
Comme son grand frère
Dans l’habitacle, les différences avec les versions essence et diesel de la Série 4 se font plus remarquer. Le contraste principal est à trouver sur la planche de bord. Toujours faite dans l’horizontalité, elle arbore désormais le grand ensemble d’écrans repris tel quel du iX. De nos jours, cela n’a rien d’une exclusivité car la Série 2 Active Tourer s’en équipe aussi et la Série 3 l’a également repris.
Bref, on retrouve donc les grands écrans de 12,3 pouces pour l’instrumentation de bord et de 14,9 pouces pour le nouveau système d’infodivertissement. La fameuse ergonomie de BMW en prend d’ailleurs un coup car quoique la molette reste présente, les commandes de climatisation sont reprises dans l’écran. Pire encore, elles sont reprises dans un menu, ce qui fait qu’activer les sièges chauffants requière désormais de passer par plusieurs étapes…
Presque 600 km
Pour le reste, l’habitacle de la i4 est partagé avec celui des autres Série 4. On retrouve donc une habitabilité moyenne et un coffre allant de 470 à 1 290 litres. Le tout est donc inchangé malgré l’ajout d’une batterie. D’ailleurs, on peut la qualifier de grosse batterie. Logée sous le plancher et sous la banquette arrière, l’accu taille à 80,7 kWh (net). Voilà qui devrait permettre à la i4 d’entrée de gamme de parcourir 590 km (WLTP).
Jetons d’ailleurs un coup sur les motorisations. Tout commence par la i4 eDrive40, qui s’équipe d’un moteur électrique sur le train arrière de 340 ch et 430 Nm de couple. Assez pour lui faire passer la barre des 100 km/h en 5,7 secondes. Au-dessus, on trouve la i4 M50 qui s’équipe elle d’un autre moteur à l’avant pour la transmission intégrale et un total de 544 ch et 795 Nm de couple. La « barre des cents » est ainsi abattue de 3,9 secondes. Équipée de la même batterie, son autonomie est en toute logique moindre, le maximum étant fixé à 521 km.
Le bon élève
Comme la majorité des récents produits de BMW, l’i4 semble plutôt se concentrer sur le confort que sur la dynamique de conduite. Franchement, c’est bien mieux comme cela, car avec une voiture dynamique, on préfère avoir un bon six en ligne qui chante à l’avant. Qu’à cela ne tienne, l’i4 fait partie de ces autos qui ont la fâcheuse tendance de faire tout bien. Assez dynamique que pour mériter son badge, elle est surtout extrêmement silencieuse et très confortable malgré les jantes Individual de 20 pouces de notre modèle d’essai.
On apprécie aussi la conduite à une pédale extrêmement bien jaugée et douce dans ces arrêts. Pour l’activer, il suffit de commuter le levier vers la gauche en B. On ne peut faire plus simple. La régénération au lever de pied est ainsi maximisée et la consommation s’en trouve réduite. À ce sujet : notre semaine se conclut avec une moyenne de 17,0 kWh/100 km, y compris plusieurs trajets sur autoroute. Avec un œuf sous le pied, on est certain de pouvoir se rapprocher des chiffres officiels (16,1 kWh/100 km). Il en va donc de même pour l’autonomie qui, dans notre cas, fleuretait avec les 500 km.
Prix
À 62 000 € (France : 59 950 €), la nouvelle i4 eDrive40 est l’électrique la moins chère de la gamme BMW (pour l’instant). Cela étant, ce n’est pas la plus abordable du marché mais sa dotation de base est correcte, comprenant déjà une pompe à chaleur. Côté concurrence, une Tesla Model 3 Grande Autonomie s’affiche à 61 990 km (France : 59 990 €) tandis que la Polestar 2 Long Range Dual Motor demande 55 900 € (indisponible en France). Cela étant, toutes deux sont plus puissantes et équipées de la transmission intégrale.
Conclusion
Si l’iX était là pour nous choquer et l’i4 pour nous amadouer, alors BMW a réussi haut la main. La nouvelle berline électrique de Munich combine un look sympa avec une propulsion électrique à la page. L’autonomie et le confort, c’est cadeau.