En bref
Depuis que Tesla a lancé sa Model 3, tous ses concurrents l'ont observée d'un œil perplexe. BYD affirme aujourd'hui avoir préparé sa réponse avec la Seal, une berline électrique à la fois belle et performante qui mise sur l'émotion.
Depuis que Tesla a lancé sa Model 3, tous ses concurrents l'ont observée d'un œil perplexe. BYD affirme aujourd'hui avoir préparé sa réponse avec la Seal, une berline électrique à la fois belle et performante qui mise sur l'émotion.
Par un tsunami, les Chinois de BYD se dirigent vers notre continent. En effet, le constructeur automobile chinois a pour objectif de devenir cette année le plus grand fabricant de véhicules électriques au monde. Pour ce faire, il suffit bien sûr de vendre plus de modèles, mais aussi de détourner les clients de la concurrence. Avec cette Seal, BYD veut mettre en doute les clients potentiels de Tesla Model 3 et consorts. À juste titre ?
La BYD Seal - comme son nom l'indique - fait partie d'une gamme de modèles « d'inspiration maritime » de la marque chinoise, vu que son nom se traduit par « phoque ». Cette inspiration devrait se retrouver dans le design de la berline électrique de 4,8 mètres de long. Des lignes ondulées en guise de signature LED, un aileron de requin sur le flanc et des gouttes d'eau sur le montant D.
Le résultat final de tous ces détails - à première vue - forcés fait des merveilles. La BYD Seal n'est pas futuriste (comme la Hyundai Ioniq 6), trop sportive (comme la BMW i4 au Pack M) ou trop banale (comme la Tesla Model 3). Associée aux jantes de 19 pouces de série, la Seal affiche un design équilibré. Ah oui, ces phares inspirés de la Porsche Taycan complètent bien le design extérieur…
Ce design manque-t-il de fraîcheur selon vous ? Il suffit alors de faire un tour à l’intérieur. Ici aussi, BYD veut donner l'impression d'être enveloppé par les vagues de l'océan. Le résultat est tout à fait appétissant. Notamment parce que les matériaux utilisés sont de grande qualité. Du cuir végétal, des inserts qui ressemblent à la peau d'un lion de mer et des plastiques souples. Les félicitations vont également aux sièges sport de série, qui sont plus confortables qu'on ne le pense. À l'arrière, on est assis confortablement...mais pas somptueusement ! Le coffre de 402 litres est comparable à celui des Ioniq 6 et Polestar 2, sans être exubérant. À l'avant, BYD ajoute un coffre de 53 litres.
Les informations parviennent aux occupants par l'intermédiaire d'un écran d'infodivertissement de 15,6 pouces qui peut pivoter de 90° à la simple pression d'un bouton. Le conducteur dispose de son propre écran de 10,25 pouces pour l’instrumentation. À son lancement en Europe, des éléments tels qu'Apple CarPlay et Android Auto devraient être présents. Si ce n’est pas le cas, la Seal pourra également recevoir des mises à jour « over-the-air ». Ah oui, également à l'épreuve du temps : à l'avant, il y a deux points de recharge sans fil pour smartphone.
Le point phare de la BYD Seal n'est pas sa batterie Blade extrêmement avancée (également achetée par Tesla) ou le groupe motopropulseur électrique le plus compact du segment. Non, le fleuron est la technologie « cell-to-body » (de la cellule à la carrosserie). Cette technique compliquée indique que la batterie fait partie intégrante du châssis (e-platform 3.0). Il en résulte une rigidité de caisse extrême qui porte ses fruits tant en conduite qu'en cas d'accident.
Qu'est-ce que tout cela signifie en termes de chiffres ? La BYD Seal est dotée d'une batterie LFP de 82 kWh et de deux variantes moteur. Il y a une version avec un moteur électrique sur l'essieu arrière qui développe 313 ch et une version à transmission intégrale qui développe une puissance impressionnante de 530 ch. Avec cette dernière, le 0 à 100 km/h est effectué en seulement 3,8 secondes, tandis que la version propulsion nécessite 5,9 secondes. Par ailleurs, la Seal peut se recharger à 11 kW en courant alternatif (triphasé) et 150 kW en courant continu sur borne rapide.
BYD finalise actuellement la mise au point de la Seal européenne. Ce qui nous a permis de prendre le volant – de manière limitée – d’une Seal pour le marché chinois sur un circuit fermé en Espagne. La Seal s'est révélée être une berline électrique douce, avec une conduite confortable et un châssis agréablement équilibré.
Cependant, la sensation de la direction est un peu vague et le freinage régénératif est également limité, ce qui rend impossible la conduite à une pédale. Cela peut sembler négatif, mais il s'agit en réalité de petits détails. Après tout, cette Seal n'est pas inférieure aux gadgets assemblés en Allemagne. Ce qui souligne une fois de plus que BYD n'est pas un petit joueur.
Étant donné que nous avons essayé un spécimen de pré-production et que BYD ne lancera pas la Seal en Europe avant septembre 2023, on est rentrés à la maison avec quelques points d'interrogation. Par exemple, on ne peut rien vous dire de plus sur l’autonomie ou la consommation, deux facteurs certainement décisifs. Selon le cycle WLTP, la Seal pourra parcourir jusqu'à 570 kilomètres. C'est à peu près la même chose qu'une Tesla Model 3 Long Range.
Quoi qu'il en soit, pour que la Seal se fasse vraiment une place dans les ventes européennes, le prix doit être à la hauteur, bien sûr. Pour l'instant, il n'y en a pas. Même si les BYD Atto3, Han et Tang ont déjà laissé entendre que BYD ne souhaitait pas se profiler comme une marque à bas prix. Dans les couloirs, on chuchote un prix entre 50 000 et 60 000 €. En cas de succès, BYD pourrait bien devenir un concurrent à craindre dans ce segment. Notamment parce que ces Chinois ne souffre pas de longs délais de livraison…
BYD montre clairement ses muscles avec cette Seal. Il s'agit d'une pièce de design et d'ingénierie incontournable. La Seal a donc tout ce qu'il faut pour s'imposer en Europe. Reste à voir les prix…