Si ce n'est que notre modèle d'essai partageait aussi pas mal de gênes avec un Pur-Sang de course, puisqu'elle avait sous le capot un moteur essence de 200 ch mis au point avec BMW. Ce mix de types de voitures classiques est devenu très à la mode depuis que BMW s'y essaya en premier. Aujourd'hui, plus personne ne s'attarde sur le sujet. Et ceci est à prendre au pied de la lettre dans le cas de la DS4. Car si cette deuxième représentante de la nouvelle ligne DS est en effet très joliment dessinée, elle reste relativement anonyme dans le trafic. Peut-être y a-t-il déjà trop de Qashqai et d'ix35 sur les routes, qui occupent déjà le même terrain.
Plus de visibilité
Dès qu'on s'installe à bord, on remarque que la DS4 est 32 mm plus haut perchée que la C4 sur laquelle elle est basée. La position de conduite est beaucoup plus proche de celle d'un monovolume que de celle d'un coupé. Ce supplément de visibilité sur le trafic et le grand pare-brise panoramique sont des choses qu'apprécieront surtout – on le sait désormais d'expérience – les femmes.
Comme on peut s'y attendre dans cette version haut de gamme, les sièges revêtus de cuir sont du genre sportif, avec tout ce qu'il faut de maintien latéral. Dans notre modèle, nous avions même la fonction massage et le réglage lombaire électrique. Nous sommes moins emballés par le réglage en hauteur manuel couplé à une inclinaison fixe.
Réglages
Avec sa ligne DS, on sait que Citroën vise une clientèle plus aisée. Et ceci se confirme par un habillage très soigné, riche en touches de chrome et par le prix demandé pour notre version: 29.150€.
Le tableau de bord composé de trois cadrans distinct est moderne, mais dans ces cerclages colorés – on peut choisir la teinte, allant du blanc au bleu profond – la vitesse manque de lisibilité. Heureusement, elle peut également être affichée à l'écran LCD placé dans le compteur central. De la vitesse en gros chiffres aux données de l'ordinateur de bord en passant par la navigation, cet écran peut afficher à peu près tout ce qui est utile au conducteur. Même les sons d'alerte, comme le rappel de ceinture, peut-être réglé selon ses goûts. Et cela va de l'ennuyeux à l'irritant.
Fenêtre fermées
Un coup d'œil à la partie arrière de l'habitacle permet de constater que la visibilité et l'espace y sont assez limités. Le pavillon bas et la petite lunette arrière renforcent cette impression. En théorie, il y a de la place pour trois adultes. Mais prendre place à l'arrière ne doit pas être un cadeau. Certes on y accède par de vraies portières, mais le format de la banquette et l'espace aux jambes rappelle plutôt un coupé 2+2. A réserver plutôt à des enfants, donc. Des enfants qui ne pourront pas faire les fous par la fenêtre, puisque ces vitres bien dessinées intégrant la poignée de porte ne peuvent en aucun cas être ouvertes.
Véloce
Il faut un peu de temps pour prendre ses marques à bord de cette "mule sur quatre roues". Et au final, ce sera surtout le moteur essence 1.6 Turbo de 200 ch qui fera naître les sourires sur le visage du conducteur. Rien d'étonnant quand on sait que BMW en partage la paternité. Avec 275 Nm de couple et – il faut vraiment insister – une boîte manuelle 6 parfaite, on évolue avec beaucoup d'énergie dans le trafic. Et on peut lire dans les yeux des autres usagers qu'ils ne soupçonnaient pas de telles prestations de la part d'une familiale affichant ces formes. Avec une direction très directe malgré l'assistance et des suspensions plutôt sportives pour une Citroën, les courbes sont digérées sans le moindre haut-le-cœur.
Une consommation réelle de 8,2 l/100 km avec un style de conduite plutôt sport, ça n'a pas de quoi effrayer. Mais il est vrai qu'on est un peu loin des 6,5 l/100 km et des 149 g CO2/km promis.
Cette 1.6 THP existe aussi en version "fiscale" de 155 ch (25.735€), et elle livre exactement les mêmes chiffres de conso. Enfin même la version de base VTi de 120 ch (21.230€), avec 6,2 litres et 144 g, fait à peine mieux.