La Cooper et la 14 T-Jet 16V, proposées sensiblement au même prix, permettent en particulier d’examiner attentivement ce que l’on peut obtenir pour son argent de part et d’autre.
Les deux passe-partout design incarnent de façon expressive l’ADN de leur marque respective. La Mini mise principalement sur les références rétro, à travers lesquelles elle se distingue sans ambiguïté dans l’uniformité du paysage et insiste sur ses pseudo-racines britanniques. A l’inverse, la Mito s’inscrit résolument dans la modernité et emprunte un style d’éléments de l’histoire récente d’Alfa : le bouclier avant, le dessin des fenêtres latérales ou encore les feux arrière sont des réminiscences de la super-sportive 8C.
La Mini Cooper affiche des dimensions beaucoup plus petites, mais ses proportions la font paraître parfaitement adulte. En chair et en tôle, l’Alfa ne fait par contre pas aussi forte impression que le laissaient présager les photos publicitaires prises en contre-plongée au ras du sol. Elle ne peut cacher sa filiation avec la Grande Punto malgré une proue massive.
Citadines malgré tout
A l’intérieur, on remarque toutefois nettement sa carrosserie plus longue que la Mini de plus de 30 cm. Alors que la Mini n’est en réalité qu’une 2places +2, l’Alfa peut même accueillir des adultes à la rangée du fond, même si l’espace à l’arrière n’est pas non plus exceptionnel dans l’Alfa trois portes.
Pour ce qui est de la capacité du coffre, la Mini est également un exemple de minimalisme: son compartiment à bagages de 160 litres est largement inférieur à celui de l’Alfa, dont l’espace de chargement peut être agrandi de 270 à 950 litres, tandis que même dans la configuration idéale, le fond de la Mini ne peut embarquer que 680 litres.
A défaut de fonctionnalité, les deux habitacles entendent plutôt séduire par une impression de bien-être et un aspect culte. Les deux candidates en lice y parviennent d’ailleurs avec brio. Tant la Mini que la Mito offrent un intérieur stylé aux accents sportifs qui, si on le souhaite et si on y consacre le budget suffisant, peut également être rehaussé de détails d’équipement raffinés. Toutes deux sont habitables, le style le plus réussi relevant d’une affaire de goûts personnels.
Elégance rétro ou sportive?
Alors que l’habitacle de la Mini se caractérise par un design rétro fantaisiste, le paysage de plastique à l’allure plus sportive de la Mito prime par une meilleure fonctionnalité. S’agissant de la finition et du choix des matériaux, la Mini dégage toutefois une impression légèrement plus qualitative. On déplore néanmoins chez elle des bruits aérodynamiques plus sonores et certaines solutions de détails quelque peu étranges, qui n’obéissent pas toujours au principe selon lequel « la fonction crée la forme ». Le même reproche peut cependant être formulé à l’égard des élégants sièges de l’Alfa, dont les appuie-têtes trop fortement inclinés vers l’avant contraignent à adopter une position plutôt inconfortable.
Au niveau des propriétés routières, les deux modèles impressionnent par une conception hautement dynamique, leur entraînement satisfaisant à de bonnes conditions de départ. Le quatre cylindres Alfa de 155 CV reste un peu réservé à partir des bas régimes, mais grâce à sa suralimentation, il brille à partir de 3000 tours par sa puissance, sa sonorité et sa poussée substantielle. A partir de 5000 tours/minute, le moteur donne toutefois quelque peu l’impression de peiner et, à 6500 tours, il passe sans guère de ménagement dans la zone du limiteur.
Deux petits turbo-essence
Dans les bas régimes, le moteur 1,6 litre de la Mini manque lui aussi d’ardeur, bien qu’il paraisse dans l’ensemble plus civilisé et plus tonique. Au final, la différence de puissance de 35 CV est néanmoins nettement perceptible.
Equipées de pneus hiver et sur route mouillée, les concurrentes sont restées légèrement en deçà des indications des constructeurs dans nos parcours d’essai, conformément à nos attentes. Nous avons accompli le sprint standard en 8,8 secondes au lieu de 8,1 avec l’Alfa et en 10,2 secondes au lieu de 9,1 avec la Mini. En ce qui concerne la vitesse de pointe également, la Cooper est devancée par la T-Jet-Alfa, à 200 km/h contre 215. On peut toutefois passer les rapports plus aisément et plus rapidement dans la Mini avec la transmission dynamique à six rapports.
La performance, et après?
En marge de leur dynamisme, les deux entraînements devraient également séduire par leur efficacité, à tout le moins en théorie. D’après les constructeurs, la Cooper se contente sobrement de 5,5 litres, tandis que la Mito 1.4 T-Jet 16V nécessite un litre supplémentaire. Dans la pratique, toutes deux dépassent largement ces indications, seul l’écart restant identique. La Mini a ainsi englouti quelque 9 litres aux 100 kilomètres, au regard de 10 litres bien tassés pour la Mito. Dans le segment des citadines, il s’agit de chiffres considérables.
Le critère de la dynamique linéaire, s’il entre seul en considération, plaide en faveur de la Mito. Il est toutefois connu qu’une course se joue dans les courbes et, dans ce domaine, la Mini a l’avantage malgré une puissance inférieure grâce à l’excellent équilibre de son châssis. Nonobstant ses pneus plus étroits, la Cooper produit un effet beaucoup plus mordant et direct, elle offre une tenue de route plus assurée et procure le meilleur comportement de direction. En comparaison, la plate-forme de la Mito paraît raide comme un bâton, sous-amortie, et la direction plus artificielle. L’influence de l’entraînement sur la direction est également plus prononcée dans l’Alfa. Les deux rivales laissent une impression sportive, mais la Mini possède le châssis le plus sportif et, en même temps, le plus confortable. Le châssis DNA de la Mito, dont la dureté peut être réglée d’une pression sur un bouton et qui, soit dit en passant, appartient à la dotation de série, ne lui est d’aucun secours à cet égard.
Données techniques
Marque et modèle | Mini Cooper | Alfa Mito 1.4 T-Jet 16V | ||
---|---|---|---|---|
Gamme d’équipement | Progression | |||
Dimensions et poids | ||||
Longueur / Largeur / Hauteur (mm) | 3.699/ 1.683 / 1.407 | 4.063/ 1.720 / 1.453 | ||
Empattement (mm) | 2.467 | 2.511 | ||
Rayon de braquage (m) | 10,7 | 11 | ||
Poids à vide (kg) | 1.140 | 1.220 | ||
Capacité du coffre (litres) | 160 | 270 | ||
Pneus du modèle d’essai | 175/60 R16 Dunlop Wintersport | 215/45 R17 Dunlop Wintersport | ||
Moteur | ||||
Cylindrée (cm³) / Cylindres (nombre et disposition) | 1598 / 4 en ligne | 1368 / 4 en ligne | ||
Puissance (CV) | 120 | 155 | ||
Couple (Nm) / tours/minute | 160 / 4.000 | 230 / 3.000 | ||
Entraînement | Traction avant | Traction avant | ||
Transmission | Boîte manuelle à 6 rapports | Boîte manuelle à 6 rapports | ||
Consommation | ||||
Type de carburant | Essence | Essence | ||
Mixte d’après le constructeur (l/100 km) | 5,4 | 6,5 | ||
Emissions de CO2 (g/km) | 129 | 153 | ||
Cycle de consommation d’après AS24 (l/100 km) | 9,2 | 9,9 | ||
Performances | ||||
0 à 100 km/h d’après le constructeur (s) | 9,1 | 8,1 | ||
Sprint de 0 à 100 km/h d’après AS24 (s) | 10,2 | 8,8 | ||
Arrêt de 100 à 0 km/h d’après AS24 (m) | n.i. | n.i. | ||
Vitesse maximale (km/h) | 203 | 215 | ||
Prix | ||||
à partir de (euros) | 19.350 | 17.900 | ||
Options recommandées | Pack d’équipement Chili (2.550 euros) comprenant les jantes en aluminium, la climatisation automatique, etc. | Équipement Progress-Ive Pack Pack 2 (990 euros) comprenant les jantes en aluminium, la climatisation automatique, etc. | ||
Plus de donnéesMoins de données |
Mini plus chère, mais cotation élevée
En restant au niveau de l’équipement de série, la Mini occupe au premier regard une position un peu plus défavorable - en tout cas si l’on s’en tient au prix d’achat. La Cooper est en effet affichée plus d’un millier d’euros au-dessus de la Mito 1.4 T-Jet 16V. Malgré la puissance nettement supérieure de son moteur et son prix plus avantageux, l’Italienne dotée de jantes en aluminium de 16 pouces et d’un airbag pour les genoux du conducteur comprend de surcroît un équipement d’entrée de gamme plus étoffé.
Dans la Mini, une fonction Start/Stop automatique de série contribue quelque peu à l’économie de carburant dans le trafic urbain. Dans la pratique, ce système n’a toutefois pas exercé une influence flagrante sur la consommation. Une cotation élevée et un classement à un échelon inférieur dans les assurances constituent par contre des arguments financiers en faveur de la Mini qui revêtent davantage de poids. Dans une perspective à long terme, la Mini plus onéreuse pourrait en fait s’avérer rentable.
En bref
Malgré des caractères profondément différents, la Mini et la Mito représentent deux modèles tape-à-l’œil à l’audace rafraîchissante, qui se ressemblent finalement à maints égards. La Mito est plus fonctionnelle au quotidien, plus puissante et plus rapide, tandis que la Mini marque des points par une meilleure qualité, un ajustement plus convaincant de son châssis et une cotation élevée. Les deux partagent en outre le point commun d’être gourmandes et chères. En conclusion, la Mini représente dans l’ensemble l’offre la plus harmonieuse.