Si la Cupra Leon Break e-Hybrid était couchée sur le canapé du psy, ce dernier pourrait bien lui décerner un léger cas de dédoublement de la personnalité. Eh oui, il s'agit ici du break moyen d'une nouvelle marque dédiée à la performance et au dynamisme de conduite, mais en plus de partager une majorité de ses composants avec n'importe quelle autre Leon, il opte également pour une propulsion…hybride !
Tenue de sport
Soyons clair dès le début : cette Cupra Leon est, purement et simplement, une Seat Leon en tenue de sport. Il s'agit en fait de la nouvelle génération de Seat Leon Cupra, désormais sous la coupole d'une nouvelle marque. Elle partage donc la quasi-totalité de ses composants avec la compacte – ou le break, dans ce cas-ci – espagnole du segment C. Cela étant, histoire de la différencier, les designers ont sorti leur plus beau…marqueur cuivré. De la calandre, au logo, en passant par les inserts de l'habitacle jusqu'aux faux embouts d'échappements, tout est surligné dans cette couleur.
Pour le reste, la version "sportive" s'habille d'un nouveau bouclier avant avec de plus larges entrées d'air, d'un pare-chocs arrière plus dynamique ainsi que d'un béquet de toit. De série, on trouve des jantes en alliage de 19". À l'intérieur, le dynamisme prend le dessus grâce aux sièges baquet (de série) ainsi qu'au volant spécifique à Cupra, agrémenté de deux boutons supplémentaires. Un pour les modes de conduite, l'autre pour le démarrage/l'arrêt du moteur.
Sang chaud
Sous le capot, on retrouve un mélange de sportivité digne du nom Cupra et d'écologie. En plus des motorisations thermiques de 245 et 300 ch (310 ch pour le break à 4 roues motrices), on trouve un ensemble hybride rechargeable. Seat n'a pas dû aller chercher loin, puisqu'il s'agit ici du même système qui propulse la Golf GTE.
En fait, à y regarder de plus près, il s'agit également du même ensemble que celui de la Seat Leon e-Hybrid. Pièce pour pièce. Toujours composé d'un 1,4 litre essence turbo de 150 ch et d'un moteur électrique de 85 kW (116 ch) logé dans la boîte robotisée à double embrayage et 6 rapports, le tout produit cependant plus de puissance. 245 ch et 400 Nm de couple, contre 204 ch et 350 Nm dans la version badgée Seat. Les performances augmentent aussi, avec le 0 à 100 km/h abattu en 7,0 secondes. Ceci dit, l'autonomie électrique avoisinant les 55 km (WLTP) est toujours présente, tout comme la batterie de 13 kWh qui rogne sur l'espace du coffre (-150 litres) et fait grimper la balance (+250 kg).
Couci-couça
En conduite normale, la Cupra Leon Break e-Hybrid singe parfaitement le comportement de sa sœur jumelle moins puissante. À batterie pleine, on parcourra aisément 45 km à l'électricité et l'ensemble favorise d'ailleurs l'utilisation d'électron. Bref, on retrouve ici les mêmes avantages que dans toutes les autres auto du groupe Volkswagen qui partage cet moteur, comme la Skoda Octavia iV.
Pourtant, tout n'est pas rose. Après tout, pour faire de la mayonnaise, il faut bien casser des œufs. D'abord, cette version plus puissante de l'ensemble hybride semble moins apte à filtrer les changements de rapports et les variations entre l'électrique et le thermique. Ensuite, pour le côté dynamique…on cherche encore. Lorsqu'il y a encore du jus dans la batterie, cette Cupra Leon pourrait presque prétendre à sa puissance combinée de 245 ch. C'est une autre histoire une fois que l'accu est déchargé. Toute reprise ou forte accélération sera d'abord précédée d'un temps de latence et cela dans n'importe quel mode de conduite – même dans le mode Cupra accompagné de sa bande-son synthétique. Et quand le moteur décide de délivrer sa puissance, les gommes avant patinent.
Les bons points se trouvent dans le châssis. La direction est précise et son ratio court agrémente la conduite dynamique. Il en va de même pour l'amortissement, bien que, selon nous, 15 niveaux d'adaptation de la suspension (de série) soient 13 de trop. Un doute reste cependant. La Leon Cupra de génération précédente était l'une des bombinettes les plus incisives du segment. Cette nouvelle version n'est pas du même calibre. La faute à sa motorisation hybride…
Verdict
Cette Cupra Leon e-Hybrid est-elle digne de son badge sportif ? Pas vraiment. Certes, elle combine un look sportif à une motorisation hybride rechargeable, mais le mariage des deux ne résulte pas nécessairement dans un produit fondamentalement dynamique. En sus, malgré sa dotation de base (très) généreuse, elle demandera un surcoût de plus de 8.000 € par rapport à sa jumelle espagnole. Un gros chèque pour peu d'accroissement tangible de performances.