À l'arrivée des premières DS 3 et DS 5, plus d'un sourcil s'est levé face à la genèse d'une nouvelle marque Française s'appuyant, sans gêne aucune, sur un symbole de la gamme Citroën. Quelques années plus tard, la filiale de PSA (désormais Stellantis) qui se prétend "premium" étend sa gamme avec des modèles et des technologies spécifiques. Cette nouvelle DS 4 pourrait bien entrainer la consécration de la jeune marque, avec les moyens de supporter ses ambitions.
Fre(nch)sh start
Alors que la précédente DS 4 n'était qu'une Citroën maquillée, déguisée et biaisée – les fenêtres arrière fixes, vous vous en rappelez ? – cette nouvelle génération part d'une base qui lui est complètement neuve. Elle repose sur la dernière version de la plateforme modulaire EMP2, intrinsèque à la popularité des derniers modèles du groupe Français, qui se renouvelle à près de 60%.
Sur ces dessous communs, DS vient apposer son propre style aux lignes tendues et aux surfaces travaillées. D'après les designers, les DS 7 et 3 avec leur style tape-à-l'œil faisaient en sorte que la jeune marque se fasse remarquer. La DS 4 veut désormais la cimenter au sein du segment premium. On reconnaît toujours la grande calandre et les accents chromés mais les fins feux et l'éclairage diurne vertical offre à cette compacte une allure large et musculaire. Sur les flancs, le long capot et la ligne de toit fuyante continue dans cette logique, tandis que l'arrière trapu lui donnerait presque des allures de crossover.
"À la Française"
Dans l'habitacle, DS continue sur le thème de la largeur avec un dessin aux traits horizontaux et une planche de bord qui semble s'étendre sur les contreportes. Pièce maîtresse de cette dernière, l'écran tactile de 10 pouces (de série) commande un tout nouveau système d'infodivertissement bien plus rapide et plus intuitif qu'avant. Un grand pas pour DS ! Il est assisté par une autre dalle tactile, plus petite et sur la console centrale, qui permet d'accéder à 6 raccourcis configurables. La technologie est complétée par une instrumentation digitale (de série) et un grand affichage tête haute (option).
Pour l'habitacle, DS n'a qu'un terme à la bouche : "le luxe à la Française". Bien que cela veuille pouvoir dire tout et son contraire, force est de constater qu'une attention a été portée à la finition et aux matériaux utilisés. Les plastiques moussés de l'entrée de gamme sont complétés par du cuir pleine fleur, de l'alcantara, du bois à ports ouverts et du métal ciselé plus le niveau d'équipement grimpe.
À la carte
Ses soubassements partagés permettent à la nouvelle DS 4 de présenter une gamme de motorisations déjà complète à son lancement. Elle peut ainsi être propulsée par l'essence (130, 180 ou 225 ch), le diesel (130 ch) et même l'électricité ! Alors que la marque nous confirme l'arrivée d'une variante 100% électrique pour 2024, le modèle hybride rechargeable est aujourd'hui sous les feux de la rampe.
Bien connu de la famille Stellantis, il se compose d'un 1,6 litre turbo essence couplé à un moteur électrique de 81 kW (110 ch) logé dans la boîte auto à 8 rapports pour une puissance totale de 225 ch. La batterie de 12,4 kWh est ici légèrement plus petite que les autres plug-in du groupe, mais l'autonomie électrique avancée reste de 55 km. Notons d'ailleurs que la DS 4 fait fi de la suspension arrière multibras au profit d'un essieu de torsion en raison du packaging de l'accu. Ainsi, l'hybride ne rogne que de 40 litres d'espace de chargement (390 contre 430 litres).
Obstinée par le confort
Il faut rendre à César ce qui appartient à César : DS s'est fixé l'objectif du confort et elle y parvient avec un certain brio. Il en va de même pour cette DS 4. Sans prétention sportive, la berline compacte flotte sur les ondulations de la route, même chaussée de jantes 19 pouces. De série sur l'hybride, en option partout ailleurs, la suspension pilotée analysant la route via une caméra fait un boulot impressionnant vu les limites de la technologie utilisée (ressorts normaux, amortisseurs adaptatifs).
Le confort passe également par l'isolation phonique et le sentiment de bien-être dans l'habitacle. Il est, en sus, agrémenté par les motorisations exclusivement couplées à la boîte auto. D'ailleurs, c'est cette dernière qui vient rogner quelque peu la conduite ouatée par des changements de rapports lents sur l'essence et mal dissimulés sur l'hybride.
Démocratisation ?
Facturée à partir de 28 400 €, la nouvelle DS 4 vient se placer dans les clous du segment, à quelques milliers d'euros de ses sœurs généralistes. Pour l'hybride, il faudra sortir dix gros billets en plus de son portefeuille (38 400 €), plaçant ainsi la DS 4 E-Tense à un cheveu près de la concurrence allemande. Cependant, elle peut s'appuyer sur sa généreuse dotation de série pour faire la différence.
Verdict
Avec sa nouvelle berline compacte, DS semble s'être coupé en quatre afin de s'assurer des fondations solides pour y faire croître ses grandes ambitions. Après des précédents modèles "m'as-tu-vu", la nouvelle DS 4 se veut plus mature avec un style, des technologies et un confort de haut niveau. Pour une fois, il ne s'agit pas que de paroles dans le vent.