Alors que le Ford Ranger se prépare à sa refonte complète, la génération actuelle a encore du pain sur la planche. Eh oui, le tout nouveau Ranger – qui servira également de base au prochain VW Amarok – a été dévoilé mais il n’arrivera pas sur nos routes avant l’année prochaine. L’occasion idéale pour nous de redécouvrir le pick-up qui s’assied au sommet de ventes. Une fois n’est pas coutume, on prend la version sportive en main.
T’as le look, coco !
« Mouais, comme si un pick-up pouvait être sportif », on vous entend murmurer dans votre café. Il faut le dire, s’il y a bien une marque qui peut prétendre à cette appellation, c’est Ford. Pensez au F-150 Raptor et à son frère européen, le Ranger Raptor. Alors, qu’en est-il de cette version MS-RT ? S’équipe-t-elle d’un gros V6, d’une suspension rabaissée, d’amortisseurs sortis du WRC ?
Malheureusement, vous allez tomber de haut. Certes, le Ranger MS-RT est le fruit de la collaboration de la marque à l’ovale bleu avec son partenaire en sport auto du même nom, sous la coupole de Ford M-Sport. Bien que ce dernier produise des bombinettes impressionnantes pour le championnat du monde des rallyes, la collaboration est ici…purement esthétique ! Eh oui, ce Ranger sportif enfile une veste spécifique, faite d’un bouclier avant sportif, de passages de roue élargis aux quatre coins et d’une touche de vraie/fausse fibre de carbone ci et là.
Équipement spécifique
C’est plus ou moins la même mélodie dans l’habitacle. Outre une série de logos MS-RT sur les seuils de porte, la planche de bord, les tapis de sol et les sièges revêtus d’un cuir « de qualité supérieure », c’est idem que dans un Ranger conventionnel. D’ailleurs, cette édition spéciale prend comme source la version haut de gamme Wildtrack. Elle embarque donc tous les équipements nécessaires, tels la navigation SYNC3 à écran tactile de 8 pouces, les sièges chauffants et électriques, les feux LED et le blocage de différentiel arrière.
Malgré les évolutions au fil des années, l’habitacle du Ranger n’arrive pas à cacher son âge, ni ses origines utilitaires. À part la planche de bord, tout est fait de plastiques durs et la colonne de direction n’est réglable qu’en inclinaison. La panoplie d’équipements de sécurité actifs n’est cependant pas à fauter, tout comme l’ergonomie.
Comme un goût de trop peu
Vu sa vocation – ou du moins son espérance – sportive, le Ranger MS-RT s’équipe du plus performant moteur de la gamme. Comme sur d’autres versions, ce 4-cylindres diesel bi-turbo de 2,0 litres produit 213 ch et un généreux couple de 500 Nm. Il s’associe de série à la boîte auto à 10 rapports et à la transmission intégrale enclenchable avec le blocage de différentiel arrière.
Sur la route, ce Ranger MS-RT nous a laissé comme un goût de trop peu. Non pas au niveau des performances, car le bloc diesel se débrouille assez bien à ce niveau-là, toutes proportions gardées. C’est plutôt le comportement routier qui déçoit. Certes, pour un pick-up, le Ranger est dans le clou – un peu de poids dans la benne apporte une différence de confort incommensurable – mais il n’est pas sportif pour un sou. Malgré son look sportif et le pédigrée de MS-RT et de Ford M-Sport, cette version spécifique ne présente aucune modification châssis. D’un autre côté, contrairement au Raptor, ce MS-RT conserve les bonnes performances utilitaires du Ranger, à savoir la charge utile supérieure à la tonne et le poids tractable de 3,5 tonnes.
(Ultra) exclusif
Vu qu’il s’agit d’un utilitaire, son prix se mentionne hors taxe. Cependant, le surcoût de cette version MS-RT n’en est pas moins ahurissant. À 52 945 € (France : 56 465 €), il faudra débourser pas moins de 12 830 € (France : 13 300 €) en supplément de la version Wildtrack pour s’offrir ce pick-up à la robe sportive. Plus frappant encore, le Ranger Raptor, avec son châssis, sa carrosserie et ses suspensions spécifiques, est…2 190 € (France : 5 730 €) plus abordable !
Conclusion
Ce n’est plus à redire : le Ranger MS-RT se fait remarquer ! Cela qu’il s’agisse du look ou de la facture finale. Malgré son apparence spécifique et ses bonnes prestations utilitaire, il reste difficile d’avaler le surcoût de cette évolution purement esthétique. Voilà, certainement, le prix à payer pour l’exclusivité.