Ford redessine lentement mais sûrement l'ensemble de sa gamme de fourgonnettes et elle ne le fait pas toute seule. Se faisant, le petit Ford Tourneo Connect emprunte ses gènes au Volkswagen Caddy, tandis que pour les pick-up Ranger et Amarok, c’est la transfusion inverse. Le prochain Volkswagen Transporter sera le jumeau du nouveau Ford Transit/Tourneo Custom. Mais, est-ce de bons gènes ?
Soyons clairs dès le départ : pour le développement du Tourneo Custom, Ford a tiré les ficelles. On le remarque immédiatement dans son design, car on y voit directement le lien avant l’ancienne génération. Ainsi, Ford s'en tient toujours à une face avant pointue dans le style de ses voitures, la camionnette ressemblant le plus à la défunte Fiesta.
Cela étant, c’est plutôt une Fiesta de plus de 5 mètres de long, voire de 5,45 mètres si on la prend avec l’empattement extra-long. 3,5 de ces mètres se trouvent donc entre les essieux et cet espace est en grande partie occupé par une belle et grande porte coulissante. À l'arrière, le Tourneo est doté d'un hayon avec deux unités lumineuses verticales sur le côté par tradition. Bien qu'elles ne s'élèvent pas aussi haut qu'auparavant. Après tout, à compter de modifications minimales, ce modèle devrait bien sûr pouvoir ressembler à un Volkswagen Transporter...
Il en va de même pour l’habitacle, d'ailleurs, car les marques semblent avoir trouver le juste milieu entre leurs deux styles maison. Il suffit de regarder le boîtier qui abrite l’instrumentation digitale et l'écran de l’infodivertissement. C’est dans le style de la Volkswagen Golf actuelle. Derrière ces écrans, cependant, se cache le logiciel SYNC de Ford, et bien qu’on regrette l'absence de boutons physiques, il fonctionne heureusement de manière assez intuitive. D'ailleurs, un autre élément intuitif est le nouveau petit sélecteur de rapports placé derrière le volant, à la manière des dernières Volkswagen.
Que trouve-t-on d'autre à l'intérieur de ce Tourneo Custom ? Vous l'avez deviné : beaucoup d'espace. Par exemple, notre modèle d’essai était équipé de neuf places, dont une - comme toujours – inconfortablement placée sur la banquette entre passager et conducteur. Les autres banquettes, plus confortables, sont également dotées de trois places chacune. D’ailleurs, on peut toujours les déplacer, retourner et même retirer à notre guise, histoire de faire de ce Tourneo une véritable camionnette. Dans un exemplaire à empattement long comme le nôtre, le volume du coffre est tel que l'on pourrait s'y noyer sans effort : 5 472 litres.
Il va sans dire qu’il faut une bonne dose de puissance et surtout de couple pour faire avancer toute la petite famille. Notre exemplaire était équipé d'un moteur diesel de 2,0 litres développant 170 ch et 390 Nm de couple, le tout passant aux roues avant via une boîte auto 8-rapports. L’entrée de gamme du Tourneo Custom (136 ch BE/150 ch FR) se dote d’une boîte manuelle 6-rapports, tandis que le moteur le plus puissant est également disponible avec une transmission intégrale.
Quelle que soit la puissance choisie, le Tourneo Custom diesel peut accomoder 900 kilogrammes en plus de sa masse de 2,3 tonnes et peut également tracter 2,5 tonnes. D'ailleurs, une autre variante hybride rechargeable suivra plus tard et, pour la première fois, un E-Tourneo Custom purement électrique. Ce dernier modèle, soit dit en passant, conserve un poids tractable de 2 tonnes, ce qui n'est pas si mal pour un véhicule électrique.
Ces éléments susmentionnés ne sont évidemment pas négligeables, ce qui met en évidence qu'il existe également le Transit Custom, techniquement identique. Ce Tourneo Custom est avant tout une camionnette avec des sièges. Ceci dit, ce gros Ford nous a surpris par son confort, malgré les jantes de 19 pouces plutôt larges qui l'équipent. Les compressions sont lissées avec une finesse surprenante tandis qu'à l'arrière, il n'y a pas la moindre trace des rebondissements auxquelles certains concurrents nous ont habitués.
La différence, c’est que le Tourneo Custom se dote d’un train arrière à bras indépendants, contrairement aux suspensions archaïques des autres camionnettes. Résultat : on en oublierait presque que l'on conduit une camionnette et il en va de même en courbe. Le gros Ford se présente tout simplement comme une grosse auto et, si on ajoute son confort sans effort, on peut aisément dire qu’il surpasse le Renault Traffic et même le Volkswagen Multivan. Ce n’est que sur les parkings qu’on se rend compte de la taille de l’engin…
On est donc plutôt satisfait du nouveau Tourneo Custom. Cependant, à la vue des prix, on a compris pourquoi. L’entrée de gamme s’affiche à partir de 52 272 € (France : 56 940 €), ce qui le rend – tenez-vous bien – 6 000 € plus cher que le Hyundai Staria et même 14 000 € plus onéreux que le Renault Traffic.
Cependant, ce prix n'est pas accidentel car, vu le confort, on sait déjà que la Ford vise plus que jamais le segment haut de gamme. Ça se voit au niveau de l'équipement, car cela va du cuir aux sièges chauffants en passant par un immense toit panoramique. En conséquence, il vient plutôt jouer des coudes avec le Mercedes Classe V, qui est 7 000 € plus cher.
Le nouveau Ford Tourneo Custom présente non seulement plus d'électrification qu'auparavant, mais aussi plus de luxe. Il laisse clairement derrière lui l’image de « la camionnette avec des sièges », offrant un dynamisme encore jamais vu dans le segment, et un confort royal. Il bat tous ses concurrents, même le VW Multivan. C’est de bon augure pour la prochaine génération de l’Allemand…
Ford Tourneo Custom
