Le mini-monovolume que nous connaissons sous le nom de Jazz en est maintenant à sa quatrième génération. Chez nous, elle est relativement anonyme et c'est bien dommage. Après tout, les Japonais peuvent se targuer de nombreuses qualités. Dans le segment B, par exemple, il y a peu de voitures aujourd'hui qui offrent autant d'espace dans si peu d'encombrement.
Cette nouvelle Jazz et ses 4,04 m de long, par exemple, bénéficie de courts porte-à-faux et d'un museau aussi petit, d'un grand pare-brise et d'une haute ligne de toit. La recette classique d'un monospace, mais avec des dimensions plus compactes. Cela signifie que cette Honda se prouve étonnamment spacieuse à l'intérieur, et ce n'est pas rien. Aussi, les portes arrière s'ouvrent largement, il y a beaucoup de place pour les passagers à l'avant et à l'arrière et, enfin, la visibilité est excellente de tous les côtés.
Magic seats
Et puis, il y a le point fort de cette Jazz : la banquette arrière, que Honda l'appelle toujours "Magic Seats". Pour faire simple, l'assise de la banquette arrière peut se relever afin de libérer un grand espace plane pour charger un vélo, une plante ou un meuble en kit d'un certain magasin suédois.
Voilà un ajout bienvenu au coffre plutôt compact. Avec ses 298 litres, il n'est pas astronomiquement grand - même pour une voiture qui concurrence la Renault Clio - et le plancher du coffre n'est pas complètement plat en raison de l'installation de la batterie. Heureusement, il le devient lorsque vous rabattez le dossier de la banquette, ce qui permet de libérer 1 198 litres.
Manga, pas de rétro
Avant d'examiner la conduite, un peu plus de détails sur la conception. Ceux qui espéraient que Honda donnerait à leur Jazz le même look rétro que la Honda E seront déçus. Cette nouvelle Jazz reprend le même thème qu'auparavant, mais en y ajoutant quelques éléments manga. On retrouve une calandre à l'apparence plus espiègle et une technologie moins branchée que la E dans l'habitacle.
Et puis il y a aussi cette variante Crosstar. Grâce à son kit de carrosserie, cette Honda bénéficie d'un look s'approchant d'un crossover, avec ses plastiques noirs sous les seuils de porte et autour des passagers de roue. La calandre semble un peu plus robuste alors que la caisse est montée sur des jantes spécifiques de 16 pouces. La hauteur totale augmente de quelques centimètres grâce aux barres de toit faisant partie de la dotation de base.
Inspiration CR-V
La Jazz conventionnelle et la Crosstar ne sont plus disponibles qu'en version hybride. Il ne s'agit pas ici d'une variante plug-in, mais d'une configuration hybride "à la japonaise". L'ensemble se compose d'un moteur 4-cylindres 1,5 litres à essence, de deux moteurs électriques et d'une batterie compacte au lithium-ion. Il offre une puissance de 109 ch et 253 Nm, et son objectif principal est de permettre une conduite économique. "Notre" Crosstar, par exemple, présente une consommation WLTP de 4,8 l/100 km et des émissions de CO2 de 110 g/km. D'ailleurs, nous avons presque pu égaler cette consommation avec 5,0 l/100 km avec un style de conduite normal.
En pratique, la Jazz varie en permanence entre trois modes différents. En "EV Drive", un moteur électrique utilise l'énergie stockée dans la batterie pour entraîner les roues avant. En "Hybrid Drive", le moteur à combustion entraîne le premier moteur électrique. Il sert ensuite de générateur pour alimenter le deuxième moteur électrique, qui entraîne finalement les roues. "Engine Drive" est le dernier mode et ici le moteur à combustion interne entraîne directement les roues par l'intermédiaire d'un rapport de démultiplication fixe. Idéal pour l'autoroute, lorsque l'énergie électrique est moins efficace.
C'est une configuration hybride que Honda utilise déjà dans son grand SUV, le CR-V Hybrid. C'est aussi une installation qui a fait ses preuves, car la Jazz choisit toujours intelligemment le bon mode de conduite et sait comment passer d'un mode à l'autre en douceur. Ce n'est que lorsque vous appuyez fermement sur l'accélérateur et que le moteur à combustion s'engage sur la boîte de vitesses qu'il se fait entendre. Pour le reste, il fonctionne bien et la Jazz dévoile tout son caractère frugal.
Conclusion
Nous osons douter que la version Crosstar offre une réelle valeur ajoutée. Car, à 27 000 €, cette Jazz Crosstar n'est pas donnée. Cependant, pour environ 22 000 €, vous profiterez pleinement de la même chaîne hybride et du même côté pratique dans la Jazz "normale". Voilà un bel outsider du segment B trop souvent sous-estimé.