Que ce soit le facelift ou le moteur, les nouveautés de cette Jazz mise à jour ont pour nous quelque chose d'un peu décalé. Pour vous faire comprendre, imaginez ceci. Vous voyez le Renault Modus? C'est comme si on l'avait décliné en version RS.
Façon Civic
On peut avoir un avis différent, mais le nôtre est que la Jazz est née pour être un petit monospace urbain doté d'un grand sens pratique. On pense par exemple à son ingénieuse banquette arrière "flottante", sous laquelle on peut ranger pas mal de choses, et dont l'assise peut en plus être relevée pour dégager une honnête zone de chargement dans l'habitacle. Les places arrière sont par ailleurs assez spacieuses pour une voiture à l'encombrement si mesuré, et le coffre de 354 litres est dans la moyenne du segment.
Bref, la Jazz est une bonne petite voiture serviable, dessinée comme telle, et qui, sur notre marché, convainc majoritairement des conducteurs matures et tranquilles. Honda a pourtant retouché la voiture pour la rendre plus en phase avec le reste de la gamme, principalement la Civic, donc lui donner un petit supplément de sportivité. Et c'est encore plus le cas avec la nouvelle finition Dynamic, réservée au moteur 1.5. Résultat? Oui, la face avant est plus agressive. Mais ça ne transforme pas pour autant la perception qu'on a de la voiture. On la voit toujours comme… pratique. Et inoffensive.
Pas de turbo
La Jazz n'avait jusqu'à présent droit qu'à un moteur 4 cylindres essence 1.3 (sans turbo) de 102 ch. Un aimable moulin parfaitement en phase avec la mission de la voiture. Sauf qu'apparemment, il existait une demande pour un moteur plus sérieux. Voici donc qu'arrive ce 1.5, toujours 4 cylindres essence sans turbo, mais lâchant 130 ch.
Quand nous nous mettons dans la peau de l'utilisateur typique de la Jazz, on découvre un moteur qui a en effet un peu plus "de coffre". Il est un peu plus disponible à bas régime, donc plus confortable à l'usage en ville, et il est plus à l'aise sur autoroute. Mais dans une catégorie où le petit moteur turbo est désormais la norme, ce 1.5 manque vraiment de souplesse et, par exemple, sortir d'un rond-point en 3ème n'est pas aussi satisfaisant que dans la majorité des citadines actuelles. En gros, selon les habitudes de conduite d'aujourd'hui, ce moteur ne donne pas grand-chose sous 3.000 tours. Mais le problème, ce n'est pas le moteur…
Old School
Le problème, c'est le look de la Jazz, qui implique certaines attentes, et en occulte d'autres. On n'attend pas de la conduite sportive Old School de sa part. Et pourtant, quand nous revenons dans notre peau de journaliste auto, et qu'on commence à aller voir ce qu'il se passe vers 4.000 tours, puis 5.000, puis plus encore… Wooooow!
Là, le moteur fait plus que se réveiller. Il est en rage! Plus on titille la zone rouge, plus il aime, plus il est en forme. Du coup, la Jazz nous rappelle qu'elle est avant tout une Honda, et qu'elle aussi a les qualités typiques de la marque: un châssis vraiment amusant, une direction précise et communicative, une boîte à l'étagement sportif et à la commande qui donne envie de manipuler le levier. Ce qu'on a dans les mains est donc une voiture pratique ET une voiture plaisir. Ce qu'on n'a pas, c'est une voiture dont look évoque la partie plaisir.
En fait, la Honda Jazz 1.5 est une sorte de Sleeper, comme les premières Saab 900 Turbo, comme les premiers breaks Audi RS, comme certains breaks Volvo: des voitures au look sage qui cachaient bien leur jeu.
Honda Jazz 1.5 i-VTEC |
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Moteur : 4 cyl. atmo., essence, 1.498 cc |
130 ch à 6.600 t/min |
155 Nm à 4.600 t/min |
0 à 100 km/h : 8,7 secondes |
Pointe : 190 km/h |
Conso: 5,9 l/100 km |
Moyenne de l'essai: 6,7 l/100 km |
CO2 : 133 g/km |
Prix : 22.890€ |