On enfonce certainement une porte ouverte, mais force est de (re)constater que Hyundai est en pleine ébullition. Cela qu’il s’agisse de modèles électriques ou de sportives comme on l’a récemment découvert en prenant le volant de la i20 N. L’arrivée de ce Kona N n’était donc qu’une question de temps. Après tout, les Coréens avaient déjà de toutes les cartes à leur disposition.
Retouches maquillage et… action !
Afin de transformer son crossover en bombinette, Hyundai n’a pas lésiné sur les moyens. Certes, on trouve une bonne pelletée d’économies d’échelles (on y reviendra), mais le Kona N sort sa plus belle tenue de sport pour l’occasion. On découvre ainsi un tout nouveau bouclier avant comprenant les inserts rouges nécessaires et une série d’entrées d’air supplémentaires. On n’est pas fan des trois fausses encoches à la Audi au-dessus de la calandre, mais il faut avouer que la sportivité y est.
Sur les flancs, le plastique grainé noir sur les passages de roue et bas de caisse est teint en couleur carrosserie et des jantes forgées de 19 pouces prennent place aux quatre coins. Enfin, l’arrière semble encore plus torturé que sur le Kona normal grâce à un vrai-faux diffuseur cerclé de rouge sur le bouclier. Le tableau est complété par les deux grosses sorties d’échappement et un double aileron doté d’un troisième feu triangulaire.
Rouge et bleu
L’habitacle se distingue moins de celui de ces frères et sœurs, qu’il s’agisse des autres Kona ou des autres modèles N. Ainsi, on retrouve le volant sport qu’on aime tant, avec ses boutons bleus N programmables, un sélecteur de vitesse habillé de cuir perforé et des sièges sports au maintien latéral exemplaire faits de cuir et d’alcantara.
Puisqu’il s’agit toujours, essentiellement, d’un Kona, on retrouve aussi l’habitabilité moyenne, le coffre relativement petit (361 litres) et la planche de bord aux matériaux peu charmants. Assis tout en haut de la gamme, le Kona N embarque d’office les deux écrans de 10,25 pouces, l’un pour l’infodivertissement et l’autre pour l’instrumentation.
Le vif du sujet
Entrons maintenant dans le vif du sujet, ce qui nous intéresse le plus dans une version sportive. Sous le capot du Kona N, on retrouve le 4-cylindres turbo de 2,0 litres de la i30 N. Fort de 280 ch et 392 Nm de couple, il s’associe de série à la boîte à double embrayage et 8 rapports N-DCT. Ensemble, ils font passer ce crossover jusqu’à 100 km/h en 5,5 secondes et continuent jusqu’à 240 km/h. C’est un centième de plus et 10 km/h de moins que sa sœur compacte.
Suivant la tradition N introduite par Albert Biermann, une Hyundai sportive n’est pas qu’un gros moteur. Ainsi, le Kona N s’équipe d’une foulée d’éléments spécifiques, tels une direction et un amortissement adaptatifs, un train arrière multibras et un différentiel à glissement limité électronique sur le train avant.
Fougue coréenne
Dès les premiers tours de roue, le Kona N donne le ton. Pas de docteur Jekyll et M. Hyde ici. Le 4-cylindres ronronne, la direction est bien jugée et la suspension reste ferme, tout cela dans le mode « Normal ». On joue un peu parmi les modes de conduite et les différentes personnalisations pour trouver notre idéal : tout en sport, sauf la suspension. Elle est peut-être bien pour le circuit, mais pas pour les routes de la province de Liège dévastées par le froid hivernal.
Impressionné par l’accroche des Pirelli P Zero malgré les basses températures, on passe de courbe en courbe le sourire aux lèvres et on remercie l’efficacité du différentiel avant en sortie d’épingle. C’est sûr : ce Kona N ne manque pas de personnalité ! Il est certes plus mature qu’une i20 N – au niveau du châssis et du look – mais son moteur à la longue plage de couple, son échappement pétaradant et son train avant accrocheur et précis font de lui un petit crossover fougueux qu’on ne peut qu’apprécier. Surtout face à la concurrence plutôt clinique. On regrette juste l’absence d’une boîte manuelle…
Comme sa sœur
Au catalogue, le nouveau Kona N s’affiche à 40 499 €. C’est exactement, cent pour cent, le même prix que sa sœur i30 N à boîte auto. La facture finale est aussi fort proche du prix d’attaque d’une Golf GTi, mais l’équipement est bien plus complet.
Verdict
Encore une fois, Hyundai vient toucher notre veine sentimentale avec l’un de ses modèles N. Certes, il s’agit d’un crossover et son arrivée peut paraître un tantinet opportuniste, mais les Coréens donnent à ce Kona N tous les moyens d’égaler – si pas, surpasser – nos attentes et les affirmations du marketing.