En bref
L’Ineos Grenadier est un tout-terrain pur et dur comme on n’en fait plus. Il est pensé pour le désert de Namibie, les Highlands d’Ecosse ou le Bush australien. Logique donc qu’il ne soit des plus à l’aise dans la circulation urbaine moderne…
L’Ineos Grenadier est un tout-terrain pur et dur comme on n’en fait plus. Il est pensé pour le désert de Namibie, les Highlands d’Ecosse ou le Bush australien. Logique donc qu’il ne soit des plus à l’aise dans la circulation urbaine moderne…
L’histoire de l’Ineos Grenadier commence…avec la fin du Land Rover Defender ! Certes, le nom existe toujours, mais le nouveau modèle s’est bien embourgeoisé. Sir Jim Ratcliffe, la première fortune anglaise, désirait donc continuer la production du « vieux » Defender - celui au châssis échelle et aux essieux rigides – mais Land Rover a refusé. La fortune aidant, Sir Ratcliffe a donc réagit : « vous ne voulez pas ? Eh bien, je vais faire mon propre Defender et il sera mieux que l’ancien, na ! »
Le Grenadier est réellement le bébé de cet homme d’affaire anglais. Il emprunte même son nom au pub préféré du milliardaire. Cependant, impossible de ne pas confondre le nouveau-né avec l’ancien Defender. On retrouve les mêmes feux ronds, la même forme de capot, et même les petites vitres dans le toit. Cela étant, le Grenadier s’équipe de deux toits en verre (option) ainsi que de goulottes sur les portes destinées à accrocher des accessoires. L’aventure oblige !
À l’arrière, on trouve une autre différence. Non, pas les feux LED ronds au look moderne, mais plutôt la double porte asymétrique. Ça lui apporte une touche de différence, mais à l’usage, la petite porte est trop étroite pour y passer quoique ce soit et le montant central réduit la visibilité. Aujourd'hui, Ineos fait donc ce que Land Rover semblait frileux de continuer : produire un tout-terrain dans l'esprit du Land Rover classique. Cela a coûté à l'entreprise la bagatelle de 1,5 milliard d'euros, ce que l'on ne peut que respecter.
Dans l’habitacle, l’Ineos semble plutôt s’être calqué sur un Boeing 747 que sur le tout-terrain anglais. En un mot : il y a des boutons partout ! Ce n’est en rien une critique, car ils sont gros, pratiques et faciles à utiliser, même avec des gants ou des mains boueuses. Sur le ciel de toit, on trouve toutes les commandes relatives au tout terrain, les blocages de différentiel et huit commandes précablées pour des accessoires. Pensez à un treuil ou à des feux supplémentaires.
Parmi cette foulée de boutons, on y trouve quand même un peu de modernité. Au sommet de la planche de bord, vient se placer un écran tactile qui s’occupe non seulement de l’infodivertissement mais également de l’instrumentation de bord. Ce faisant, l’ergonomie n’est pas toujours idéale et il faudra tourner la tête pour voir sa vitesse. Pour le reste, on trouve un joli volant deux branches et même un levier de vitesses sortit tout droit d’une BMW (on y revient).
Cet ensemble de plastique moussé et de boutons physiques est agrémenté par des assises signées Recaro, ainsi que d’un coffre gigantesque de 1 152 litres (sans couvre coffre, bien sûr). Le Grenadier embrasse également son côté tout-terrain avec une absence complète de tapis de sol. Enfin, un dernier détail charmant : l’Ineos s’équipe de deux klaxons. Un normal pour les voitures et un autre, plus léger et moins agressif, pour les piétons et vélos. Ils sont polis ces anglais !
On vous parle ci-dessus d’un sélecteur de rapports de BMW. Rien d’étonnant, car la boîte (ZF) et les moteurs viennent tout droit de bavière. Eh oui, le tout-terrain anglais offre le choix de deux 6-cylindres en ligne de chez BMW, l’un tournant au diesel et l’autre à l’essence.
Tous deux d’une cylindrée de 3,0 litres, ils diffèrent par leurs puissances. Le diesel produit 249 ch et 550 Nm de couple, tandis que l’essence offre 286 ch et 450 Nm. Peu importe le carburant, l’Ineos est d’office équipé d’une boîte auto 8-rapports (ZF) ainsi que d’une transmission intégrale permanente. D’ailleurs, comme le Defender d’antan, il se dote toujours d’un châssis échelle, d’une boîte courte de deux ponts rigides. Cependant, contrairement au Defender, il embarque également des blocages de différentiel avant et arrière.
Autant vous dire qu’un gros tout-terrain de 2,7 tonnes roulant sur de grosses gommes reliées par des ponts rigides à l’ancienne n’est pas le nec plus ultra en termes de dynamique de conduite. Le Grenadier prend du temps à se mettre en branle, tangue, prend du gîte et vibrotte à chaque aspérité de la route. Il dispose aussi du même rayon de braquage que le Queen Mary 2. Pourtant, à ces commandes, on a le même sentiment d’invincibilité…
C’est simple : le Grenadier grimpe aux arbres. À condition qu’il soit doté des bonnes pneumatiques, cette bête fait du tout-terrain à l’ancienne avec une aisance incommensurable. Le revers de la médaille est évidement son confort rustique. Cela étant, il faut noter que la position de conduite est confortable – ce qu’un Defender n’a jamais su offrir – et que les bruits aérodynamiques ne sont pas aussi terribles que son esthétique laisserait penser. Enfin, parlons de la consommation. L’essence affiche une moyenne de 15,0 l/100 km, tandis que le diesel est mieux placé pour gérer le poids de la bête et affiche une moyenne de 11,5 l/100 km lors de notre essai.
Vu les frais de développement, il ne faut pas s’étonner si Ineos ne brade pas son Grenadier. L’entrée de gamme (utilitaire 2-places) est facturée à 72 000 €, tandis que pour un peu plus de luxe et 5-places (Station Wagon), il faudra débourser quelques 76 000 €. Il n’est pas donné, mais le Grenadier s’adresse à un public spécifique. Ceux qui veulent plus de luxe et de bourgeoisie devront dépenser plus pour s’offrir un Land Rover Defender 110…
L’Ineos Grenadier est l’une de ces voitures qui fut pensée pour un but : traverser les terrains difficiles avec aisance. En milieu urbain, il sera donc trop grand, trop inconfortable, trop ostentatoire…mais ce n’est pas son terrain de jeu ! C’est là qu’est tout son charme. Sir Radcliffe a réussi son pari : l’Ineos Grenadier est le digne descendant du Defender. Qui plus est, le rejeton fait tout mieux que son aïeul !
Ineos Grenadier 3,0 litres diesel (2025)