Rompant abruptement avec le classicisme des grandes Jaguar, le style de la XJ en a dérouté plus d’un lors de sa sortie en 2010. Pourtant aujourd’hui, la grande berline n’a pas pris une ride, affichant toujours ce mélange de prestance et de dynamisme qui en fait l’une des plus élégantes de son segment. A tel point que le constructeur n’a pas jugé nécessaire d’en revoir la robe, si ce n’est quelques discrets détails, notamment les nouveaux phares avant full-led, qui encadrent une calandre élargie et légèrement plus verticale.
La gamme s’enrichit en outre d’une finition ultra-luxueuse Autobiography, uniquement proposée avec l’empattement long. Cette dernière étant indisponible à l’essai, c’est une version courte (de 5,13 mètres tout de même) en finition R-Sport qui nous a été confiée. Avec ses jantes de 20 pouces, ses pseudo prises d’air latérales et le petit becquet sur la malle arrière, celle-ci affiche une sportivité assumée mais discrète.
Connectée
L’habitacle est de la même veine, mêlant luxe et technologie, avec notamment un cockpit 100% digital, solution adoptée depuis par certaines concurrentes. Qu’importe que la finition soit encore imparfaite par endroits et que l’habitabilité soit moins généreuse qu’à la concurrence à l’arrière, l’intérieur de la XJ dégage une telle ambiance et plonge ses occupants dans un cocon tellement enveloppant qu’on lui pardonne ses quelques défauts.
Le millésime 2016 embarque aussi un nouveau dispositif multimédia. Baptisé InControl Touch Pro, il bénéficie d’un écran tactile de 8 pouces «Dual View» qui offre la particularité de permettre au conducteur de suivre la navigation pendant que son passager regarde un film. Plus rapide et intuitif qu’avant, ce système est aussi plus intelligent : il est notamment capable «d’apprendre» vos déplacements réguliers pour vous proposer spontanément un itinéraire alternatif si nécessaire. Grâce à une application dédiée, il est également possible de garder le contrôle de l’auto (verrouillage, etc.) à distance, d’être alerté en cas de déclenchement de l’alarme, et de retrouver facilement où on l’a parquée.
Charmeuse
Sur la route, la XJ distille toujours autant de confort de marche. Malgré son badge R-Sport et son moteur 3 litres V6 de 340 chevaux, tous ses réglages sont résolument orientés pour préserver les occupants des perturbations extérieures. Le moteur offre des montées en régime très linéaires soulignées d’un feulement flatteur mais discret, et la boîte de vitesses enchaine les huit rapports sans le moindre à-coup.
Ce n’est que lorsqu’on hausse le rythme que celle-ci manque parfois un chouia de réactivité et que l’on regrette la nouvelle direction électronique, moins communicative que la solution hydraulique précédente. Mais là n’est pas sa raison d’être et le vrai plaisir est d’avaler les kilomètres en toute décontraction derrière le volant, rassuré par la présence de la transmission intégrale si le gros temps venait à poindre. Une solution qui n’est proposée qu’avec cette motorisation et qui fait inévitablement grimper la consommation, que nous sommes néanmoins parvenus à contenir sous les 11l/100km (9,8l/100km annoncés). Quant au prix, quand on aime, on ne compte pas !
