Mais c'est alors se priver d'une grande partie du fun, car ce gros chat est d'une vélocité étonnante. Une voiture de cette catégorie de poids (1,9 tonnes) peut en général difficilement être qualifiée d'élégante. Sauf dans le cas de cette XJ-R qui affiche une très belle silhouette de coupé 4 portes. La nouvelle XJ n'a plus rien à voir avec la XJ originelle de 1968, voulue par le fondateur de la marque William Lyons, et qui est restée pratiquement inchangée des décennies durant. Et autant nous aimons le nouveau look Jaguar des XF et XK, autant le public cible de la XJ préfère une approche plus classique.
Bower & Wilkins
A l'intérieur, on trouve le luxe de haut niveau qu'on attend d'une Jag. Et dans cette version SuperSport, c'est vraiment le nec plus ultra. Le cuir le plus fin recouvre presque tout jusqu'au ciel de toit, et ce qui ne l'est pas est soit chromé soit en finition laquée noire, façon piano, ou en boiserie véritable. A l'arrière, un océan d'espace. Dans notre version longue, on a même droit à 12,5 cm de plus pour étendre les jambes que dans la version normale. Les sièges de la "banquette" sont réglables électriquement, ils sont chauffés et ventilés, offrent une fonction massage et permettent de se détendre en regardant un film sur DVD ou en écoutant de la musique avec une qualité de son digne d'une salle de concert. Avec les 1.200 watts et les 20 haut-parleurs de l'installation Bower & Wilkins, pas de problème.
Ecran de PC
Mais personnellement, c'est au volant que je préfère être. D'autant que là aussi, le confort est sans reproche. Les compteurs classiques sont – comme chez la concurrence – remplacés par un écran large TFT haute résolution, qui affiche des cadrans au look classique, les différents témoins et les données de l'ordinateur de bord. Par contre, plus que chez les concurrents, cet écran donne un effet cheap, lorsqu'on le voit à côté de tous les matériaux précieux utilisés dans l'habitacle. Comprenons-nous bien: la fonctionnalité d'un tel système, sur lequel les compte-tours par exemple peut céder temporairement sa place aux indications du GPS ou à un avertissement de niveau de carburant bas est fantastique. Mais une telle voiture mérite graphiquement mieux.
Agile
Grâce à ses suspensions pilotées, ce salon sur roues se déplace avec une douceur telle qu'on en oublierait presque qu'on est sur autoroute à une vitesse de croisière déjà très illégale. D'autre part, cette immense limousine surprend par son agilité lorsqu'on aborde une conduite dynamique. Et ce dont on ne se lasse absolument jamais, c'est de l'inépuisable puissance du V8 Supercharged de 5.0 litres de cette sportive déguisée en limousine. 510 ch et un couple de 625 Nm disponible dès 2.500 tours. C'est à peu près 30% de puissance en plus que la précédente génération. Et le tout est parfaitement maîtrisé par une boîte automatique 6 rapports Drive-By-Wire.
Avec tout cela, le 0-100 est abattu en 4,9 secondes, et la cavalcade continue aisément jusqu'au limiteur établi à 250 km/h. Pour atteindre de tels chiffres, les concurrentes germaniques comme les Mercedes S 65 AMG L ou BMW 750 Li ont besoin d'un V12 de 6.0 litres. Mais elles sont aussi quelques 150 kg plus lourdes que cette Jaguar, entièrement réalisée en aluminium.
Naturellement, tant d'énergie a un prix. Comptez en moyenne 12,1 l/100 km d'essence, pour des émissions de CO2 officielles de 289 g/km. Il faudra aussi s'acquitter d'une TMC de 10.000€ et d'une taxe de roulage de 2.296,96€ par an. Même quand on a les moyens, ça donne tout de même à réfléchir…
