Devinez qui l'a essayée… Pour être franc, il était temps que quelqu'un de la trempe d'Albert Biermann s'occupe de la gamme sportive des deux marques coréennes. Car jusque-là, rien n'était vraiment convaincant. Les premières Hyundai badgées "N" arrivent dans pas longtemps, mais voici donc la première voiture sur laquelle l'Allemand a apporté son "magic touch".
Charisme
On peut déjà dire que c'est une belle base de travail. Car même si tous les goûts sont dans la nature, il se trouve peu de gens pour ne pas reconnaître à la nouvelle Optima une certaine allure. Elle est racée, elle a de la présence dans le paysage automobile et on peut même lui trouver du charisme. On a envie de dire que si certaines marques allemandes voulaient bien sortir un peu de leur conservatisme, ils pourraient obtenir quelque chose d'aussi bourré de caractère, et ce n'est pas Peter Schreyer, ex-designer Audi aujourd'hui Boss de Kia, qui dira le contraire. L'habitacle est moins "waouw" que le design extérieur, mais c'est bien fait, ça inspire solidité et confiance et à quelques 40.000€, l'Optima GT a pratiquement tout est en série.
Très bon début
Sous le capot, on trouve un bloc essence 4 cylindres turbo de 2.0 litres, envoyant 245 ch et 353 Nm au train avant via une boîte auto 6. La voiture est posée sur des jantes 18'' et sur des suspensions pneumatiques pilotées, s'il vous plait! La direction a été reparamétrée pour un meilleur toucher de route et enfin, tout cela est soumis à l'un des trois modes proposés au conducteur: Normal, Eco ou… Sport.
La première belle surprise réservée par l'Optima GT se manifeste dès qu'on pousse le bouton de démarrage. Le moteur émet un ronronnement délicieusement expressif. Bon, cette voix est un peu "aidée" artificiellement par du Sound Engeneering, et nous préférons en général les choses plus vraies. Mais quand c'est bien fait, c'est bien fait. Et là, c'est bien fait. Ca place une bonne ambiance à bord, alors ne boudons pas notre plaisir. Dans la circulation normale, l'Optima GT est parfaitement confortable en tous points. La sonorité n'est pas envahissante, l'amortissement fait bien son job et la boîte auto passe les rapports en douceur. Jusque-là, le seul hic concerne la consommation. N'étant encore qu'au début de mon essai au moment d'écrire ces ligne, je ne prononcerai pas de verdict définitif, mais ça s'annonce tout de même assez élevé. Genre, plus de 10 litres…
Passons en mode sport, et à l'attaque. Eh ben ça le fait pas mal. Quand on le cravache, le moteur est plutôt généreux, même si on n'est pas sûr de vraiment avoir 245 ch sous le pied. En tout cas, il relance avec énormément de vigueur au-delà de 2.500 tours et n'a pas peur de la zone rouge. Peut-être qu'avec une boîte plus aboutie, il se révélerait encore plus, boîte qui s'en sort assez bien en conduite très active mais qui donne trop d'à-coups quand on utilise le mode manuel via les palettes au volant.
Et les sensations? Le châssis? Clairement, Biermann a bien fait avancer les choses. C'est la première fois qu'une Kia (ou une Hyundai) montre vraiment qu'elle en veut. Mais la voiture reste globalement encore sage, "safe", caractérisée par un sous virage à la limite et un train arrière qui ne cherche pas vraiment à se remettre en ligne au lever de pied. Par contre, belle stabilité, même à très haute vitesse.
En résumé, il reste du chemin à parcourir mais celui déjà parcourru est significatif, et rend optimiste pour la suite. Vu ce que donne l'Optima GT, on se dit que les Hyundai N et la Kia Stinger pourraient bien être redoutables. Qui vivra…
Kia Optima GT |
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Moteur: 4 cyl. essence turbo, 1.998cc |
245 ch à 6.000 t/min |
353 Nm de 1.350 à 4.000 t/min |
0-100 km/h: 7,4 sec (SW: 7,6) |
Pointe: 240 km/h (SW: 238) |
Consommation: 8,2 l/100 km |
Moyenne de l'essai: 12 l/100 km |
CO2: 191 g/km |
Prix: 40.990€ (SW: 40.892) |