Ce nouveau Land Rover Defender ne va pas avoir la vie facile. Contrairement à la majorité des SUV, celui-ci doit être – ou du moins essayer d'arriver – à la hauteur du nom qu'il affiche avec fierté sur son capot. Son prédécesseur était certainement bourré de défauts, mais son image était plus forte que tous les produits sortant des usines de Land Rover. La marque Britannique aurait-elle vendu son âme au diable en faisant le pari de la modernisation?
Nouvelle plateforme
Eh bien non! Il était (vraiment) temps que le Defender se mette à jour, pardi! Retirons donc nos lunettes plaines de nostalgie pour regarder ce produit d'un nouvel œil. Tout d'abord, il faut noter que ce nouveau Defender casse les codes de l'ancien. Le châssis échelle et les ponts rigides ont été rangés au placard pour faire place à une nouvelle coque autoportante en aluminium et des suspensions indépendantes aux quartes coins. Land Rover annonce avoir travailler sur le packaging afin de pouvoir réduire les porte-à-faux. En plus d'une esthétique cossue, cela bénéficie également à la conduite tout-terrain.
Tant qu'à parler d'esthétique, il faut noter que ce Defender mérite son appellation. Ce nouveau jeunot est plus long, plus grand et plus large mais il conserve son apparence typique. L'équipe de design a réussi à conserver cette ligne tout en offrant à ce nouveau modèle une aérodynamique respectable. Trop hype? Ce sera à vous de juger…
"SUVisation"
Encore plus que l'esthétique extérieure, l'habitacle affiche fièrement son passage au 21e siècle. Il joue d'ailleurs sur la technologie. On retrouve la dernière version du système d'infodivertissement de Jaguar Land Rover et les compteurs laissent place à un écran. En option, on peut même opter pour l'affichage tête haute, les sièges électriques, chauffants et ventilés ou même le toit ouvrant panoramique. Du jamais vu dans l'ancien modèle. Le Defender ne fait pas seulement un pas dans une nouvelle époque, il fait un pas dans le monde du luxe et de la technologie!
Pourtant, rassurez-vous, quelques éléments utilitaires conservent bel et bien leurs places. On notera le sol paré de caoutchouc facilement lavable, le tableau de bord faisant partie structurante du tablier ou encore la porte du coffre qui transporte toujours un pneu de rechange. D'ailleurs, deux sièges peuvent désormais se loger dans le coffre afin de transporter 7 passagers (option). Mieux encore: à l'avant, la console centrale peut laisser sa place à un strapontin permettant de transporter un passager supplémentaire!
Moderne
Au niveau des motorisations, ce nouveau Defender vient puiser dans le catalogue de pièces de Land Rover. Le 4-cylindres diesel "Ingenium" de 2,0 litres s'offre en variantes de 190 ou 240 ch, toutes deux produisant 430 Nm de couple. Un 2,0 litre turbo essence de 300 ch et un 6-cylindres en ligne de 400 ch à hybridation légère viennent compléter la gamme.
Vu ses prétentions hors des sentiers battus, ce nouveau Defender s'équipe d'une boîte auto, d'une boîte de transfert à deux rapports et de la transmission intégrale de série. Le blocage de différentiel central fait partie de la dotation de base mais celui du pont arrière est en option.
Comme-ci, comme ça
D'après Land Rover, ce nouveau Defender offre de meilleures capacités de franchissement que l'ancien modèle. En même temps, vu son héritage, la marque ne pouvait pas en faire un crossover urbain. Bref, une chose est sûre: ce tout-terrain sortira son épingle hors du jeu avec aisance une fois que le tarmac sous ses roues se transforme en sable ou en boue.
Cependant, c'est certainement sur la route pavée que ce Defender passera la majorité de sa vie. Ceux qui l'auront choisi pour en faire leur auto de tous les jours seront agréablement surpris. La position de conduite surélevée offre une vue idéale de la route alors que les suspensions à air (de série!) font de leur mieux pour filtrer les aspérités du tarmac. Certes, il tangue et prend du gîte aux accélérations et aux freinages, mais cela colle à son caractère de tout-terrain.
Cela étant, tout n'est pas rose. Dans notre modèle d'essai équipé du pack Explorer (galerie de toit, prise d'air surélevée, boîte de rangement extérieur, bavettes de protection, etc.), c'est la cacophonie. On se doutait que ce nouveau modèle allait reprendre des traits de l'ancien Defender…mais on ne se s'attendait pas à ce que ce soit le brouhaha de l'habitacle! Dès les premiers kilomètres, la caisse se tord et fait chanter les joints des portes et du toit ouvrant tandis que les sièges de la banquette arrière battent la chamade. Sur un tout-terrain aux gènes datant des années 70, on peut tolérer cela. Mais il est difficile de passer à côté sur un 4x4 à ce prix-là…
Combien?!
D'ailleurs, tant qu'à parler du prix: le nouveau Defender commence à 50.800 € pour le 90 (3-portes) et 56.800 € pour le 110 (5-portes). C'est bien plus cher que l'ancien modèle pourtant il ne faut pas oublier que l'offre a bien changé. Eh oui, le Defender ne fait plus concurrence aux pick-up ou autres machines agricoles. Sorte de Discovery vêtu d'un parka, ce nouveau SUV vient jouer des coudes avec le Toyota Land Cruiser.
Dans cette situation-là, l'anglais prend facilement les devants, notamment grâce à sa dotation de base assez bien fournie (phares LED, caméra 360°, navigation, régulateur de vitesse) et son offre de motorisations.
Verdict
En bon Defender, ce nouveau modèle se présente avec tant de défauts que de qualités. Pourtant, une fois n'est pas coutume, ces dernières surpassent largement les petits détails négatifs. Ceux qui le choisissent pour le look apprécieront le confort tandis que ceux qui le choisissent pour ses capacités de franchissement – ils sont peu – seront toujours certains d'avoir l'un des meilleurs produits du marché.