Histoire de vérifier qu'une partie de son patronyme, au-moins, est méritée. Pour rappel, cette dernière phrase d'intro un peu piquante s'explique par le fait que le véhicule, aussi pétri de qualités qu'il soit, ne mérite pas, d'après-nous, de s'appeler Discovery. On parle en effet ici d'un excellent successeur au Freelander, que Land Rover n'a jamais présenté comme une bête de franchissement. Le petit nouveau ne l'est pas plus, et lui donner le nom d'un engin qui a bâti sa légende 20 ans durant en étant le Héros des Camel Trophy et autres G4 Challenge… Enfin bref. Ce que nous voulions vérifier cette fois, c'est que la partie "Sport" de son nom est, elle, bien méritée.
Montée en gamme
Mais avant de bousculer le Discovery Sport, nous avons (re)fait connaissance sur de simples parcours du quotidien. De quoi prendre le temps de le scruter sous tous les angles pour, au final, avoir le plaisir de constater que par rapport au Freelander, le Disco Sport affiche de très sérieux progrès à tous points de vue: qualité de finition, élégance de la présentation, richesse des équipements (info-divertissement, aides à la conduite) qu'ils soient de série ou en option… pour 33.900€ de base (version 2 roues motrices pas encore disponible) ou 38.800€ pour notre version d'essai de milieu de gamme, 4x4 et boîte auto, on n'est pas volé sur la marchandise. Surtout si l'on considère l'image flatteuse de Land Rover qui vaut largement, sinon plus, celle d'un concurrent allemand par exemple.
Progression très appréciable aussi au niveau du confort de marche et de l'insonorisation. Jamais dans un véhicule badgé Land Rover on ne s'était senti aussi proche d'un véhicule badgé Range Rover. Il y a donc de la montée en gamme dans l'air pour le blason Land, certes accompagnée d'une montée des tarifs par rapport au Freelander, mais globalement justifiée.
Dynamique
Il est clair qu'essayer le Discovery Sport sur des routes belges de fin d'hiver, avec de bons pneus, c'est pas pareil que l'essayer avec des pneus cloutés sur les routes hivernales d'Islande. Cette fois donc, nous avons pu cravacher un peu la bête et constater une variété de faits. Premièrement, que le 2.2 diesel et la boîte auto 8 rapports forment un couple fondé sur l'harmonie et la douceur. La version essayée était revendiquait 150 ch et 400 Nm. Aucun souci pour balader les 1.800 kg du Disco Sport, mais pas non-plus de quoi en faire un dragster (0-100 en 10,3 secondes, 180 km/h en pointe). Le "Sport" c'est en conduite dynamique sur parcours sinueux qu'il se manifeste. Dans ces conditions, le petit Disco est en effet très sûr de lui, bien posé sur ses roues. On trouvera des concurrents plus incisifs, dotés d'une direction plus communicative, mais ils le font en général payer par un confort de planche de fakir. Faut savoir ce qu'on veut et pour nous, le compromis choisi par Land Rover est judicieux.
Et s'il restait une petite réserve à exprimer, elle concernerait la consommation. Au terme d'une semaine d'essai qui, soulignons-le, comprenait 65% de ville, la moyenne était d'un peu plus de 8,0 l/100 km (officiels: 6,0 l/100 km, 159 g/km). Pas de quoi se révolter, mais ce n'est pas beaucoup mieux que la moyenne d'un Range Rover Hybride dont le jeune V6 diesel, même dans son aide électrique, est déjà une sorte de dromadaire de la route. Bref, en dehors d'un nom un chouïa usurpé et d'un moteur 4 cylindres diesel qui mérite un coup de jeune, le Discovery Sport est une machine très réussie, à laquelle nous prédisons une belle carrière.