Sur notre vieux continent, Lexus est perçu comme un constructeur de voitures fiables et, pour la plupart, hybrides. Pourtant, dans des contrées lointaines, la marque premium japonaise est associée au luxe et à l’opulence. La preuve en est par son vaisseau amiral : le LX. Une version embourgeoisée du nouveau Toyota Land Cruiser réservée aux USA et aux pays où le pétrole coule à flots…
Mastodonte
On pourrait vous dire qu’il s’agit d’une version de n’importe quoi et il y a fort à parier qu’une majorité d’entre vous serait aveugle au subterfuge. Ce n’est pas pour rien, on ne sait pas à quoi le comparer. Eh oui, cela fait un petit temps déjà que le (très) grand Toyota Land Cruiser a fait ses adieux à l’Europe. Pourtant, sa dernière génération est belle et bien vivante en Russie, au Moyen-Orient et en Australie.
C’est la même chanson pour le nouveau Lexus LX. Rien de bien étonnant, car les deux mastodontes sont quasi jumeaux. Aux USA, c’est d’ailleurs le seul des deux à être importé sur le marché. À 5 m de long et plus de 2,5 tonnes, il prend d’ailleurs place tout en haut de la gamme.
Luxe et tout-terrain
On sait très bien pourquoi la marque premium Japonaise prive l’Europe de son plus gros SUV : il n’est pas disponible en hybride. Pourtant, n’allez pas penser qu’il boit de la sans plomb comme les Russes descendent de la vodka – du moins sur papier. Sous le capot, on ne trouve pas de gros V8 atmo comme auparavant, mais plutôt un V6 de 3,4 litres. Assisté de deux turbos, il produit 409 ch et 650 Nm de couple.
Il est ensuite associé à une boîte de vitesses automatique à 10 rapports, elle-même connectée à une boîte de transfert à rapports courts ou longs et à la transmission intégrale. Eh oui, tout bourgeois soit-il, le LX est avant tout un farouche tout-terrain. Histoire que les Émiratis sortent facilement du sable, il s’équipe de modes spécifiques – dont un régulateur de vitesse pensé pour le franchissement – et de différentes aides tels les différentiels actifs et la suspension hydraulique à hauteur variable.
Cafouillage
On voit l’importance de ses capacités tout-terrain rien qu’à la taille des commandes des modes susmentionnés. Sur la planche de bord, ils prennent presque plus de place que la climatisation. Cette dernière se réfugie derrière un petit écran tactile à l’ergonomie maladroite. Heureusement, l’infodivertissement rattrape un peu le tout, avec un grand écran tactile de 12,3 pouces placé bien haut.
Pour le reste, on retrouve la finition sans faille typique de Lexus, avec des matériaux de qualité et un sentiment de solidité imperturbable. Vu sa taille, rien d’étonnant sur le fait que le LX puisse accueillir jusqu’à 7 passagers. Cela étant, l’habitabilité n’est pas aussi généreuse que ses proportions nous laisseraient penser. Une caractéristique malheureusement typique des SUV au châssis échelle.
Contradictions
Vous vous demandez certainement pourquoi on essaye un véhicule indisponible chez nous. Eh bien, un voyage aux USA semblait être l’opportunité idéale de le découvrir. Sur la route, le LX ne déçoit pas. Sa taille et son énorme calandre lui apporte la prestance nécessaire face aux autres bêtes américaines. Le confort est également de la partie. Pas un seul bruit de vent, ni de bruits moteur. Ça, c’est du premium ! Pour la suspension, c’est une autre affaire. Malgré son système hydraulique, notre modèle F-Sport semble plutôt ferme et sautille à chaque petite aspérité.
Sur les routes californiennes, à 65 mph (105 km/h) maximum, on aurait pensé que le V6 allait siroter la sans plomb. Pourtant, on termine notre semaine avec une moyenne de 15,1 l/100 km. V6 ou pas, force est de constater que la bête est lourde. Cela couplé à un réservoir assez petit - 80 litres selon la fiche technique, mais on n’a jamais réussi à mettre plus de 45 litres – fait que ce LX n’est pas l’arme de choix pour les roadtrips dans le désert américain.
Conclusion
Quelques jours loin de nos contrées nous auront permis de goûter à un véhicule duquel nous sommes privés, mais est-ce qu’on ramènerait un Lexus LX dans nos bagages ? Pas vraiment. Force est de constater que, même aux USA, le vaisseau amiral de Lexus n’a de sens que pour ceux qui veulent une auto extrêmement capable hors-piste, au style singulier et à l’image premium.