Le coupé GranTurismo a déjà 10 ans. Et le cabrio n’en a que deux de moins. Restylées en 2010 et 2012, ces Maserati repassent à nouveau sur le billard. Esthétiquement, le constructeur a juste "botoxé" leur regard pour qu’elles restent pimpantes jusqu’à la retraite, prévue dans deux ans et demi. En sortant la loupe, on remarque donc des boucliers avant et arrière légèrement retouchés, ainsi qu’une calandre redessinée. Rien de plus. Le constructeur ne voulait pas dénaturer la ligne du modèle, signée Pininfarina. On précisera que les versions plus radicales MC (Maserati Corse) se distinguent toujours par un kit carrosserie spécifique et leur imposante prise d’air découpée dans le capot.
Traditionnelles, mais branchées…
A bord, on note l’arrivée d’un nouveau système multimédia, avec écran tactile de 8,4 pouces, compatible avec les fonctions Apple CarPlay et Android Auto qui permettent d’afficher une partie du contenu du smartphone sur l’écran de bord de la voiture. Par contre, ces Maserati ne disposent pas de chargeur sans fil pour smartphone ou de cockpit virtuel.
Un V8 Mase… rarri !
Sous le capot, on retrouve le bloc 4.7 V8 (le 4.2 qui était proposé également dans le coupé disparaît). Ce moteur respire à l’air libre, sans turbo, et se passe d’injection directe. Une mécanique à l’ancienne, donc, mais qui ne manque pas de noblesse, puisqu’elle est construite par Ferrari. Pour animer la bête, point de bouton "Start", il faut encore insérer une bonne vielle clé dans le barillet et faire pivoter le poignet. C’est là que l’on prend conscience du côté exclusif de l’engin : la tessiture du V8 italien donne des frissons, surtout en mode "Sport", où un clapet piloté fait encore davantage résonner ses vocalises.
En action
Par rapport aux moteurs suralimentés modernes, ce V8 atmo manque de coffre à mi-régimes, mais on apprend vite à la maintenir dans les tours (le rupteur est fixé à 7.200 tr/min). En mode Normal, la boîte ZF à 6 vitesses – ce qui devient peu aujourd’hui – égrène les rapports avec douceur. Mais on a vite tendance à prendre les choses en mains, via les deux grandes palettes fixes, situées derrière le volant. Cette boîte n’est pas la plus rapide du marché, mais convient bien à l’esprit GT du modèle.
En courbe serrée, ces Maserati de près de 2 tonnes n’ont pas l’agilité d’une ballerine, d’autant qu’elles ne peuvent pas compter sur les derniers artifices techniques et électroniques, tels 4 roues directrices, différentiel à répartition vectorielle de couple, barres antiroulis actives, etc. Elles se contentent d’un châssis bien charpenté, guidé par 4 doubles triangles, et d’un autobloquant mécanique qui endigue les pertes d’adhérence du train arrière. Car ici, point de transmission intégrale disponible.
Ces Maserati s’apprécient surtout en mode coulé/rapide, mais acceptent aussi d’être secouées, même si dans ce cas, on ressent quelques trépidations dans la colonne de direction du Cabrio, moins rigide que le coupé. Mais pas de quoi gâcher le plaisir dynamique. Et, en bonnes GT, ces Maserati reposent sur un amortissement conciliant, pouvant être piloté.
Concerto pour quatre
L’un des points forts de ces Maserati, c’est qu’elles peuvent accueillir confortablement deux adultes aux places arrière. Une Porsche 911 ne peut en dire autant… Les GranTurismo et GranCabrio partagent donc en quatre le plaisir auditif de leur V8 atmosphérique. C’est sûr, un bloc comme ça, un jour on le regrettera ! Sauf peut-être sur le plan de la consommation en conduite courante…
C’est sûr, techniquement, ces belles Maserati sont dépassées pas la concurrence. Elles n’ont pas droit aux technologies et assistances à la conduite dernier cri, mais c’est précisément ce côté authentique qui fait leur charme, et séduira les amateurs de plaisirs à l’ancienne.
Maserati GranTurismo / GranCabrio |
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Moteur: V8 essence atmosphérique, 4.691cc |
460 ch à 7.000 t/min |
520 Nm à 4.750 t/min |
0-100 km/h: 4,8 sec / 5,0 sec |
Pointe: 299 km/h / 288 km/h |
Conso: 14,3 l/100 km 14,5 l/100 km |
CO2: 331 g/km / 337 g/km |
Prix: 128.204 € / 145.595 € |