L'autonomie. Voilà l'élément-clé devenu nerf de la guerre dans la percée des voitures électriques sur le marché Européen. Depuis l'arrivée de Tesla dans le secteur, les constructeurs automobiles qui se sont lancés dans le bain ont équipé leur véhicule de grosses et grandes batteries. Tout cela dans l'espoir d'offrir assez d'autonomie pour que Monsieur Tout-le-monde daigne considérer leur produit.
Pourtant, contrairement à la pensée typiquement Belge, tout le monde ne descend pas dans le sud de la France chaque semaine. Quel est donc le but de trimballer de si gros accus pour un trajet quotidien d'une cinquantaine de kilomètres? C'est là qu'intervient Mazda.
Du puits à la route
Les ingénieurs Japonais – et Allemands, puisque la MX-30 a été développéé par et pour l'Europe – ont décidé d'aborder l'auto électrique avec une vision "Well to Wheel", ou "du puits à la route" en Français. Cette vision prend en considération toutes les émissions nécessaires à la voiture électrique tout au long de sa vie, de sa production à sa retraite. Eh oui, la production des batteries produit aussi des gaz à effet de serre – shuuut, ne le dites pas tout haut – et plus la batterie est grosse…plus les émissions sont importantes!
Bref, on ne casse ici aucun mythe. C'est un fait bien connu. Mazda, de son côté, s'est amusé à calculer le point de pivot de ces émissions, entres celles d'une auto à moteur à combustion et celles d'une voiture électrique. Résultat : la taille idéale d'une batterie pour un SUV compact avoisine les 35 kWh.
Innovation sur bases connues
C'est donc avec cette découverte que Mazda s'est lancé dans le développement de son premier véhicule électrique. Baptisé MX-30 – faisant référence à plusieurs modèles révolutionnaires de la marque portant le même préfixe – ce petit SUV reprend la nouvelle plateforme déjà étrennée par les CX-30 et Mazda3.
La batterie de 35,5 kWh logée sous le plancher alimente un moteur électrique placé sur le train avant produisant 107 kW (145 ch) et 271 Nm de couple. Avec une consommation moyenne de 19 kWh/100 km, la MX-30 avance une autonomie de 200 km tout rond. On y revient.
Hipster-friendly
Histoire de marquer le côté novateur de cette auto, la MX-30 adopte une esthétique spécifique. C'est simple : elle ne ressemble à aucune autre Mazda. Ses lignes sont souples, ses formes planes, sa partie basse se pare de plastique noir et sa carrosserie peut s'habiller de plusieurs tons à la fois. Pourtant, on note quelques clins d'œil, comme les feux ronds ou, plus flagrants, les portes "free-style" à ouverture opposée.
Ces dernières donnent accès à un habitacle pensé pour plaire aux défenseurs de la cause animale. Le cuir est vegan (bref, du similicuir) et le tissu des sièges est composé à 20% de plastique PET recyclé tandis que celui habillant les garnitures de portières en est fait à 100%. On trouve même du liège autour de la console centrale flottante.
Cette dernière abrite d'ailleurs un nouvel écran tactile qui commande la climatisation. Pourtant, des boutons physiques ayant la même fonction sont placés…juste à côté! Qu'à cela ne tienne, ce nouvel habitacle est plutôt bien pensé. Le coffre, quant à lui, offre 366 litres d'espace de chargement. C'est 10 L de plus que la Mazda3 mais 64 L de moins que la CX-30. Note importante : il n'y a pas de coffre à l'avant et aucun endroit pour cacher les câbles. Quand est-ce que les constructeurs vont-ils comprendre?!
Le conventionnel est la norme
En route, cette MX-30 se prouve étrangement…normale! Tant les constructeurs nous ont mis la poudre aux yeux avec les performances impressionnantes de leurs électriques que l'on avait oublié qu'il s'agissait avant tout d'une voiture. Sur cette Mazda pourtant, les ingénieurs ont travaillé sur la pédale d'accélérateur afin qu'elle délivre la puissance demandée tout au long de son parcours. La conduite s'en trouve donc plus souple, plus linéaire.
Avec le (très léger) "speed sound" passant à travers les haut-parleurs, on aurait presque l'impression de conduire une voiture à essence, dotée d'un moteur ultra-silencieux et d'une boîte auto très souple. Vu que la majorité des futurs clients n'auront jamais roulé en électrique, Mazda préfère ne pas choquer. Pour le reste, ce petit SUV se montre très civilisé et, surtout, très confortable. Comme toutes les Mazda, pourtant, la direction nette et précise aide à instaurer un léger sentiment de dynamisme. Côté consommation, notre court essai de moins de 100 km se conclut par une conso affichée de 13,4 kWh/100 km, bien loin des 19 kWh/1000 km avancés par la marque. À cette allure, les 200 km d'autonomie seront vite atteints, si pas dépassés!
Verdict
À 33.490 €, cette nouvelle Mazda MX-30 est dans le clous comparée à ses concurrentes. Bien que son autonomie officielle soit limitée, notre essai nous prouve qu'elle peut facilement être surpassée. De plus, son confort, sa finition et son esprit décalé font d'elle une proposition fortement attirante, que l'on pense avec sa tête ou avec son cœur.