Mazda transforme sa MX-30 d’une électrique à l’autonomie plutôt ridicule en un hybride rechargeable à l’autonomie confortable. L’ajout du moteur rotatif est un joli clin d’œil au passé de la marque, mais il se fait plus remarquer qu’escompter.
Pendant plusieurs années, la réponse de Mazda aux problèmes de motorisation était : « un moteur rotatif ! » De nos jours, il faut le dire, cette technologie n’a plus trop sa place. Cela étant, quand la marque japonaise qui n’a jamais rien fait comme tout le monde est confrontée à des problèmes d’autonomie de son électrique à la petite batterie, la réponse reste…un moteur rotatif !
On reviendra sur les spécificités plus tard, mais commençons par dire que cette nouvelle Mazda s’offre un nouveau surnom : R-EV. Outre ce nouvel ajout, elle reste une MX-30. Ainsi, on trouve toujours cette forme plutôt atypique de crossover mélangeant les lignes de baroudeurs des villes à celles d’un coupé. On trouve toujours les portes antagonistes – ou à ouverture inversée – toujours aussi impressionnantes et amusantes.
Histoire de pouvoir différencier cette nouvelle variante de l’autre motorisation purement électrique, Mazda donne un ensemble d’indices. Déjà, on voit une trappe à carburant apparaître sur l’aile arrière côté conducteur. Ensuite, les flancs arborent un tout nouveau logo ressemblant à un blason. Il s’agit en fait de la forme du rotor du moteur rotatif avec le « e » d’électrique à l’intérieur. Pour le reste, outre de nouvelles jantes, c’est business as usual. Enfin, sauf sur l’Edition R, réservée à cette motorisation, qui combine une teinte extérieure noire à un toit bordé de Maroon rouge. Un clin d’œil pour les « Mazd-aficionados », car cette couleur fait référence à la première Mazda R360 Coupé.
Enfonçons une porte ouverte : l’habitacle fait exactement le même exercice que l’extérieur. En d’autres mots, rien ne change sauf sur la version Edition R qui estampille le logo en forme de rotor sur les appuie-têtes et ajoute des tapis de sol bordés de rouge. Au demeurant, l’habitacle ne change pas pour un sou.
On retrouve donc une planche de bord horizontale assez haute surmontée de l’écran d’infodivertissement. Tant qu’à parler d’écrans : celui qui gère la climatisation continue toujours à différencier la MX-30 du reste de la gamme Mazda, mais on ne comprend toujours pas trop sa réelle utilité. Enfin, l’habitabilité ne change pas non plus. La banquette arrière reste enveloppante mais étriquée, tandis que le coffre présente toujours un espace assez quelconque de 360 litres.
Voilà qu’on entre enfin dans le vif du sujet. Pour transformer sa MX-30 d’électrique en hybride rechargeable, Mazda n’a pas simplement ajouté un moteur. La simplicité n’est pas dans les habitudes de la marque. D’abord, les Japonais disent au revoir à la batterie de 35,5 kWh pour y loger à sa place une batterie de 17,8 kWh et un grand réservoir d’essence de 50 litres.
Ce n’est pas tout, puisque sous le capot, l’ensemble de la motorisation évolue. Le moteur électrique voit sa puissance augmenter de 145 à 170 ch et, sur le même axe, il est associé à un ensemble combinant le générateur et le moteur rotatif. Ce dernier est le premier de son genre depuis la Mazda RX-8 de 2003 ! Cela étant, dans cette application-ci, la performance n’est pas son point fort. D’une cylindrée de 830 cc, il produit seulement 74 ch.
Les plus érudits d’entre vous auront remarqué qu’il s’agit ici d’un système hybride en série. En d’autres termes : le moteur rotatif entraîne un générateur soit pour charger la batterie, soit pour alimenter le moteur électrique de 170 ch.
Les premiers tours de roue au volant de cette nouvelle Mazda MX-30 ne sont pas les plus perturbants. On se retrouve dans une Mazda électrique qu’on connaît assez bien. Elle est toujours aussi agréable et confortable. Il y a même un petit plus grâce à la puissance accrue du moteur électrique. Cela étant, la véritable différence se fait remarquer une fois que la batterie atteint 45 % d’autonomie. En mode Normal, le moteur rotatif sort de son hibernation et travaille de consort avec la batterie afin de produire assez de puissance tout en consommant le moins possible. Cependant, en mode EV, ce réveil ne se fera qu’une fois la batterie complètement vidée. C’est peut-être la meilleure solution. D’abord, car l’autonomie réelle avoisine les 75 km, mais, surtout, parce que le moteur rotatif émet un bourdonnement monotone plutôt perturbant. On croirait se faire poursuivre par un scooter de grosse cylindrée. À la longue, ça peut devenir éreintant…
Malgré qu’elle s’équipe d’une nouvelle motorisation innovante, dotée d’une batterie différente et qu’elle a nécessité le développement d’un tout nouveau moteur rotatif…la Mazda MX-30 R-EV est au même prix que l’électrique ! Avec une gamme qui varie de 37 070 € (France : 38 250 €) à 42 250 € (France : 43 850 €) pour l’Edition R, cette nouvelle Mazda vient se placer en dessous de ses concurrentes hybrides rechargeables. En sus, comme à l’accoutumée chez les Japonais, la dotation de base est très bien fournie.
Comme toujours : Mazda ne fait rien comme les autres. Le moteur rotatif est un beau clin d’œil pour les amoureux de la marque, mais c’est surtout un joli coup de pouce qui aide la MX-30 à se métamorphoser d’une électrique quelconque à une hybride rechargeable très compétente, si ce n’est légèrement bruyante. Il ne fait aucun doute : cette variante R-EV va faire grimper la popularité de la Mazda MX-30 en flèche !
