Il y a une dizaine d'années, le diesel était monnaie courante. Aujourd’hui, il est doucement et gentiment mis en rebut. Surtout dans le secteur des professionnels, l’environnement où il brillait précédemment. Aujourd’hui, les acheteurs, les sociétés de leasing et les gestionnaires de flottes optent principalement pour l'option fiscalement la plus intéressante, et de nos jours, c'est tout ce qui est équipé d'une prise. Plus c'est électrique, mieux c'est.
Facilement reconnaissable
Mais à Stuttgart, les équipes de Mercedes veulent continuer à servir tout le monde. C'est pourquoi la dernière génération de la Classe C n'est pas seulement disponible en version hybride rechargeable (avec moteur à essence ou diesel) ou en version classique à essence, mais aussi en version diesel « à l'ancienne ». Correction : en diesel à hybridation légère car dans cette génération-ci, tous les moteurs à combustion classiques reçoivent un modeste coup de pouce électrique.
En parlant de « classique », les lignes de la Classe C Break ne sont pas très différentes de celles de sa devancière. En particulier dans son profil, Mercedes opte pour là une reconnaissance de la génération précédente, tandis que le design de l'avant et de l'arrière s'intègre parfaitement au reste de la gamme Mercedes moderne : des phares plus fins à l'avant, un capot incurvé juste au-dessus et des blocs optiques plus nets à l'arrière. Le design dynamique de la génération précédente était très apprécié, on ne change donc pas une équipe qui gagne.
Mini Classe S
Les dimensions ont été augmentées pour souligner la différence avec la petite et très populaire CLA Shooting Brake : la Classe C Break est plus longue de 5 cm (4,75 mètres), dont 2,5 cm peuvent être attribués à l'empattement (2,87 mètres). La largeur a augmenté de 1 cm (1,82 mètre), tandis que cette nouvelle génération est plus basse de 7 mm (1,46 mètre). Cela a sans doute été fait pour optimiser le flux d'air et ainsi réduire la consommation.
Cette nouvelle Classe C est basée sur la plateforme MRA 2 de la Classe S et bien que les similitudes extérieures entre les deux modèles soient frappantes, notamment dans la berline, c'est à l'intérieur que les ressemblances sont les plus évidentes. Grâce à l'écran tactile central bien sûr, qui taille à 9,5 pouces en entrée de gamme et 11,9 pouces en option. Il contrôle non seulement le système d'infodivertissement MBUX hautement connecté, mais aussi la climatisation, comme dans la Classe S.
Au niveau des yeux
Bien que nous ne soyons pas de grands fans des commandes de l'écran tactile, tout semble être une question d'habitude. Même les minis pavés tactiles du volant, avec lesquels on commande à la fois les aides à la conduite et l’instrumentation numérique. D’ailleurs, cette dernière mesure 10,25 pouces de série et 12,3 pouces en option. La qualité de la finition et le choix des matériaux utilisés sont bons, tant qu’on ne baisse pas les yeux. Si l'on regarde un peu plus bas, cette nouvelle Classe C Break fait quelques erreurs, notamment avec des plastiques cheap. Dommage.
Les dimensions plus grandes offrent un peu plus d'espace pour les passagers avant, mais profitent surtout aux passagers de la banquette arrière. Ils obtiennent non seulement plus de place aux épaules, mais aussi plus de liberté de mouvement pour leurs jambes. Si le coffre de la Classe C Berline reste le même, celui du Break est plus grand de 30 litres : 490 litres ou 1 510 litres avec la banquette rabattue.
EQ Boost
C'est parti pour ce fameux moteur diesel. La C 200 d que nous avons essayé est un ajout récent à la gamme diesel, assumant le rôle d'entrée de gamme. Elle utilise le même 4-cylindres de 2,0 à hybridation légère que les autres bruleurs de gazole et développe 163 ch et 380 Nm. Le système EQ Boost fournit 20 ch et 200 Nm supplémentaires de manière temporaire. La puissance est transmise aux roues arrière par l'intermédiaire d'une transmission automatique à neuf rapports, ce qui permet à cette C 200 d Break d'atteindre les 100 km/h en 7,8 secondes et une vitesse maximale de 226 km/h.
Plus important pour un diesel : pour la consommation, Mercedes annonce une moyenne de 4,7 à 5,4 l/100 km (selon le niveau de finition) et des émissions de CO2 de 124 à 141 g/km (idem). Après une semaine d'essai, nous avons enregistré une consommation encore respectable de 5,7 l/100 km et on a surtout été particulièrement impressionné par l'autonomie : en ces temps d’électriques, il y a longtemps que nous n'avions pas vu plus de 1 000 km sur l'écran.
À éviter
Bien sûr, il a fallu s'habituer au bruit typique d'un 4-cylindres diesel, mais Mercedes a fait de son mieux pour l'isoler le mieux possible. L'intégration du groupe motopropulseur hybride léger mérite une mention : il fonctionne sans problème dans la C 200 d dans presque toutes les circonstances. En adoptant un style de conduite détendu, la 9G-Tronic fera tout aussi bien l'affaire ; en conduite plus sportive, elle sera un peu moins alerte.
Le comportement dépend également des options sélectionnées. La suspension pneumatique sur l'essieu arrière n'est disponible que sur les hybrides rechargeables mais l’amortissement adaptatif et la suspension sportive sont à nouveau disponibles. Une nouveauté dans la liste des options est un essieu arrière directionnel. « Notre » C 200 d d'essai équipée de la suspension sport en combinaison avec des jantes de 19 pouces n'a pas apporté le confort de conduite souhaité. On l’avait déjà remarqué lors de notre première rencontre avec la nouvelle Classe C, il est donc préférable d'éviter cette suspension sport. Outre cela, ce break est assez dynamique et son train avant est assez pointilleux que pour offrir le nécessaire de plaisir de conduire.
Prix
Pour la berline, Mercedes demande 44 528 € (France : 49 400 €) pour cette C 200 d et pour le Break Stuttgart demande 45 980 € (France : 50 900 €). Avec les options nécessaires, la facture finale est encore plus élevée : notre voiture d'essai était équipée de près de 17 000 € d'extras ! Mais c’est pareil avec la concurrence. Une BMW 318d Touring avec boîte automatique coûtera 41 250 € (France : 45 500 €) avant de piocher dans la liste des options et une Audi A4 Avant 35 TDI démarre à 43 400 € (43 400 €). Une Volvo V60 coûte également 47 350 € (France : 55 000 €) en version hybride légère B4, mais le moteur diesel de la suédoise est légèrement plus puissant.
Conclusion
Même si le prix du diesel est plus élevé à la pompe, cette Mercedes C 200 d a ses qualités. Sa faible consommation et son autonomie généreuse, par exemple, qui, combinées au format Break, en font une routière très agréable. Cela étant, il faudra rester à l’écart de la suspension sport et des options AMG...