Permettez-nous d'abord de refaire les présentations. SUV compact que l'on peut voir comme un GLC électrique, l'EQC est équipé de deux moteurs, un par essieu, développant ensemble 408 ch et 760 Nm. Ces moteurs sont alimentés par un pack de batteries de 80 kWh… et de 650 kilos, qui portent le poids total du véhicule à 2,5 tonnes. Malgré cela, le 0-100 est abattu en 5,1 secondes, tandis que la vitesse de pointe est limitée à 180 km/h. Quant à l'autonomie théorique, elle est de 414 km selon les normes WLTP.
De 40 minutes à 40… heures
Côté recharge, l'EQC est bien doté puisqu'il peut être connecté aux bornes les plus puissantes de 110 kW. Il lui faut bien ça pour être compétitif en matière de temps de charge, car s'il ne faut que les habituelles 40 minutes pour récupérer 80% de l'autonomie sur une de ces bornes (encore rares), une charge complète sur WallBox demande tout de même 10 heures de patience. Sur une simple prise domestique, il faut compter plus de… 40 heures.
C'est bon, quand-même
Voilà pour la théorie, place maintenant aux exercices pratiques. Note préalable : Parce que j'habite et travaille dans un appartement en ville et en appartement, sans garage ni d'emplacement de parking, sans borne de recharge publique dans un rayon de 3 km, je n'ai pas du tout le profil idéal du "conducteur électrique". Pourtant, l'essai de l'EQC, me donne envie d'avoir ce profil idéal. Ce qui ne signifie pas qu'on ne puisse rien reprocher au Mercedes.
Premièrement, l'autonomie de 400 km est très théorique. Au moment de prendre possession du EQC, qui était branché comme il se doit, et dont le témoin de charge indiquait 100%, l'autonomie annoncée était de 368 km. Comme le soleil tapait fort, le besoin de climatisation s'est fait ressentir et l'autonomie a alors perdu 20 km d'un coup ! Au cours de l'essai mené principalement en ville (ce qui est moins pénalisant pour une électrique que l'autoroute) et malgré des connaissances approfondies des techniques de conduites éco, pas une fois il ne m'a semblé pouvoir atteindre vraiment ces 400 km.
Et en dépit de tout cela, ce véhicule m'a fasciné, captivé. D'abord parce que si une Mercedes est déjà confortable par nature, une Mercedes électrique, silencieuse par définition silencieuse, et particulièrement bien amortie dans le cas de l'EQC, est confortable au carré. C'est la douceur et l'agrément d'une Classe S, dans un SUV compact. Ensuite parce que les 5,1 secondes pour le 0-100 de disent pas tout. Les accélérations de l'EQC sont certes très en-deçà de celles d'une Tesla en mode "Ludicrous", mais écraser sa pédale de droite au feu vert est déjà une sacrée expérience. Le 0 à 60 km/h a de quoi terroriser ceux qui n'ont pas l'habitude. Ce n'est qu'après que ça s'essouffle un peu.
Enfin, je ne peux que répéter ce que j'ai souvent écrit après un essai de ce genre. Quand on aime profondément conduire, simplement conduire, pas forcément arracher des chronos, se sentir à nouveau impliqué, jouer le jeu, découvrir les petites astuces d'une voiture électrique pour en tirer l'autonomie maximale, c'est un réel plaisir.
Aucun sens
Est-ce que j'achèterais un Mercedes EQC ? Non. Pas seulement parce qu'il coûte 79.860€ de base (un tarif assez compétitif pour la catégorie, soit dit en passant), mais surtout parce que sur le plan environnemental, le SUV électrique de 2,5 tonnes n'a aucun sens. Rendez-vous compte que sa conso moyenne réelle est de 20 à 25 kWh/100 km, quand la consommation moyenne d'une maison belge est de 10 kWh par jour. Bref, vous me mettrez plutôt une Renault Zoé, merci.
Mercedes | EQC 400 |
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Moteur | deux moteurs électriques asynchrones |
Puissance | 408 ch |
Couple | 760 Nm |
0-100 km/h | 5,1 secondes |
Pointe | 180 km/h |
Consommation | 22,3 kWh/100 km |
Moyenne de l'essai | 25 kWh/100 km |
Autonomie théorique | 414 km |
Prix | 79.860€ |